Rose

Rose

d’Hautel, 1808 : C’est la plus belle rose de son chapeau. Se dit du plus grand honneur, du plus grand avantage qu’ait une personne.

Delvau, 1864 : La nature de la femme.

Tu n’auras pas ma rose,
Car tu la flétrirais.

(Béranger)

Là, sous l’albâtre on voit naitre l’ébène,
Et sont l’ébène une rose s’ouvrir.

(Parny)

Ma fille, avant d’céder ta rose,
Retiens bien ce précepte-là.

(É. Debraux)

France, 1907 : Virginité. « Tu n’auras pas ma rose », air connu.

Sous le frémissant abri
De ses jeunes feuilles
La rose à fleuri,
Pour que tu la cueilles.

(Catulle Mendès)

Rose des vents

Delvau, 1866 : s. f. Le podex, — dans l’argot facétieux des faubouriens.

France, 1907 : Le derrière.

Car c’est toujours une chose délicate que de demander à un monsieur qu’on ne connait pas d’avoir l’obligeance de vous montrer son arrière-visage, celui que les géographes appellent la rose des vents.

(Armand Silvestre)

Rose la plus belle de son chapeau (c’est la)

France, 1907 : Allusion à l’ancien usage de porter des couronnes de fleurs. Ce vieux dicton était déjà employé au XVe siècle, car Charles VII, se sentant près de mourir, dit à son favori, le comte de Dammartin : « Ha ! comte, vous perdez en moi la plus belle rose de votre chapeau. »

Rose ne naît pas sans piquerons

France, 1907 : Vieil adage modernisé par celui-ci : Nulle rose sans épines, c’est-à-dire aucun plaisir qui ne soit suivi de peine, ce que Corneille a exprimé en ces vers :

Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse,
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse.

Et La Fontaine :

Tout au monde est mêlé d’amertume et de charmes.

Rose rouge

France, 1907 : Menstrues. Voir éclore la rose rouge, avoir ses menstrues pour la première fois ; atteindre la puberté.

Rosée céleste

France, 1907 : Émission de semence.

Rosée céleste, divine, etc

Delvau, 1864 : Décharge de la liqueur balsamique, que les gens qui n’attendent rien du ciel appellent tout bonnement : — du foutre.

Mon amie, reçoit encore cette preuve de mon amour. Gamiani, excitez-moi, que j’inonde cette jeune fille de la rosée céleste.

(A. de M.)

Notre adorable conquérant fait des siennes à toute outrance et darde la rosée de vie sans le moindre ménagement.

(A. de Nerciat)

Et le détestable Fa-tutto a fait pleuvoir dans mon sein la rosée du crime.

(Voltaire)

Rosette

Delvau, 1864 : Petite rose de chair qui se trouve à l’entrée de l’anus et qui en est pour ainsi dire le pucelage, car les pédérastes passifs ne l’ont plus (d’où les pédérastes actifs sont appelés chevaliers de la rosette).

Travaille bien, prend ta lichette,
La lichette donne du cœur ;
Et s’il le faut, tends ta rosette,
Cela te portera bonheur.

(A. Dumoulin)

France, 1907 : Rien de commun avec celle de la Légion d’honneur, mais fort prisée jadis dans la légion thébaine. Aimer La rosette, être porté pour la rosette, avoir des passions hors nature. Le sage Socrate, le sage Sénèque, les poètes Horace et Virgile et autres grands hommes de l’antiquité classique étaient portés pour la rosette. On dit aussi chevalier de la rosette, pour désigner les partisans de l’amour socratique. Rosette a dans ce sens une signification trop claire pour qu’il soit nécessaire d’insister.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique