Delvau, 1864 : Avoir des complaisances honteuses pour un commerce de galanterie ; se faire maquereau.
Quand vous venez, à Fabrice dit-elle,
Me faire tenir la chandelle
Pour vos plaisirs jusque dans ma maison.
(La Fontaine)
À son destin j’abandonne la belle,
M me voilà ; des esprits comme nous
Ne sont pas faits pour tenir la chandelle.
(Parny)
Tu m’as pris pour un imbécile… Comment ! moi j’irais tenir la chandelle !
(Jaime fils)
Delvau, 1866 : v. a. Être témoin du bonheur des autres, sans en avoir sa part ; servir, sans le savoir, ou le sachant, une intrigue quelconque. Argot du peuple.
Rigaud, 1881 : Manger son pain sec au fumet du bonheur d’un couple. Variante : Marquer les points.
La Rue, 1894 : Servir une intrigue. Être témoin du bonheur d’un autre.
Virmaître, 1894 : Mari complaisant qui sait que sa femme le trompe et qui accepte ça très tranquillement. L’amant de cœur d’une fille entretenue. Ils tiennent la chandelle (Argot du peuple).
France, 1907 : Servir complaisamment les amours d’autrui ; assister aux joies amoureuses des autres sans y prendre part, comme quelqu’un qui tiendrait une lumière pour éclairer les ébats de deux amants.
Ils ont d’ailleurs des procédés variés, ces messieurs : l’un fait serrer les poucettes au patient par les gendarmes, l’autre lui procure une entrevue avec sa maîtresse et tient la chandelle. Je ne parle pas du coup du téléphone, c’est une espièglerie sans importance.
(Gil Blas)
Jadis vivait à la Villette
Un gros et solide épicier,
Vieux roublard à l’air finassier
Vendant force poivre et tablette,
Aux côtés de ce bon messier,
Sa femme — une gente poulette —
Toute mignonne et rondelette,
Faisait l’office de caissier.
Comme elle était fort accessible,
Le bénéfice était sensible
Et le mari toujours charmant,
Il laissa faire l’infidèle,
Sachant qu’on gagne sûrement
À tenir ainsi la chandelle.
(Gil Blas)