Rôti

Rôti

d’Hautel, 1808 : Toujours du bouilli, jamais de rôti. Exclamation basse et triviale, qui marque le mécontentement, le déplaisir que l’on éprouve de rester toujours dans la même condition, de voir continuellement les mêmes objets ; de vivre avec les mêmes personnes. Voyez Bouilli.

Rôti (s’endormir sur le)

Rigaud, 1881 : Ne pas achever un ouvrage, en prendre à son aise. — Ne pas s’endormir sur le rôti, travailler avec assiduité. — Surveiller quelqu’un ou quelque chose avec soin.

France, 1907 : Agir nonchalamment.

Roti et salade

Vidocq, 1837 : Fouet et marque.

Rôtie

d’Hautel, 1808 : Faire des rôties. Manger ou boire abondamment et avec avidité.

Rotin

Vidocq, 1837 : s. m. — Sol.

(Le Jargon, ou Langage de l’Argot moderne)

Larchey, 1865 : Sou. — Diminutif de rond.

Si par hasard ils se lâchent d’un déjeuner de vingt-cinq rotins.

(Lynol)

Delvau, 1866 : s. m. Pièce de cinq centimes, sou, — dans l’argot des ouvriers. C’est sans doute une contrefaçon ironique du radis, — à cause de l’éructation.

Rigaud, 1881 : Sou. Pas un rotin dans le porte-morningue, pas un sou dans le porte-monnaie.

Six mille francs, pas un rotin de plus.

(Hennique, La Dévouée)

La Rue, 1894 : Un sou.

Virmaître, 1894 : Sou.
— Je suis à fond de cale, pas un rotin (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Sou.

France, 1907 : Sou. Argot populaire ; diminutif de rond.

J’entrai chez un’ couturière,
Mais, sans gagner un rotin,
J’passais la journée entière
À fair’ le métier d’trottin.
Puis, un beau jour, la patronne
M’dit : Faut quitter la maison,
J’vous r’prendrai p’t-être à l’automne,
Maint’nant c’est la mort’ saison.

(Georges Gillet)

Rôtir

d’Hautel, 1808 : Un feu à rôtir un bœuf. Feu vif, très ardent.

Rôtir le balai

Delvau, 1866 : v. a. Mener une vie obscure et misérable, — dans l’argot du peuple. Avoir rôti le balai. Se dit d’une fille qui a eu de nombreuses aventures galantes, par allusion aux chevauchées sabbatiques des sorcières.

France, 1907 : Mener une existence désordonnée.

Le jeune Gontran, après avoir rôti le balai jusqu’au manche, se décide à épouser sa cousine.
À la sortie de la mairie, la belle-mère s’adresse à son nouveau gendre :
— Eh bien ! beau neveu, c’est fini ; j’espère que vous ne ferez plus de sottises.
— C’est la dernière, chère tante et belle-maman.

(Ange Pitou)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique