Sucer
Sucer
d’Hautel, 1808 : Sucer quelqu’un. Pour dire abuser du crédit et de la fortune de quelqu’un ; le soutirer.
C’est une asperge sucée. Expression ironique, pour dire une personne maigre, grande et efflanquée.
Delvau, 1864 : Passer la langue sur le membre viril pour l’amener à érection, et le faire décharger.
Que les chiens sont heureux !
Ils se sucent la pine,
Ils s’enculent entre eux !
(Th. Gautier)
Je voudrais être chien
Car du soir au matin
Je pourrait me sucer la pine.
(Dumoulin)
Cependant, en suçant, il est bon que ta main
Joue autour des roustons un air de clavecin.
(L. Protat)
Sucer des clitoris
Delvau, 1864 : Gamahucher.
Il te faut, à tout prix.
Sucer des clitoris,
Et si l’antiquité
Ne l’eût pas fait, tu l’aurais inventé.
(J. Duflot)
Sucer la fine côtelette
Delvau, 1866 : v. a. Déjeuner à la fourchette. — dans l’argot des faubouriens.
Sucer la poire
France, 1907 : Embrasser.
Elle éprouve un’ joi’ folâtre
À conduire son mari
Tous les dimanch’s au théâtre,
Avec son cousin Henri.
Elle a soin d’prendre un’ baignoire,
Pour que son cousin dans l’fond
Puisse lui sucer la poire
Et lui chatouiller l’menton.
(A. Poupay)
Sucer la pomme
France, 1907 : Embrasser.
— Crois-tu, mon vieux ! V’là la gonzesse qu’est allée se faire sucer la pomme par un vieux qu’a cinquante-cinq piges ; mais j’vais la mettre à la redresse.
(Louis Barron, Paris-Étrange)
J’couch quèqu’fois sous des voitures ;
Mais on attrap’ du cambouis,
J’veux pas chlinguer la peinture
Quand j’suc’ la pomme à ma Louis.
(J. Richepin, La Chanson des gueux)
Sucer la pomme (se)
Delvau, 1866 : v. réfl. S’embrasser ; se bécotter. On dit aussi Se sucer le trognon.
Rigaud, 1881 : S’embrasser.
La Rue, 1894 : S’embrasser. On dit aussi fricassée de museaux.
Virmaître, 1894 : S’embrasser. Allusion au moutard qui suce une pomme avant de la manger (Argot du peuple). N.
Sucer la praline
Virmaître, 1894 : Il est absolument impossible d’expliquer cette expression (Argot des filles). V. Accouplées.
Sucer le trognon
France, 1907 : Embrasser.
Les capitalos sont frangins et les gouvernants itou. Guillaume et Marianne se sucent de trognon à Kiel. Y aura donc plus que les travailleurs à se manger le nez.
(La Sociale)
Sucer les pissenlits par la racine
France, 1907 : Être enterré.
Il y a beau temps que le fameux Machiavel suce des pissenlits par la racine. Mais, l’animal n’est pas mort tout entier ! Il a laissé un cochon d’héritage que les gouvernants italiens se transmettent précieusement et dont ils usent avec un sacré culot : sa roublardise crapuleuse et ses manigances scélérates, grâce auxquelles ils ont, jusqu’ici, réussi à écorcher le malheureux populo italien.
(Le Père Peinard, 1898)
Sucer un homme
Delvau, 1864 : Lui passer habilement et doucement la langue le long du membre, autour et dessus, jusqu’à éjaculation complète.
Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme.
(De la Fizelière)
Sucer un verre
Delvau, 1866 : v. a. Le boire.
Sucer une pêche
Virmaître, 1894 : Boire un coup (Argot du peuple).
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