Revenons à nos moutons

Revenons à nos moutons

France, 1907 : Revenons au sujet ; parlons de notre affaire. Dicton emprunté à la plus célèbre et à la meilleure des Farces du XVe siècle, l’Avocat Patelin, pièce attribuée au Poitevin Pierre Blanchet. C’est, dit avec raison Demogeot (Histoire de la littérature française), le chef-d’œuvre du théâtre français au moyen âge. Brueys et Palaprat l’ont remise au théâtre après trois siècles, sans atteindre à la vivacité et au naturel de l’original. L’avocat Patelin, dont le nom est passé dans la langue comme synonyme de doucereux hypocrite, ayant dérobé une pièce de drap à son voisin Guillaume, parait devant le juge comme avocat d’un berger fripon que le marchand veut faire punir. Mais celui-ci, qui reconnait en l’avocat le voleur de son drap, est tellement ahuri, qu’il entremêle d’une manière fort comique le vol du drap et celui des moutons, de sorte que le juge n’y comprend rien et s’écrie :

Il n’y a ni rime ni raison
En tout ce que vous refardez.
Qu’est ceci ? Vous entrelardez
Puis d’un, puis d’autre. Somme toute,
Par le sang-bleu ! je n’y vois goutte !
Revenons à nos moutons.

Rabelais a employé plusieurs fois cette expression.
« Retournons à nos moutons », dit Panurge.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique