Rasoir

Rasoir

d’Hautel, 1808 : Il coupe comme un rasoir. Se dit d’un instrument tranchant qui est habile à la coupe.

Delvau, 1866 : s. m. Homme ennuyeux. Rasoir anglais. Le plus ennuyeux, — les rasoirs qui viennent de Londres ayant la réputation d’être les plus coupants du monde. On dit aussi Raseur.

France, 1907 : Chose ennuyeuse ; par amplification, se dit des personnes.

Bébé s’approche d’un Monsieur qu’on vient d’introduire dans le salon.
— Tu viens voir mon papa ?
— Oui, mon petit ami.
— Tu es le perruquier, dis ?
— Pourquoi me demandes-tu cela ?
— Parce que papa vient de dire à maman, quand la bonne t’a annoncé : Allons, bon ! Voilà le rasoir.

Rasoir !

Delvau, 1866 : Exclamation de la même famille que Des navets !

Rasoir (faire)

Rigaud, 1881 : N’avoir plus un sou.

Car tu n’as rien, ça fait rasoir.

(Riche en gueule ou le nouveau Vadé, 1824)

Rasoir (main, banque)

Rigaud, 1881 : Main qui, à la faveur d’une interminable série de coups heureux, enlève l’argent des pontes ou celui du banquier comme un bon rasoir enlève le poil.

Les banques rasoirs, comme il les appelait, tombaient toujours entre les mêmes mains.

(Vast-Ricouard, Le Tripot)

Rasoir de la cigogne

Rigaud, 1881 : Guillotine. La variante est : Rasoir à Roch. M. Roch était encore en 1879 l’exécuteur des hautes œuvres.

Rasoir national

Delvau, 1866 : s. m. La guillotine, — dans l’argot des révolutionnaires de 1793. Passer sous le rasoir national. Être exécuté.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique