Delvau, 1866 : s. m. Employé des pompes funèbres, — dans l’argot sinistre du peuple.
Virmaître, 1894 : Porteur de mort.
Monsieur le Mort, laissez-vous faire,
Il ne s’agit que du salaire.
Le croque-mort est généralement joyeux, il a toujours le petit mort pour rire. C’est l’un d’eux qui a trouvé que la meilleure bière est celle de sapin (Argot du peuple).
France, 1907 : Employé des Pompes funèbres chargé de transporter les morts au cimetière.
Combien de fois ce marchand de vin a dû frémir en entendant ces hommes noirs se faire leurs confidences, en savourant le petit canon de l’amitié sur le comptoir ; il doit être philosophe, celui-là, il doit être habitué à l’image de la mort, car il a pu réfléchir à son aise sur la mobilité des choses humaines ; il était impossible de passer devant cette boutique sans y voir des croque-morts debout devant le comptoir, causant joyeusement et buvant. Les croque-morts boivent beaucoup… Si les croque-morts boivent sec, ils ne trinquent jamais à la santé de personne, parce que la santé est pour eux une ennemie mortelle ; c’est le chômage forcé. Celui qui boirait à l’immortalité serait chassé de la société comme un lépreux.
(Ch. Virmaître, Paris oublié)