Sot de Ham

Sot de Ham

France, 1907 : Ce sobriquet donné aux habitants de cette localité fait allusion à la compagnie des sots qui existait au moyen âge dans presque toutes les villes de France. C’était, on le sait, des jeunes gens qui, en se couvrant du masque de la folie, attaquaient la politique, la religion, la vie publique ou privée. On les appelait aussi Enfants sans souci et leur chef le Prince des sots. Charles VI les autorisa à représenter leurs soties, sur des échafauds élevés sur les places publiques. Louis XII se servit de leur verve pour se concilier l’opinion publique dans ses démêlés avec le pape Jules II. Tous les ordres de l’État passaient dans ces bouffonneries : sot dissolu, en costume ecclésiastique, sot glorieux, en homme d’armes, sot trompeur, en marchant ; mère sotte représentait l’Église. Ce fut François Ier, le prétendu « restaurateur des lettres », qui établit la censure théâtrale et proscrivit les soties. Ham, petite ville obscure et éloignée, conserva, sans doute, plus longtemps que les autres sa compagnie des sots, ce qui valut à ses habitants le sobriquet de sots de Ham, donné par ses voisins jaloux.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique