Vulgum pecus

Vulgum pecus

France, 1907 : La foule, littéralement le troupeau vulgaire, ce que Thiers appelait la vie multitude.

Ce qui m’a réussi, c’est que j’ai toujours suivi mon petit bonhomme de chemin, sans m’inquiéter des propos du vulgaire — je dis vulgaire par manière de parler, car n’étant qu’un humble prêtre, je dois passer moi-même aux yeux de mes supérieurs pour un des membres du vulgum pécus, mais tout varie et change d’aspect suivant le point de vue où l’on est placé.

(Hector France, Confession de l’abbé Ledru)

Eh bien ! sais-tu pourquoi les portiques des palais romains souffrent beaucoup plus de cet inconvénient que les masures du Transtévère ?… C’est que le peuple, le vulgum pécus, souille de préférence ce qui est beau, noble, élégant, riche et somptueux. S’il veut rendre à la terre le tribut de ses ondes, entre un coin sordide et obscur et le fût d’une belle colonne de marbre on de porphyre, un maroufle n’hésitera pas. C’est l’œuvre d’art qu’il honorera de ses faveurs malodorantes. En cela, il obéit à ses instincts. C’est ainsi qu’un maçon tout couvert de plâtre, s’il trouve le moyen de gâter, sans risquer les coups de bâton, un pourpoint de velours ou une robe de brocard, n’aura garde d’y manquer. Il se frottera de son mieux à l’homme bien ajusté ou à la dame bien couverte et croira s’être nettoyé en salissant autrui…

(Simon Boubée, La Jeunesse de Tartufe)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique