Tamponne
Tamponne
France, 1907 : Nourriture, plat quelconque. On s’en tamponne l’estomac. Vieux français. Faire la tamponne, se régaler.
Le 13e a eu ses illustrations culinaires. On y parle encore d’un Provençal qui n’avait pas son pareil pour le rata au lard et aux pommes de terre ; et il est avéré que certain soir, ayant un grand dîner, le capitaine de l’escadron envoya chercher plein une soupière de cette délicieuse tamponne, pour en faire goûter à ses convives, lesquels s’en léchèrent les doigts.
(Émile Gaboriau, Le 13e hussards)
En Béarn, tamponne signifie débauche de table ; ha la tamponne, boire et manger avec excès ; tamponnaire, personne qui fait des excès de table.
Tamponner
Rigaud, 1881 : Donner un coup de poing.
Fustier, 1889 : Rudoyer.
Ah ! tu me tamponnes, s’écrie-t-il, je te reconnaîtrai à la prochaine.
(Figaro, 1880)
Virmaître, 1894 : Donner ou recevoir un coup de tampon — un coup de poing. Allusion au choc de deux trains qui se tamponnent (Argot du peuple). N.
Hayard, 1907 : Battue.
France, 1907 : Battre à coups de poing ; argot populaire.
Tamponner (se)
Delvau, 1866 : v. réfl. Se battre à coups de poing. On dit aussi Se foutre des coups de tampon.
Rossignol, 1901 : Se battre.
Tamponner le coquard, le coquillard (s’en)
France, 1907 : S’en moquer, littéralement s’en battre l’œil.
Il est intéressant aussi, en ces parisianismes, d’étudier les progrès et les transformations de la même expression durant un certain nombre d’années. Prenons, par exemple, le dicton Je m’en moque ! Un chansonnier de la Restauration, Émile Debraux, l’agrémenta dans son Fanfan la Tulipe et dit : Je m’en bats l’œil, tour de phrase qui eut un grand succès. Sous Louis-Philippe, un vaudevilliste modifia la formule en un : Je m’en fustige le cristallin qui fut très applaudi. Il y a une quinzaine d’années, fut lancée la version : Je m’en tamponne de coquillard ! On ne peut évidemment prévoir quand prendra fin cette fantaisie ; la série est inépuisable.
(Pontarmé, Le Petit Journal)
Tamponner le coquillard (se)
Fustier, 1889 : Se moquer de.
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