Populo

Populo

d’Hautel, 1808 : Pour dire un petit enfant, un nouveau né.
Elle a fait un petit populo. Se dit par dérision d’une fille qui s’est laissé séduire.

Delvau, 1866 : s. m. Le peuple, — dans l’argot des bourgeois, qui disent cela avec le même dédain que les Anglais the mob.

Delvau, 1866 : s. m. Marmaille, grand nombre d’enfants, — dans l’argot des ouvriers.

France, 1907 : Le peuple, le monde des prolétaires.

Je me méfie un peu de ceux qui équilibrent le budget devant un picon-curaçao, ou qui résolvent la question sociale en faisant une partie de tourniquet sur le comptoir, bien que l’expérience m’ait démontré que, dans tout orateur de brasserie et dans tout beau parleur de cabaret, il y a l’étoffe d’un député ou d’un conseiller municipal. Et, pour qu’on ne m’accuse pas de dédaigner la démocratie, je me hâte d’ajouter que, dans de riches salons, où les hommes avaient des cravates plus blanches que les glaciers des Alpes et où les dames étaient décolletées que c’en était indécent, j’ai entendu débiter autant de sottises politiques qu’on en rabâche dans la bohème et dans le populo.

(François Coppée)

La Seine s’endort en marais…
Prostrés, vautrés, vie abymée,
Ils dorment sous les ardent rais,
Haillons d’où monte une fumée,
Soyez bénite, heure enflammée,
Par qui le triste populo
Peut, l’âme de rêves charmée,
Dormir dans l’herbe au bord de l’eau !

(Catulle Mendès)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique