d’Hautel, 1808 : Celui-là vaut quinze. Pour dire ceci est remarquable, je m’en souviendrai.
Faire passer douze pour quinze. Abuser de quelqu’un, tromper sa crédulité.
Faire quatorze lieues en quinze jours. Se dit par raillerie d’un homme qui marche très-lentement.
Il lui donneroit quinze et bisque. Pour, il lui est bien supérieur.
Quinze
Quinze
Quinze ans et pas de corset
Larchey, 1865 : Se dit en parlant d’une femme dont les appas ont la fermeté de la jeunesse. Employé souvent avec ironie.
Rigaud, 1881 : C’est une insinuation féminine qui voudrait dire : Jeune et solide de la ceinture en haut, et que les gens d’expérience traduisent par : ni jeune ni solide.
Quinze ans, toutes ses dents et pas de corset !
Delvau, 1866 : Phrase souvent ironique de l’argot des faubouriens, qui remploient à propos des femmes jeunes et bien faites, ou de celles qui se croient ainsi.
Quinze broquilles
Halbert, 1849 : Un quart d’heure.
La Rue, 1894 : 15 minutes, quart d’heure.
France, 1907 : Un quart d’heure, littéralement quinze minutes ; argot des voleurs.
Quinze cents balles (les)
Merlin, 1888 : Les engagés conditionnels.
Quinze cents francs
Rigaud, 1881 : Volontaire d’un an. Il paie quinze cents francs pour son année ; tandis que les autres, les volontaires de cinq ans, ne paient rien du tout ; ce qui n’est pas précisément correct au point de vue démocratique.
France, 1907 : Sobriquet donné aux volontaires d’un an qui payaient 1,500 francs à l’État.
Quinze et bisque (donner)
France, 1907 : Être supérieur dans une chose, rendre des points.
Quinze francs le cent
France, 1907 : Voyageur d’impériale ; argot des cochers.
Quinze joies du mariage (les)
France, 1907 : Expression employée ironiquement pour désigner les déceptions, les contrariétés inhérentes à l’état conjugal. Un livre attribué à l’auteur du Petit Jehan de Saintré, Antoine la Sale, paru vers le milieu du XVe siècle, a sans doute donné naissance à cette antiphrase. Il y est dit dans la préface : « Celles quinze joyes de mariage sont les plus graves malheuretés qui soient sur terre, auxquelles nulles autres peines, sans incision de membres, ne sont pareilles à continuer. »
Ma mère, qu’est-ce que se marier ?
— Ma fille, c’est filer, enfanter et pleurer.
(Dicton provençal)
Les dictons français de même genre sont nombreux. Citons-en quelques-uns :
Le jour où l’on se marie est le lendemain du bon temps.
Qui se marie fait bien et qui ne se marie pas fait mieux.
Qu’on se marie ou non, l’on a toujours à s’en repentir.
Qui se marie se met la corde au cou.
Qui se marie s’achemine à faire pénitence.
Nul ne se marie qui ne s’en repente.
Un bon mariage se fait d’un mari sourd et d’une femme aveugle.
Mariage et pénitence ne font qu’un.
En mariage trompe qui peut.
Mariage, tombeau de l’amour.
Le mariage est un enfer où le sacrement nous mène sans péché mortel.
Mariage et pendaison vont au gré de la destinée.
Mariage et malheur tout en un jour.
Aujourd’hui marié, demain marri.
Homme marié, oiseau en cage.
Le mariage est comme le figuier de Bagnolet, dont les premières figues sont bonnes, mais les autres ne valent rien.
Tous ces dictons émanent évidemment de gens mal mariés ou de cocus.
Quinze sainte-Barbe (La)
France, 1907 : Fête des mineurs qui tombe la dernière quinzaine de novembre et pendant laquelle, pour pouvoir gagner de quoi fêter la sainte, ils descendent dans la mine à 3 heures du matin pour ne remonter qu’à 6 heures du soir. Pendant cette quinzaine, ils ne voient donc pas le jour.
Hélas ! le coup de collier de la quinz’ Sainte-Barbe est tellement dans les mœurs des houilleurs qu’ils réclameraient si la Compagnie — être impersonnel qui, pour eux, équivaut au gouvernement — ne leur permettait pas de travailler quinze à seize heures par jour, pour avoir plus d’argent et fêter mieux la patronne du métier.
On sait, d’ailleurs, que les fidèles de la vierge chrétienne qu’un père barbare décapita pour la débaptiser, ont en elle une confiance absolue.
Dans la mine, pendant qu’on travaille « pour elle », on ne craint plus le grisou. Il n’est pas rare de voir apporter, durant la fameuse quinzaine, des statuettes de la sainte, qu’on installe dans la mine, et près desquelles on allume des bougies.
Vous entendrez encore des vieux ouvriers affirmer avec conviction que sainte Barbe a le pouvoir d’attendrir le charbon, si bien que ceux qui l’honorent en abattent davantage que les athées qui la dédaignent.
(Basly, La Nation)
Quinze sur la partie (avoir)
France, 1907 : Avoir avant les autres un avantage sur une affaire.
Quinze-reliques
France, 1907 : Sobriquet donné par les soldats du premier empire aux Autrichiens, à cause de leur dévotion et des scapulaires et médailles qu’on trouvait sur les blessés et les morts.
Pour lors, les Autrichiens arrivent et la 32e n’avait point encore enlevé la redoute, et nous n’étions plus que sept, et pour lors nous étions frits, tellement que les Quinze-Reliques dégringolaient déjà en masse et nous tombaient sur le râble que c’en était un vrai plaisir.
(Ernest Capendu, La 32e demi-brigade)
Quinze-vingt
Larchey, 1865 : Aveugle ainsi nommé à cause de l’établissement qui lui sert d’asile à Paris.
Je suis obligé de demander mon chemin comme un quinze-vingt.
(La Correctionnelle)
Delvau, 1866 : s. m. Aveugle, — dans l’argot du peuple.
Quinze-vingts (musique de)
France, 1907 : Musique médiocre, comme en exécutent les aveugles des rues.
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