Tremblotte

Tremblotte

Virmaître, 1894 : La fièvre. Allusion au tremblement qu’elle produit. On dit d’un homme qui a peur de la moindre des choses : il a la tremblotte. C’est aussi un truc employé par les mendiants pour exciter la charité publique ; ils font semblant de trembler. Mot à mot : de grelotter (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Fièvre. Nous ne savons pourquoi l’Académie n’a pas adopté ce mot, substantif régulier et logique du verbe trembloter comme tremblement est celui de trembler. Une lacune que les écrivains d’ailleurs comblent sans la permission de la docte vieille ; et la langue ne s’en porte pas plus mal.

Tous les ministres, sans exception, ont le droit de consulter l’opinion, de tâter d’où vient le vent, d’écouter la presse, tous — sauf le ministre de la guerre ! Celui-là ne doit avoir ni hésitations, ni détours, ni atermoiements ni reculades ; il doit être ou soldat-citoyen on un citoyen-soldat, comme on voudra, mais jamais un politicien. Ce qu’on exige de lui, ce n’est pas la tremblotte, c’est la décision.

(Jacqueline, Gil Blas)

Allons bon, v’là mes dents qui claquent !
J’sais pas c’que j’ai, c’est épatant :
J’entends les os d’mes jamb’s qui plaquent
Cont’ les parois d’mon culbutant,
J’suis foutu si j’ai la tremblotte :
J’suis pus daufier, j’suis pas dauphin,
J’peux pas m’soigner… ah ! c’que j’grelotte,
C’est-i’ la fiève ou ben la faim ?

(Aristide Bruant)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique