France, 1907 : Derrière postiche que s’appliquent les femmes pour donner plus d’ampleur à cette partie cependant importante de leur personne. Elles portèrent suivant les époques différents noms, entre autres celui de polisson.
La clientèle de ces tournures était formidable. Toutes les classes de la société. Pas une femme ne serait sortie sans être garnie de ce postiche. Et quelles variétés de formes, et quelles manières différentes de porter ce supplément de bagage charnel ! Un observateur qui aurait donné son temps à cette étude aurait pu, à la suite de quelques comparaisons, à l’aide de quelques points de repère, dire les professions, les caractères, juger des tendances d’esprit, d’après le volume et l’allure de cette tournure devenue universelle. Il en était de fines, d’énormes, de vulgaires, de prétentieuses. Celle-ci était l’indice d’une invincible modestie, celle-là d’un parfait équilibre des facultés et des sens, cette autre semblait insolente au possible, cette autre encore, mal attachée, remuante, était affichante comme une enseigne.
(Gustave Geffroy, La Justice)
