Delvau, 1866 : s. f. Dupe qu’on ne se lasse pas de duper ; père trop faible qui ne se lasse pas de payer les dettes de son fils ; maîtresse trop dévouée qui ne se lasse pas de fournir aux dépenses de son amant.
Virmaître, 1894 : Homme riche, qui a le louis facile et que les tapeurs trayent jusqu’à extinction. Vache à lait : gogo qui souscrit à toutes les émissions véreuses sans se lasser jamais. Pour le souteneur, la marmite est une bonne vache à lait. Une affaire qui rend bien, qui rapporte beaucoup, sans risques et sans efforts, est une vache à lait. Allusion à la vache laitière qui est une fortune inépuisable (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Une personne qui subvient aux besoins d’une autre est sa vache à lait.
France, 1907 : Dupe qui se laisse exploiter. Maîtresse de souteneur.
Maudit sois-tu, vilain bonhomme
Qui viens dans ton paletot blanc
Nous extorquer la forte somme
Sous prétexte de Jour de l’An.
Pour te complaire, face blême,
De peur de t’affliger, vieil ours,
Il faut donner, donner quand même,
Donner encor, donner toujours !
Donner à l’un, donner à l’autre,
À tous, sans compter l’imprévu…
À ma femme comme à la vôtre,
À Z… que je n’ai jamais vu…
À Madame X… que je déteste,
À sa fille qui me déplaît !
Et c’est en vain que je proteste,
Je suis devenu vache à lait.
(Raoul Toché, Le Père Janvier)
