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Culot

Culot

d’Hautel, 1808 : Le culot. Pour dire le cadet ; le dernier né.

Hayard, 1907 : Effronterie, le dernier, la fin.

France, 1907 : Toupet, audace, dans l’argot des polytechniciens ; Avoir du culot à la planche, ne pas se troubler au tableau.

France, 1907 : Résidu laissé au fond d’une pipe.

Près des théâtres, dans les gares,
Entre les arpions des sergots,
C’est moi que j’cueill’ les bouts d’cigares,
Les culots d’pipe et les mégots.

(Jean Richepin)

France, 1907 : Dernier, du latin culus, cul, extrémité. Le dernier d’une couvée, d’une famille, le dernier promu dans un grade, le dernier arrivé. En Berry, culot signifie croupion.

Des sept officiers, il ne reste plus que moi, claquant de fièvre, avec deux blessures, l’une à l’épaule et l’autre au bras gauche. Et lorsque je prends l’aigle, moi le culot du régiment, qui n’ai pas trois poils de moustache, qui porte encore mon pantalon à bande bleue de « fine galette », je me sens ragaillardi comme si je venais de boire quelque longue lampée de vieille eau-de-vie.

(René Maizeroy)

Une grande, Glaé, noire de crin et de peau, les yeux comme des myrtilles sous sa taroupe, déjà poitrinait quand à peine le culot s’éssayait à téter son suçon. Elle touchait à ses quinze ans.

(Oscar Méténier)

Culot (avoir du)

anon., 1907 : Audacieux.

Culot de fromage (le)

Delvau, 1864 : Ce qui reste au fond des vagins qu’on n’a pas le soin de les bien récurer lorsqu’ils ont servi à faire la cuisine de l’homme.

Malgré l’culot à fromage
Qu’on est sûr d’y rencontrer,
Ma gueul’ ne f’ra pas naufrage
Si mon nez n’vient à sombrer.

(Parnasse satyrique.)

Culottage

Rigaud, 1881 : Action de culotter une pipe. — Se livrer avec passion au culottage. — Obtenir de beaux effets de culottage.

France, 1907 : L’art de culotter les pipes.

Culotte

d’Hautel, 1808 : La culotte de peau. Nom burlesque que l’on donne vulgairement à la musette.

Larchey, 1865 : Partie de dominos qui procure au gagnant un grand nombre de points. Les joueurs, n’ayant plus de quoi poser, sont obligés d’abattre leurs dominos. Celui qui conserve les moins élevés, bénéficie des points de son adversaire, il fait une culotte.

Le joueur de dominos préfère le double-six culotte avec six blancs dans son jeu.

Luchet.

Larchey, 1865 : « Plus d’une fois, il est arrivé qu’un étudiant poursuivi par le guignon s’est vu mettre sur son compte toutes les demi-tasses consommées dans le courant de la soirée par tous les habitués du café. Total : cinquante ou soixante francs. Cela s’appelle empoigner une culotte. »

Louis Huart.

Delvau, 1866 : s. f. Nombre considérable de points, au jeu de dominos, — dans l’argot des bourgeois. Attraper une culotte. Se trouver à la fin d’une partie, à la tête d’un grand nombre de dominos qu’on n’a pu placer.

Rigaud, 1881 : Perte sérieuse à la Bourse, au jeu.

Levardet raillait sans pitié ces triples niais de pontes qui venaient de se flanquer une si jolie culotte.

(Vast-Ricouard, Le Tripot)

Se flanquer une culotte à pont, perdre beaucoup d’argent. Allusion à l’ancienne culotte de nos pères qui montait très haut. Attraper, se flanquer une culotte, veut dire encore se griser à fond. Mot à mot : se culotter de vin.

La Rue, 1894 : Grosse perte au jeu. Jouer la culotte aux dominos, fermer le jeu dans l’espoir de compter beaucoup de points.

Hayard, 1907 : Perte d’argent au jeu ; (avoir une) être ivre.

Culotté

Larchey, 1865 : Bistré.

Les yeux culottés par les veilles malsaines.

Delvau.

Culotté : Aguerri.

Oh ! ma chère, je suis culottée, vois-tu.

Gavarni.

Dans ces deux acceptions, comme dans la suivante, il y a évidemment allusion au culottage de la pipe.

Delvau, 1866 : adj. Bronzé, aguerri, rompu au mal et à la misère, — comme une pipe qui a beaucoup servi.

France, 1907 : Usé, défraîchi ; objet dont on s’est longtemps servi. Un vêtement culotté, un chapeau culotté.

Ils ont quitté ces vieux nids séculaires,
Par leurs aïeux et par nous culottés ;
Nobles taudis où les noms de leurs pères
Peut-être encore aux murs sont incrustés ;
Eux… ces lions, logés dans ces baraques,
Il leur fallait le faubourg Saint-Germain.
Ils m’ont laissé seul au quartier Saint-Jacques…
Non… il n’est plus, mon vieux Quartier Latin.

Se dit aussi d’un nez rougi par l’abus des boissons :

Un nez culotté, piquante parure,
Gracieuseté de dame Nature,
Heureux Le mortel doté
D’un nez culotté !

(Vieille chanson)

Une pipe bien culottée, c’est-à-dire noircie par l’usage.

France, 1907 : Aguerri, rompu aux fatigues at aux misères de la vie.

Culotte (avoir une)

Delvau, 1866 : Être complètement ivre, — dans l’argot des faubouriens, qui, par cette expression, font certainement une allusion scatologique, car l’ivrogne ne sait pas toujours ce qu’il fait… On dit aussi Prendre une culotte.

France, 1907 : Être ivre. On dit : prendre une culotte, se donner une culotte dans le même sens. Grosse culotte, ivrogne fieffé.

Culotte (en prendre une)

Virmaître, 1894 : Être abominablement pochard. On dit également : il est cuit, il a trop chauffé le four (Argot du peuple).

Culotté (être)

Delvau, 1866 : Être complètement gris, — pour s’être donné une culotte.

Culotte (grosse)

Rigaud, 1881 : Ouvrier qu’on rencontre plus souvent chez le marchand de vin qu’à l’atelier.

Culotte (jouer la)

Rigaud, 1881 : Les joueurs de dominos jouent la culotte, quand ils cherchent à fermer le jeu dans l’espoir de marquer un grand nombre de points. Le domino qui opère ce tour de force a reçu le surnom de domino-culotte.

Culotté (nez)

Rigaud, 1881 : Nez d’ivrogne, nez qui arbore les tons chauds d’une pipe culottée.

Culotte (prendre ou attraper une)

France, 1907 : Perdre une grosse somme au jeu. Jouer la culotte, fermer le jeu, aux dominos.

Culotte (prendre une)

Boutmy, 1883 : v. S’enivrer. Avoir une culotte, Être ivre. Expression commune à d’autres argots. V. Poivreau.

Virmaître, 1894 : Perdre une grosse somme au jeu (Argot des joueurs).

Culotte de peau

France, 1907 : Sobriquet donné aux vieux soldats, à cause de la culotte de peau que l’on portait dans la garde impériale et que portent encore les généraux en grand uniforme et les soldats de la garde municipale à cheval.

Culotte de peau (vieille)

Merlin, 1888 : Officier de l’ancien régime.

Culotte rouge (donner dans la)

Fustier, 1889 : Choisir ses amants dans l’élément militaire.

Culottée (pipe)

Rigaud, 1881 : Pipe noircie par l’usage du tabac.

Culottée (toile)

Rigaud, 1881 : En terme d’atelier, une toile culottée est une toile aux tons sombres. Les Rembrandt, les Ribeira sont des modèles de culottés.

Culotter

Delvau, 1866 : v. n. Noircir, — dans l’argot du peuple, qui emploie ce verbe spécialement à propos des pipes fumées.

Rigaud, 1881 : Noircir le fourneau d’une pipe selon les règles de l’art du fumeur.

… Sans vider le brûlot Chargez, chargez toujours sur le même culot. Fumez-le lentement, sans brutale secousse, Vous le verrez bientôt prendre une teinte rousse, Assombrir par degrés son cordon régulier, Jusqu’à ce que, formant un superbe collier, Il étale à la fois sa couleur blanche et noire, La culotte d’ébène et le turban d’ivoire.

(Paris-Fumeur.)

Culotter (se)

Delvau, 1866 : Se griser. On dit aussi Se culotter le nez.

Delvau, 1866 : S’aguerrir, s’accoutumer au mal, à la fatigue, à la misère, aux outrages des hommes et de la destinée. Signifie aussi : Vieillir, devenir hors de service.

Delvau, 1866 : Avoir, par suite d’excès de tous genres, le visage d’un rouge brique, — comme cuit au feu des passions.

Rigaud, 1881 : Perdre beaucoup d’argent au jeu. — Commencer à connaître la vie, le monde. — S’enivrer.

France, 1907 : S’enivrer, s’aguerrir, s’accoutumer à la fatigue, aux orages et aux déboires de la vie.

Culotteur de pipes

Delvau, 1866 : s. m. Pilier d’estaminet, rentier suspect, vaurien, — dans l’argot des bourgeois.

Rigaud, 1881 : Client fidèle d’un estaminet.

France, 1907 : Fainéant qui passe son temps à culotter des pipes.

Tous les ans, au commencement de l’année scolaire, la province nous envoie des jeunes gens qui, par souvenir de ce qu’ils ont lu ou entendu raconter, tentent de ressusciter l’étudiant chevelu, débraillé, culotteur de pipes, du gouvernement de juillet 1830. Mais le milieu ambiant n’est plus favorable à l’épanouissement de cette sorte de fantaisistes.

(Gabriel Guillemot, Le Bohême)

Culottin

d’Hautel, 1808 : Nom badin et familier que l’on donne à un petit enfant en culotte.


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