d’Hautel, 1808 : Ce mot, qui vient du grec abrax ou abraxa, servoit à former une figure superstitieuse à laquelle les anciens attribuoient une grande efficacité pour guérir toute espèce de maladies. Cette figure est encore en vénération dans les campagnes ; les villageois l’attachent an cou de leurs enfans, et la regardent comme un souverain préservatif.
Voici la disposition que l’on donne aux caractères de ce mot magique.
A B R A C A D A B R A
A B R A C A D A B R
A B R A C A D A B
A B R A C A D A
A B R A C A D
A B R A C A
A B R A C
A B R A
A B R
A B
A
Delvau, 1866 : adv. D’une manière bizarre, décousue, folle, — dans l’argot du peuple, qui a conservé ce mot du moyen âge en oubliant à quelle superstition il se rattache. Les gens qui avaient foi alors dans les vertus magiques de ce mot l’écrivaient en triangle sur un morceau de papier carré, qu’ils pliaient de manière à cacher l’écriture ; puis, ayant piqué ce papier en croix, ils le suspendaient à leur cou en guise d’amulette, et le portaient pendant huit jours, au bout desquels ils le jetaient derrière eux, dans la rivière, sans oser l’ouvrir. Le charme qu’on attachait à ce petit papier opérait alors, — ou n’opérait pas.
Faire une chose abracadabra. Sans méthode, sans réflexion.