Tremble

Tremble

France, 1907 : Tremblement, frisson.

En temps de froidure, dit le comte Jaubert dans le Glossaire du centre de la France, on dit de ceux qui n’ont pas de bois pour se chauffer, qu’ils n’auront pas chaud, car ils ont vendu leur bois jusqu’au tremble. C’est un jeu de mot fondé sur le double sens de tremble. D’une part, jusqu’au tremble signifie jusqu’à en trembler de froid, de l’autre, jusqu’à n’avoir pas une bûche, en considérant le bois de tremble comme un de ceux qui ne se vendent que le plus difficilement, car il est impropre au chauffage et de peu de valeur en industrie.

Tremblement

Larchey, 1865 : Réunion imposante.

À l’union de l’infanterie, de la cavalerie, de tout le tremblement.

(La Barre)

Bataille :

Mais la veille du tremblement, fallait voir les feux des postes avancés.

(Chansons, 1854)

Delvau, 1866 : s. m. Bataille, — dans l’argot des troupiers.

Rigaud, 1881 : Mélange de vermout, de cassis et d’eau-de-vie.

C’est là (au café des Variétés), entre un bock et un tremblement, — que s’ébauchent les engagements de toute sorte.

(Monselet, Acteurs et actrices)

France, 1907 : Bataille, mêlée.

France, 1907 : Mélange alcoolique affectionné par les escarpes. « Un tremblement, dit Paul Mauhalin, est un mélange de cognac, de kirsch, de rhum, d’absinthe, de café, de vermouth, de bitter, de genièvre et de curaçao. Le tout remué dans un verre contenant un peu plus d’une chopine. D’aucuns ajoutent de l’esprit-de-vin et une pincée de poudre à canon : histoire de lui donner du goût. Une caresse sur l’estomac, mais un coup de poing sur la tête. »

France, 1907 : Réunion, rassemblement, tas de choses. Tout le tremblement, l’ensemble. Expression populaire.

Tremblement (et tout le)

Delvau, 1866 : adv. Au complet, — dans l’argot du peuple.

Tremblement (tout le)

Rigaud, 1881 : Le reste. Tout le reste.

Je voudrais, un jour de goguette,
Être Bon Dieu rien qu’un moment,
Pour brouiller comme une omelette,
L’eau, la terre et le tremblement.

(L. Festeau, Le Tapageur)

Trembler

d’Hautel, 1808 : Il tremble comme un voleur. Se dit d’une personne que le froid, la peur, ou une mauvaise action, fait frissonner, trembler.
On dit plus civilement dans le même sens, il tremble comme la feuille.
N’ayez pas peur, tremblez toujours.
Se dit pour se moquer d’un peureux, d’un poltron ; ou quelquefois pour railler une personne qui a chargé un maladroit d’une opération difficile.

Trembler la volaille morte (faire)

Rigaud, 1881 : Dire une bêtise énorme, affecter des prétentions exorbitantes et déplacées.

France, 1907 : Proférer des menaces exagérées et ridicules ; expression populaire.

Tremblerie

France, 1907 : Tremblement.

Quand un malade est pris de fièvres, avec tremblerie, on doit faire une neuvaine à saint Alexis. Le neuvième jour on coupe — sans en perdre un morceau — les ongles des pieds et des mains au fiévreux ; il n’y a plus qu’à les enfouir au pied d’un tremble en récitant des prières consacrées. Par la volonté du saint l’arbre prend le frisson du malade, des feuilles s’agitent, ses branches craquent à se briser…

(Gaston Bussy et Gaston Lèbre, Le Mahatma)

Trembleuse

Fustier, 1889 : Sonnette électrique.

France, 1907 : Sonnerie électrique ; argot faubourien.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique