AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Cabo

Cabo

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Chien.

Delvau, 1866 : s. m. Chien, — dans l’argot du peuple, qui a contracté le vieux mot Clabaud. On dit aussi Cabe.

Rigaud, 1881 : Caporal, — dans l’argot du régiment.

Merlin, 1888 : Caporal. — N’est-ce qu’une apocope du mot, ou bien le désigne-t-on ainsi en raison de son métier de chien ?

Cabochard

Rigaud, 1881 : Chapeau, — dans le jargon du peuple.

Caboche

d’Hautel, 1808 : Pour la tête, le chef de l’homme.
Rien ne peut entrer dans sa maudite caboche. Se dit de quelqu’un qui a la tête dure et l’intelligence très-bornée.
Il se fera donner sur la caboche. Pour il se fera corriger.
Quand il a mis quelque chose dans sa caboche, le diable ne lui ôteroit pas. Se dit d’un opiniâtre, d’un sot, d’un homme extrêmement entêté.
Une grosse caboche. Une grosse tête.
Une bonne caboche. Une tête bien organisée, pleine de sens et de jugement.

Halbert, 1849 : Tête.

Delvau, 1866 : s. f. Tête, — dans l’argot du peuple, qui s’éloigne bien du χεφαλέ, grec et du caput latin, mais ne s’éloigne pas du tout de la tradition : « D’autant plus qu’il n’avoit pas beaucoup de cervelle en sa caboche, » — disent les Nuits de Straparole.

Biau sire, laissiés me caboche,
Par la char Dieu, c’est villenie !

disent les poésies d’Eustache Deschamps. On dit aussi Cabosse.

Virmaître, 1894 : Tête (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Tête.

Caboche, cabèce

Rigaud, 1881 : Forte tête. C’est la tête de l’homme intelligent. Une caboche à X, une tête à mathématiques.

D’un petit tonnerre de poche, Lui frêle toute la caboche.

(Scarron, Gigantomachie, chap. 5.)

Caboche, cabèche

La Rue, 1894 : Tête.

Caboches

un détenu, 1846 : Sabots.

Cabochon

Delvau, 1866 : s. m. Coup reçu sur la tête, ou sur toute autre partie du corps.

Rigaud, 1881 : Taloche, choc, contusion. — Se cabochonner, se battre.

Rigaud, 1881 : Caractère d’imprimerie très usé ; vignette effacée, détériorée.

Rossignol, 1901 : Coup ou blessure.

J’ai reçu un cabochon qui m’a fendu la tête.

France, 1907 : Tête.

— Notre Aline, que nous pensions caser si avantageusement, après la superbe instruction qu’elle a reçue, tous les brevets qu’elle a obtenus, elle ne se marie pas ! aucun épouseur n’apparaît !… C’est bizarre tout de même ! Sa sœur Gabrielle, qui ne pouvait rien apprendre, qui avait le cabochon dur comme une pierre, disait-on, la voilà pourvue, elle !

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Se dit aussi pour coup à la tête : « J’ai reçu un fameux cabochon »

Cabombe

Virmaître, 1894 : La chandelle. Quelques-uns écrivent calombe ou calbombe ; le vrai mot est cabombe (Argot du peuple).

Cabonte

Merlin, 1888 : On dit plus souvent camoufle, chandelle.

Cabot

M.D., 1844 : Chien.

un détenu, 1846 : Chien.

Boutmy, 1883 : s. m. Chien, et surtout Chien de petite taille. Ce mot n’est pas particulier à l’argot typographique.

Fustier, 1889 : Argot militaire. Élève-cabot, élève caporal. Cabot pris absolument dans le sens de caporal est inusité. (Ginisty, Manuel du réserviste)

La Rue, 1894 : Chien. Caporal. Cabot du quart, secrétaire (chien) du commissaire. Cabot ferré, gendarme.

Virmaître, 1894 : Chien du commissaire de police. Par abréviation on dit simplement le cabot du quart (Argot du peuple).

Virmaître, 1894 : Chien (Argot du peuple). V. Alarmiste.

Rossignol, 1901 : Caporal.

Hayard, 1907 : Chien.

France, 1907 : Poisson, chien de mer, chien.

Avec des ciseaux, je l’confesse,
J’arriv’ derrièr’ chaque beau toutou
Qu’un brave bourgeois retient en laisse,
Et j’surin’ la cord’ d’un seul coup,
Avec le cabot j’carapatte,
Et pour me r’piger pas moyen,
Ah ! c’métier-là est vraiment batte !
Pour la fourrièr’ j’ramasse les chiens.

(S. Martel)

France, 1907 : Acteur : apocope de cabotin.

Je n’ai jamais couché avec un cabot, jamais je ne coucherai avec un cabot.

(Henri Bauer, Une Comédienne)

Cabot ferré

Bras-de-Fer, 1829 : Gendarme à cheval.

Virmaître, 1894 : Gendarme. Allusion aux clous qui garnissent les semelles de bottes des gendarmes (Argot des voleurs). V. Hirondelle de potence.

France, 1907 : Gendarme à cheval.

Cabot ou Cabotin

Rossignol, 1901 : Mauvais artiste lyrique ou dramatique.

Cabot, cabotin

Rigaud, 1881 : Acteur sans talent et sans dignité. D’après M. Ed. Fournier, Cabotin était le nom d’un célèbre opérateur nomade, qui, en même temps que tous les gens de son métier, était, tout ensemble, imprésario et charlatan, vendait des drogues et jouait des farces. (Chanson de Gauthier-Garguille, préface.)

Cabot, cleps

anon., 1907 : Chien.

Cabotin

d’Hautel, 1808 : Sobriquet injurieux, qui signifie histrion, batteleur ; comédien ambulant, indigne des faveurs de Thalie.

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais acteur, — le Rapin du Théâtre, comme le Rapin est le Cabotin de la Peinture.

France, 1907 : Acteur ; argot populaire.
Edmond Garnier a esquissé en quelques vers les traits du pauvre cabotin :

Au café, riche… en espérance !
Il raconte avec assurance
Ses succès à Chose, à Machin,
Au beau temps ainsi qu’à l’orage
Opposant un même visage,
Joyeux il nargue le destin,
Juif errant de l’art, très utile,
Il va partout, de ville en ville,
Sans nul souci du lendemain,
Au bourgeois bête, qui le blâme,
Il sait montrer qu’il a de l’âme…
Quoique bouffon du genre humain.

Ce cabot, que Paris évince,
Un beau jour s’éteint en province
Sans ai qui pleure sa fin.
Mais tous les ans, dame Nature
Revient parer, de sa verdure,
L’humble tombe du cabotin.

Cabotinage

Delvau, 1866 : s. m. Le stage de comédien, qui doit commencer par être sifflé sur les théâtres de toutes les villes de France, avant d’être applaudi à Paris.

Rigaud, 1881 : Le cabotinage consiste à savoir se passer de talent, à se montrer plus souvent au café que sur les planches, à préférer les petits verres sur le comptoir aux alexandrins des classiques et même à la prose de M. Anicet-Bourgeois.

Le cabotinage est aussi la basse diplomatie des coulisses ; cabotiner c’est faire des affaires théâtrales comme certains courtiers font des affaires de bourse, écouter aux portes d’un comité pendant qu’un confrère lit son drame, et porter au théâtre voisin l’idée de, l’ouvrage qu’on vient de surprendre, mendier ou acheter des tours de faveur, monter une cabale contre un ouvrage, tout cela est du cabotinage.

(Petit dict. des coulisses, 1835.)

France, 1907 : Vie de déceptions, de travail, de hauts et de bas de l’acteur avant qu’il prenne la place dont parlait Edmond Deschaumes, et décroche le ruban de la Légion d’honneur.

France, 1907 : Art perfectionné de la réclame qui devient de plus en plus commun chez les artistes, les plumitifs, et, ô horreur ! les hommes dits d’État.
Cet art s’étend partout, à tel point qu’on accuse même les anarchistes « militants » d’être des cabotins.

Faire du cabotinage quand la tête est en jeu, c’est raide.

Cabotine

Delvau, 1866 : s. f. Drôlesse qui fait les planches au lieu de faire le trottoir.

Rigaud, 1881 : Actrice qui, sans plus de talent que le cabotin, possède une corde de plus à son arc. Elle se sert du théâtre comme d’un bureau de placement pour ses charmes. — Terme de mépris pour désigner une actrice quelconque dont on a à se plaindre ou qu’on veut blesser.

Il (le marquis de Caux) l’insultait (la marquise de Caux, la Patti)… Ainsi il a dit plusieurs fois : Maudit soit le jour où j’ai épousé une cabotine comme toi !

(Liberté du 6 août 1877, Compte rendu du procès Caux-Patti.)

France, 1907 : Mauvaise actrice, ou actrice appartenant à une troupe ambulante.

Quelques petites cabotines se font des confidences et se racontent leur premier faux pas.
— Moi, ç’a été avec mon cousin…
— Moi avec un acteur…
— Oh ! moi, dit la plus ingénue, ça a été avec deux militaires !

(Écho de Paris)

Cabotiner

Delvau, 1866 : v. n. Aller de théâtre en théâtre et n’être engagé nulle part.

Rigaud, 1881 : Jouer comme un mauvais acteur ; jouer partout, mal et sans succès.

France, 1907 : Faire le métier de cabotin ou fréquenter les cabotins. Mener une vie de cabotins. Cabotiner, acte de courir de ville en ville.

Caboulot

Larchey, 1865 : « Le caboulot est un petit café où l’on vend plus spécialement des prunes, des chinois et de l’absinthe. » — Daunay, 1861. — Une monographie des Caboulots de Paris a paru en 1862. — C’est aussi un cabaret de dernier ordre. V. Camphrier.

Delvau, 1866 : s. m. Boutique de liquoriste tenue par de belles filles bien habillées, qui n’ont pour unique profit que les deux sous du garçon.
Ce mot a une vingtaine d’années. Au début, il a servi d’enseigne à un petit cabaret modeste du boulevard Montparnasse, puis il a été jeté un jour par fantaisie, dans la circulation, appliqué à toutes sortes de petits endroits à jeunes filles et à jeunes gens, et il a fait son chemin.

Rigaud, 1881 : Débit de liqueurs servies par des femmes aimables, trop aimables. Les fruits à l’eau-de-vie et l’absinthe y tiennent le premier rang.

Mot pittoresque du patois franc-comtois, qui a obtenu droit de cité dans l’argot parisien. Il désigne un trou, un lieu de sordide et mesquine apparence, par extension petit bazar, petit café. Le caboulot de la rue des Cordiers, qui est le plus ancien de tous, s’ouvrit en 1852.

(Ces dames, 1860.)

Le caboulot, c’est-à-dire le débit de la prune et du chinois, du citron confit à l’état de fœtus dans l’esprit-de-vin, le tout couronné par une femme à peu près vêtue, belle comme la beauté diabolique d’Astarté… et elle rit et elle chante et elle trinque, et elle passe ensuite derrière le rideau… et le caboulot a multiplié comme la race d’Abraham.

(Eug. Pelletan, La Nouvelle Babylone.)

La Rue, 1894 : Petit débit de liqueurs.

Virmaître, 1894 : Cabaret de bas étage. Brasserie où les consommateurs sont servis par des femmes. Caboulot n’est pas juste, on devrait dire maison tolérée. Cette expression a pour berceau le quartier latin (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Débit de bas étage.

Hayard, 1907 : Cabaret.

France, 1907 : Petit café où l’on vend plus spécialement des liqueurs et où l’on est généralement servi par des femmes.

Le mot, écrivait Delvau en 1880, au début, servait d’enseigne à un petit cabaret du boulevard Montparnasse, puis il a été jeté un jour, par fantaisie, dans la circulation, appliqué à toutes sortes de petits endroits à jeunes filles et à jeunes gens, et il a fait son chemin.
Les artistes ne sont pas payés par l’établissement. Après chaque chanson, ils font le tour des tables, un plateau à la main, et ce sont les clients qui rémunèrent eux-mêmes leurs distractions. Absolument comme dans les caboulots de province, avec cette différence pourtant que la chanteuse légère — oh ! oui, légère ! — ne met pas la clé de sa chambre en tombola.

Caboulote

Rigaud, 1881 : Hébé de caboulot. La caboulote tient à la fois du garçon de café et de la fille de maison. Elle est chargée de verser à boire, de pousser à la consommation et le client à la porte, par les épaules, s’il fait trop de tapage.

Voici des actrices, des modèles, des caboulotes, des marchandes de bouquets et de plaisir.

(Ed. Robert, Petits mystères du quartier latin, 1860.)

Caboulottière

Rigaud, 1881 : Même signification que ci-dessus.

L’an dernier, ayant écrit un entrefilet des plus virulents contre les caboulottières, nous avons reçu les cartes de 876 de ces demoiselles.

(Tam-Tam du 6 juin 1880.)

Cabousse

France, 1907 : Grand fourneau carré ; argot des baleiniers. La cabousse est chauffée à l’aide des scraps ou cretons encore imprégnés d’huile.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique