Vidocq, 1837 : v. a. — Travailler honnêtement.
un détenu, 1846 : Travailler.
Delvau, 1866 : v. n. Travailler.
Rigaud, 1881 : Travailler beaucoup, se donner beaucoup de mal.
Il y a des gens qui arrivent avec une mise de fonds de dix francs, turbinent toute l’après-midi et font dix opérations pour gagner quarante sous.
(Le Figaro, du 30 nov. 1878)
Boutmy, 1883 : v. intr. Travailler avec activité.
Merlin, 1888 : Synonyme de pivoter.
France, 1907 : Se prostituer.
— T’es marié ?
— Q’t’es moule ! j’suis bien trop gosse !… La vrille aussi est trop « loupiotte » ; elle n’a que quatorze « bergues ».
— Elle turbine ?
— Pas encore ; mais je la forme !
(Dubut de Laforest)
On dit aussi dans le même sens : turbiner sur le bitume.
Ne dites pas de mal des mômes qui turbinent sur le bitume, jeune homme. vous ne savez pas ce que vous deviendrez un jour…
(Edmond Lepelletier)
France, 1907 : Travailler de quelque façon que ce soit, mais péniblement.
On était voisins, on taillait des bavettes, le soir, dans la rue, avant de s’aller fourrer dans le dodo ; on en disait de roides, naturellement ; on se sentait pincé l’un pour l’autre, mais là, pincé ! sérieusement ; bref, on se colla. — Puis, reconnaissant le tort qu’elle avait fait à son mari en ne lui apportant pas une bonne dot, comme une jeune fille du monde chic, Chloé s’est mise à turbiner.
(Montfermeil)
À quinze ans, ça rentre à l’usine,
Sans éventail,
Du matin au soir, ça turbine,
Chair à travail.
Fleur de fortifs, ça s’étiole,
Quand c’est girond,
Dans un guet-apens, ça se viole,
Chair à patron.
(Jules Jouy)
