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Coulé

Coule

Delvau, 1866 : s. f. Les dégâts, les petits vols que commettent les employés, les ouvriers, les domestiques d’une maison, et spécialement les garçons de café, parce que c’est par là souvent qu’on coule une maison. On dit aussi Coulage. Veiller à la coule. Veiller sur les domestiques, avoir l’œil sur les garçons de café et autres, pour empêcher la dilapidation.

Coulé

Rigaud, 1881 : Perdu, ruiné, — en terme de commerce. — Être coulé dans l’opinion de quelqu’un, avoir perdu la confiance de quelqu’un. — Commercialement parlant : n’avoir plus ni crédit, ni ressources.

Coule (à la)

Larchey, 1865 : Adroit, expert en l’art de se couler entre les obstacles.

Coule (être à la)

Delvau, 1866 : Être d’un aimable caractère, d’un commerce agréable, doux, coulant, — dans l’argot du peuple. Signifie aussi : Savoir tirer son épingle du jeu ; être dupeur plutôt que dupé ; préférer le rôle de malin à celui de niais, celui de marteau à celui d’enclume.

Rigaud, 1881 : Ne pas avoir de préjugés, tout savoir et tout connaître en fait de ruses. — Être au courant d’un métier, d’une chose. Mettre à la coule, mettre au courant.

Boutmy, 1883 : v. Être bien au fait d’un travail, être rompu aux us et coutumes de l’imprimerie. Cette locution a passé dans d’autres argots.

Merlin, 1888 : Voyez Connaître dans les coins.

La Rue, 1894 : Être malin, roué.

Virmaître, 1894 : Malin qui croit que personne ne peut le tromper. On dit : Il la connaît dans les coins ; pas moyen de lui introduire : il est à la coule (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Être malin, au courant.

France, 1907 : Connaître les ruses et les détours du métier. Ne pas se laisser tromper. Mettre quelqu’un à la coule, le mettre au courant des affaires où des roueries du métier.

Le nouvel ami de Gilbert vivait à l’aide de ces petites industries que Paris offre à ceux qu’effraye un travail régulier.
Henri, enseignant ce qu’il savait à Gilbert, le mit à la coule, suivant son expression.

(William Busnach, Le Petit Gosse)

Couler

d’Hautel, 1808 : Il est coulé. Se dit d’un marchand, d’un négociant qui a mal fait ses affaires et qui a été obligé de fermer boutique.
Cela coule de source. Pour cela s’entend, c’est naturel.
Couler une chose à fond. La conclure, la terminer.
Je lui ai coulé ce mot. Pour, je lui ai glissé adroitement ce mot sans avoir l’air d’y penser.
On empêcheroit plutôt la rivière de couler, que cet homme de parler. Se dit d’un grand babillard, d’un parleur éternel.
Il nous en a coulé. Pour, il nous a dit des gasconnades, des menteries.

Delvau, 1864 : Avoir une coulante, une gonorrhée gagnée au service de la femme, parce qu’en effet le membre viril, à l’instar du suif qui coule d’une chandelle, filtre alors une chaude-pisse dans la culotte.

Ma pine encore vierge
Coula,
Ni plus ni moins qu’un cierge.
Voilà.

Eugène Vachette.

La Rue, 1894 : Ruiner. Faire du coulage, faire perdre de l’argent au patron en travaillant mal.

France, 1907 : Faire du coulage, faire perdre de l’argent à ses maîtres ou à ses patrons.

Couler (en)

Delvau, 1866 : En conter aux gens crédules, dans le même argot [du peuple].

France, 1907 : Mentir, en conter.

Couler douce (la ou se la)

France, 1907 : Vivre confortablement sans travail et sans souci.

— Comment donc ! Ah ! ce n’est pas moi qui vous blâmerai, sois-en sûre ! Prenez du bon temps et coulez-vous-la douce, mes petites poulettes, vous ne sauriez rien imaginer de mieux…

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Couler douce (la)

Rigaud, 1881 : Mot à mot : couler la vie doucement, mener une existence heureuse.

Couler douce (se la)

Delvau, 1866 : v. réfl. Vivre sans rien faire, sans souci d’aucune sorte, — dans l’argot du peuple, qui ne serait pas fâché de vivre de cette façon-là, pour changer.

La Rue, 1894 : Mener une vie agréable, ne pas travailler.

Virmaître, 1894 : Faire le moins de travail possible et vivre pour le mieux (Argot du peuple).

Couler en douceur

France, 1907 : Faire entendre à quelqu’un, sans en avoir l’air ou sans se fâcher, des choses désagréables.

— Moi, vois-tu, je suis trop carré, je ne connais pas les ménagements, je lui collerais l’affaire tout net au nez. Tandis que toi, je te connais, tu lui couleras ça en douceur.

(Camille Lemonnier)

Se faire avorter.

— Si elle avait été aussi ficelle que d’autres que nous connaissons, pas vrai, m’sieu Porphvre ? elle se serait fait couler ça en douceur…
— Chez m’ame Tiremôme !

(Albert Cim)

Couler quelqu’un

Rigaud, 1881 : Faire perdre de l’argent à quelqu’un. — Ruiner un commanditaire. — Perdre quelqu’un de réputation.

Virmaître, 1894 : Couler un individu dans l’esprit de quelqu’un en disant de lui pis que pendre ; le perdre dans l’estime d’autrui (Argot du peuple).

France, 1907 : Lui nuire, le vilipender.

Couler un enfant

Virmaître, 1894 : Faire avorter une femme (Argot du peuple).

France, 1907 : Avoir recours à des pratiques abortives. Ou dit aussi couler en douceur.

Couleur

d’Hautel, 1808 : Il en juge comme un aveugle des couleurs. Se dit d’un homme qui décide dans une matière qu’il ne connoît pas.
Cette affaire commence à prendre couleur. Pour, commence à prendre un caractère, une tournure satisfaisante.
Des goûts et des couleurs il ne faut disputer. Signifie qu’on doit se garder de fronder les, goûts et les caprices, les fantaisies particulières, parce chacun a les siens.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Mensonge. Monter des couleurs, dire des mensonges.

Larchey, 1865 : Soufflet. — Il colore la joue.

J’bouscule l’usurpateur, Qui m’applique sur la face, Comm’on dit, une couleur.

Le Gamin de Paris, chanson, 184…

Delvau, 1866 : s. f. Opinion politique. Même argot [du peuple].

Delvau, 1866 : s. f. Menterie, conte en l’air, — dans l’argot du peuple, qui s’est probablement aperçu que, chaque fois que quelqu’un ment, il rougit, à moins qu’il n’ait l’habitude du mensonge. Monter une couleur. Mentir.
Au XVIIe siècle on disait : Sous couleur de, pour Sous prétexte de. Or, tout prétexte étant un mensonge, il est naturel que tout mensonge soit devenu une couleur.

Rigaud, 1881 : Soufflet, coup de poing sur le visage. Appliquer une couleur, donner un soufflet. — Passer à la couleur, se faire administrer des claques.

Rigaud, 1881 : Ruse, mensonge.

Laissez donc, ça fait comme ça la sainte n’y touche, pour s’ faire r’garder ; on connaît ces couleurs-là.

(Mars et Raban, Les Cuisinières).

Être à la couleur, ne pas se laisser tromper ; deviner un mensonge. C’est-à-dire savoir quelle est la couleur qui retourne.

La Rue, 1894 : Mensonge.

France, 1907 : Soufflet, parce qu’il donne des couleurs aux joues.

France, 1907 : Opinion politique. « Combien de de fois, dans leur carrière, les politiciens ne changent-ils pas de couleurs ? »

France, 1907 : Mensonge. Du couvre la vérité d’une couleur. Monter une couleur, mentir.

Au XVIIe siècle, on disait : « sous couleur de », pour « sous prétexte de ». Or, tout prétexte étant un mensonge, il est naturel que tout mensonge soit devenu une couler.

(Alfred Delvau)

Commerson t’a refusé dix-sept francs, et il a bien fait. Tu les aurais croqués évidemment avec le cabotin dont je te parlais tout à l’heure. Si le soleil mange les couleurs, ma chère Nini, mon rédacteur en chef les avale difficilement.

(Léon Rossignol, Lettres d’un mauvais jeune homme à sa Nini)

Couleur (être à la)

La Rue, 1894 : Être convenable, faire bien les choses. Ne pas être à la couleur, être naïf, ne pas voir qu’on vous en coule une.

France, 1907 : Faire les closes convenablement, c’est-à-dire se mettre de la couleur de la personne que l’on veut choyer.

Couleur (monter la)

La Rue, 1894 : Tromper.

Couleurs (en faire voir de toutes les)

Virmaître, 1894 : Mentir, tromper. Faire à quelqu’un tous les tours possibles (Argot du peuple).

France, 1907 : Mentir, duper, jouer tous les tours imaginables quelqu’un. « La coquine lui en fit voir de toutes les couleurs. »

Couleurs (monter des)

anon., 1827 : Mentir.

Bras-de-Fer, 1829 : Mentir.

Halbert, 1849 : Mentir.

Couleuvre

d’Hautel, 1808 : Faire avaler des couleuvres à quelqu’un. Signifie lui faire essuyer de grandes mortifications, des chagrins amers.
On dit aussi d’un homme méchant et pervers, que c’est une couleuvre.

Delvau, 1866 : s. f. Femme enceinte, — dans l’argot des voyous, qui, probablement, font allusion aux lignes serpentines de la taille d’une femme en cette « position intéressante ».

France, 1907 : Paresseux ou paresseuse, en raison des mœurs nonchalantes de ce reptile, qui reste engourdi tout l’hiver.

France, 1907 : Femme dans la position que l’on est convenu d’appeler intéressante, et qui ne peut guère intéresser qu’elle et les siens.

Couleuvrine

d’Hautel, 1808 : Être sous la couleuvrine de quelqu’un. Figurément, être sous sa puissance ou sous sa protection.


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