Rousti

Rousti

Rigaud, 1881 : Ruiné ; c’est-à-dire rôti, variante de cuit, flambé, fumé, fricassé.

France, 1907 : Pris, ruiné.

L’homme. — Salaud !
La femme. — Quoi donc ? Qu’est-ce qu’il y a ?
L’homme. — Il y a que nous sommes roustis, que nous sommes floués, que ce cochon-là nous a estampés comme un vieux sale juif qu’il est.

(Maurice Donnay, Les Affaires)

Roustir

Vidocq, 1837 : v. a. — Tromper.

Larchey, 1865 : « La plupart des banquistes, pour me servir de leurs expressions, ont un truc pour roustir les gonzes, c’est-à-dire une supercherie pour attraper les bonnes gens. »

(Avent. de J. Sharp, 1789)

Delvau, 1866 : v. a. Tromper, duper, — dans l’argot des voleurs. Signifie aussi Dévaliser.

Rigaud, 1881 : Tromper ; filouter.

La Rue, 1894 : Tromper. Dévaliser. Rousti, pris, perdu.

Virmaître, 1894 : Prendre, s’approprier le bien d’autrui. Être rousti : être pris (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Prendre, voler.

Il a voulu me roustir mon morlingue.

Hayard, 1907 : Prendre.

France, 1907 : Voler, escroquer, dévaliser.

À l’heure qu’il est, l’entonne est roustie.

(Mémoires de Vidocq)

Roustisseur

Larchey, 1865 : Voleur.

On accuse donc c’te pauvre fille d’être une roustisseuse et d’avoir fait sauter l’argenterie.

(Voizo, Chanson)

Delvau, 1866 : s. m. Voleur.

Rigaud, 1881 : Blagueur doublé d’un escroc. Parasite éhonté.

La Rue, 1894 : Voleur. Parasite.

France, 1907 : Voleur, trompeur ; emprunteur qui ne rend jamais.

Roustisseuse

Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme de mauvaise vie, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Femme qui pique l’assiette chez des amies, qui emprunte de l’argent, des robes, qui vit aux crochets de ses amies.

France, 1907 : Dame ou demoiselle dépourvue de tout préjugé moral ; argot populaire.

Roustissure

Delvau, 1866 : s. f. Blague peu heureuse, rôle de peu d’importance, — dans l’argot des comédiens, qui sans doute ont voulu faire allusion au mot italien rostita, rôtie, maigre chose.

Delvau, 1866 : s. f. Escroquerie.

Rigaud, 1881 : Mauvaise plaisanterie. — Objet de nulle valeur. — Bout de rôle, — dans le jargon des acteurs.

La Rue, 1894 : Volerie. Chose valant peu ou rien.

Virmaître, 1894 : Mauvaise plaisanterie. A. D. Roustissure, dont par corruption on a fait roustenpanne, veut dire moins que rien (Argot du peuple). V. Rousselette.

France, 1907 : Chose sans valeur ; rôle insignifiant, dans l’argot des coulisses. Individu méprisable, basse prostituée ; argot faubourien.

— Il est à Mazas, pour les saletés de son maître… un comte !… La belle roustissure, vraiment !

(Dubut de Laforest, La Vierge du trottoir)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique