Delvau, 1866 : s. m. Synonyme de corps. Même argot [du peuple]. Se mettre quelque chose dans le cadavre. Manger.
Delvau, 1866 : s. m. Secret qu’on a intérêt à cacher, — faute ou crime, faiblesse ou malhonnêteté. Argot des gens de lettres. Savoir où est le cadavre de quelqu’un. Connaître son secret, savoir quel est son vice dominant, son faible.
Rigaud, 1881 : Corps humain vivant. Promener son cadavre, se promener. — Aller se refaire le cadavre, aller manger. — Travailler le cadavre de quelqu’un, rouer quelqu’un de coups.
France, 1907 : Corps vivant. Se lester le cadavre, manger ; argot populaire. Ce mot s’emploie aussi pour la preuve d’une action répréhensible, faiblesse ou malhonnêteté, et quelquefois pis, commise dans un passé plus ou moins lointain. Chercher le cadavre de quelqu’un, c’est éplucher sa vie pour découvrir quelques délits secrets.
Tous ces gens ont, comme moi, leur petit cadavre. Le mien, je l’exhibe et le revendique : c’est la Commune. Eux cachent le leur et ils ont raison. Je ne les blâme pas et les laisse en paix — à chacun le droit de vivre — mais je les trouve parfois trop vertueux, trop importants et trop enclins aux coups de grosse caisse.
(Hector France, La Nation)