AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Chaud

Chaud

d’Hautel, 1808 : Plâtre-chaud. Sobriquet injurieux que l’on donne à un maçon qui ne sait pas son métier ; à un architecte ignorant.
Jouer à la main chaude. Au propre, mettre une main derrière son dos, comme au jeu de la main chaude. Le peuple, dans les temps orageux de la révolution, disoit, en parlant des nombreuses victimes que l’on conduisoit à la guillotine, les mains liées derrière le dos, ils vont jouer à la main chaude, etc.
C’est tout chaud tout bouillant. Pour dire que quelque chose qui doit être mangé chaud est bon à prendre. On dit aussi d’un homme qui est venu d’un air empressé et triomphant annoncer quelque mauvaise nouvelle, qu’Il est venu tout chaud tout bouillant annoncer cet évènement.
Chaud comme braise.
Ardent, bouillant, fougueux et passionné.
Tomber de fièvre en chaud mal. C’est-à-dire, d’un évènement malheureux dans un plus malheureux encore.
Avoir la tête chaude. Être impétueux, et sujet à se laisser emporter à la colère.
On dit, par exagération, d’une chambre ou la chaleur est excessive, qu’Il y fait chaud comme dans un four.
Il fait bon et chaud.
Pour dire que la chaleur est très-forte. Voy. Bon.
Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. C’est-à-dire, pousser vivement une affaire quand l’occasion est favorable.
À la chaude. Dans le premier transport.
Cela ne fait ni chaud ni froid. C’est-à-dire, n’influe en rien, n’importe nullement.
La donner bien chaude. Exagérer un malheur, donner l’alarme pour une un événement de peu d’importance, faire une fausse peur.
Si vous n’avez rien de plus chaud, vous n’avez que faire de souffler. Se dit à quelqu’un qui se flatte de vaines espérances, qui se nourrit d’idées chimériques.
Il n’a rien eu de plus chaud que de venir m’apprendre cet accident. Pour, il est venu avec empressement, d’un air moqueur et joyeux m’annoncer cet accident.

Larchey, 1865 : Coureur de belles, homme ardent et résolu. — Autrefois on disait chaud lancier :

Le chaud lancier a repris Son Altesse royale.

Courrier burlesque, 2e p., 1650.

Delvau, 1866 : adj. Cher, d’un prix élevé.

Delvau, 1866 : adj. et s. Rusé, habile, — dans l’argot du peuple, assez cautus. Être chaud. Se défier. Il l’a chaud. C’est un malin qui entend bien ses intérêts.

La Rue, 1894 : Dangereux. Passionné. Se tenir chaud, être sur ses gardes.

France, 1907 : Rusé, malin. Se dit aussi pour un homme porté à l’amour ; on ajoute alors souvent : de la pince. Henri IV était très chaud de la pince. Ce n’est jamais un mal, si c’est parfois un danger. Dans le même sens, chaud lancier.

Chaud ! chaud !

Delvau, 1866 : Exclamation du même argot [du peuple], signifiant : Vite ! dépêchez-vous !

Rigaud, 1881 : Vite ! vite !

France, 1907 : Exclamation populaire qui signifie : Dépêchez-vous !

Chaud (avoir)

Rigaud, 1881 : Avoir peur, — dans le jargon des voyous. Le saisissement causé par la peur détermine souvent la transpiration.

France, 1907 : Se trouver dans une affaire où pleuvent balles ou horions, où, selon l’expression consacrée : Il faisait chaud !

Chaud (être)

Rigaud, 1881 : Se tenir sur ses gardes.

Rossignol, 1901 : Malin. Ce mot me rappelle un beau nègre, nomme Barca, qui était soldat aux zouaves de la garde. Étant en faction dans l’intérieur des Tuileries, l’Empereur passa près de lui et lui causa. Barca ne répondit pas, et Napoléon III demanda à l’officier de Service si ce nègre ne comprenait pas le français. Lorsque Barca fut relevé de faction, on lui demanda pourquoi il n’avait pas répondu à l’empereur.

Lui chaud, dit Barca, mais moi je brûle ; le Kibir voulait me faire parler étant de faction pour me f… iche dedans.

Il est vrai que la consigne interdit aux sentinelles de causer. J’ai rencontré en Kabylie, en 1871, lors de l’insurrection, Barca qui regrettait les madames la France et la barrière Zobi : barrière de l’École, ainsi nommée par les Arabes ayant tenu garnison à Paris, en raison d’un grand nombre de maisons à grand numéro qui y existaient avant 1870.

France, 1907 : Avoir l’œil au guet, se tenir sur ses gardes.

Chaud (il est)

Virmaître, 1894 : Malin, rusé, méfiant. Se dit de quelqu’un difficile à tromper (Argot du peuple).

Chaud (il fera)

France, 1907 : Expression qui signifie jamais. « Quand tu m’y reprendras, il fera chaud. »

Chaud (mettre le petit au)

Rigaud, 1881 : Sacrifier à Vénus, — dans le jargon des troupiers.

Chaud comme braise (être)

Delvau, 1864 : Se dit d’un homme qui bande toujours, pour qui toutes les femmes sont égales devant sa pine.

Dans les gardes-françaises
J’avais un amoureux,
Fringant, chaud comme braise,
Jeune, beau, vigoureux.

J.-J. Vadé.

Je suis étroit, chaud comme braise,
Mon pucelage vaut le tien.

(Parnasse satyrique.)

Chaud de la pince

Delvau, 1864 : Homme ardent aux plaisirs vénériens ; bon fouteur.

C’était un chaud de la pince
Qui peuplait dans chaque province
L’hospice des enfants trouvés.

Louis Festeau.

Delvau, 1866 : s. m. Homme de complexion amoureuse.

Rigaud, 1881 : Luxurieux. On disait jadis : chaud de reins.

Où les centaures saouz, au bourg Atracien
Voulurent, chauds de reins, faire nopces de chien.

(Régnier, satire X.)

Virmaître, 1894 : Hommes pour qui toutes les femmes sont bonnes. On dit d’un homme chaud :
— Chien enragé mord partout (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Individu pour qui n’importe quelle femme est bonne.

Chaud de lance ?

Rossignol, 1901 : J’ai entendu chanter dans les caveaux, une chanson sur l’hôpital du Midi, aujourd’hui hôpital Ricord, dont voici un couplet :

On vous donne des tisanes et des graines, Du copahu ainsi que de l’Opiat, Et de l’iodure pendant la. quarantaine, Matin et soir après chaque repas. Le potassium sur tous les hommes Fait son effet, dit le docteur Simonet ; Essayez-en, mes bonnes gens, De tous ces remèdes, vous en serez contents.

Chaud et froid

Rossignol, 1901 : Si une dame vous loue son local pour un instant, qu’avant de l’habiter vous ne visitiez pas les papiers pour vous rendre compte que tout est bien en règle, vous êtes en danger d’y trouver un courant d’air et d’y attraper un chaud et froid.

Chaude comme braise

Virmaître, 1894 : Femme hystérique qui aime tous les hommes (Argot du peuple).

France, 1907 : Femme qui se livre à tous les hommes. (Ch. Virmaître)

Chaude lance

La Rue, 1894 : Gonorrhée.

Virmaître, 1894 : Maladie qui se soigne à l’hôpital Ricord, ou chez les charlatans qui vantent leurs spécifiques dans les pissotières.
— Traitement facile à suivre, en secret, même en voyage, guérison radicale sans rechute (Argot du peuple).

Chaude-lance

Delvau, 1864 : Le faux-nez de la chaude-pisse.

Le soldat de Lobau,
Dit-on, n’eut pas de chance,
Car une chaude-lance
Lui corda le bayou.

Joachim Duflot.

Larchey, 1865 : Gonorrhée (Vidocq) — Allusion à la chaleur et aux élancements du canal de l’urètre.

France, 1907 : Gonorrhée, autrement dit : chaude-pisse.

Chaude-pisse

Delvau, 1864 : Écoulement vénérien au canal de l’urètre, — une des épines de cette rose qu’on appelle la femme.

… Suis-tu d’abord quel nom
Donner à l’instrument par où te mâle pisse
Et par lequel aussi lui vient la chaude-pisse ?

Louis Protat.

Chaudière à boudins blancs

Rigaud, 1881 : Partner des émigrés de Gomorrhe.

Chaudière à peau d’âne

Merlin, 1888 : Grosse caisse.

Chaudron

d’Hautel, 1808 : Récurer le chaudron. Se purger, prendre des médicamens après une maladie.

Delvau, 1864 : La nature de la femme, — vase que la pine de l’homme se charge de fourbir et de laver.

Son mari n’était d’aventure assez roide fourbisseur d’un chaudron tel que le sien.

(Le Synode nocturne des tribades)

Delvau, 1866 : s. f. Mauvais piano qui rend des sons discordants, — dans l’argot des bourgeois. Taper sur le chaudron. Jouer du piano, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Vieux et mauvais piano.

France, 1907 : Piano. Taper sur le chaudron, jouer du piano, Se dit aussi pour cuirasse.

Chaudronner

Delvau, 1866 : v. a. Aimer à acheter et à revendre toutes sortes de choses, comme si on y était forcé.

Chaudronnier

Delvau, 1866 : s. m. Acheteur et revendeur de marchandises d’occasion, — de la tribu des Rémonencq parisiens.

France, 1907 : Cuirassier.

Chaudronniers

Merlin, 1888 : Cuirassiers. — C’est ainsi que les appellent railleusement, et peut-être avec une légère pointe de jalousie, les militaires des autres armes, qui comparent ainsi à un vulgaire chaudron leur cuirasse étincelante.

Chaudrons

Merlin, 1888 : Les gros instruments de musique de cuivre.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique