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Dam

Dam

France, 1907 : Dommage, détriment ; apocope de damnation.

Napoléon, c’est le régiment qui passe. Or, le régiment les fait toutes tourner, les têtes, toutes ! Un de mes amis, un réfractaire — on a tant d’amis ! — court à sa fenêtre quand vibre le dzim boum boum des cuivres militaires, et, convaincu, dit à son fils — dix-huit mois – dont les prunelles et le sphincter pareillement se dilatent, au grand dam de la manche paternelle : « Mon gars, tu iras au canon !… »

(Paul Bonnetain)

Dame

d’Hautel, 1808 : Dame touchée, dame jouée. Dicton qui signifie que dès que l’on a touché un pion, il faut le jouer.
Faire la dame. Se dorloter, se délicater, n’en prendre qu’à son aise.

Dame !

d’Hautel, 1808 : Particule adversative, espèce d’interjection qui équivaut à pourquoi ? d’où vient ? pour quel motif ? etc.
Dame ! puisque vous le voulez ainsi !
Dame ! c’est sa faute ; qu’avoit-il besoin de se fourrer dans cette affaire-là ?

France, 1907 : Cette interjection est ce qui reste d’un juron du moyen âge, dame-Dieu ! qui est lui-même une altération de Domine Deus ! Seigneur Dieu ! Dame-Dieu ! se rencontre continuellement dans les anciens textes : le mot Dieu fut supprimé comme offensant la divinité et remplacé par bleu ! C’est ainsi que le mot diable étant considéré comme malsonnant, on en a fait diantre ! Saint Louis, d’ailleurs, avait édicté des peines fort sévères contre les blasphémateurs, d’où sont venues ces exclamations bizarres : parbleu ! corbleu ! par la sambleu ! etc., transformations de : par Dieu ! par le corps de Dieu ! par le sang de Dieu !

Dame aux camélias

Delvau, 1864 : Femme entretenue, qui joue quelquefois à la ville le rôle de Marguerite Gautier (Marie Duplessis) avec un coiffeur de son quartier, qu’elle aime ou fait semblant d’aimer, dans un accès de vertu — heureusement très court.

Quand la lorette arrive à la prospérité, elle change de nom et s’appelle Dame aux Camélias.

Edmond Texier.

Dame blanche

France, 1907 : Bouteille de vin blanc.

Dame de pique

France, 1907 : Le jeu de cartes. Aimer, courtiser la dame de pique, aimer les cartes.

Après la dame du comptoir assez dodue et fort appétissante, il consacrait ses loisirs à la dame de pique.

(Les Joyeusetés du régiment)

Dame du cordon

France, 1907 : Concierge.

Aussi portières et facteurs sont-ils en hostilités perpétuelles, et si jamais le paradis tardait à s’ouvrir devant un de ces derniers, c’est qu’à coup sûr on aurait omis, en pesant ses mérites, de mettre dans la balance les actes innombrables de patience et de longanimité pratiqués, sa vie durant, à l’égard des dames du cordon.

(J. Hilpert, Le Facteur de la poste aux lettres)

Dame du lac

Delvau, 1866 : s. f. Femme entretenue, ou qui, désirant l’être, va tous les jours au Bois de Boulogne, autour du lac principal, où abondent les promeneurs élégants et riches. Argot des gens de lettres.

France, 1907 : Dame où fille à la recherche du mâle cossu et dont le champ d’exploration est principalement le tour du lac du bois de Boulogne.

Dame verte

France, 1907 : Absinthe.

Dame-Jeanne

d’Hautel, 1808 : Nom que l’on donne à une grande bouteille remplie ordinairement de liqueur.

Damer

d’Hautel, 1808 : Damer le pion à quelqu’un. Contrarier quelqu’un dans ses entreprises ; aller sur ses brisées ; faire avorter ses projets ; le supplanter.

La Rue, 1894 : Rendre femme une jeune fille.

France, 1907 : Prendre la virginité d’une fille, la rendre dame.

Un prêtre catholique, le révérend père Aloysius, est traduit aux assises pour privautés sur la petite Ellen Stokes, beauté précoce qui n’a pas encore vu treize fois jaunir les houblonnières.
Un dimanche matin, comme elle rapportait au révérend le linge que sa mère avait lavé et préparé pour le saint sacrifice, l’homme de Dieu oublia ses vœux de chasteté.
Comment la Société de vigilance eut-elle vent du péché mortel qui se dégagea de cet entretien secret ? Comment sut-elle que le père Aloysius avait onctueusement damé la fillette ? Je ne saurais le dire, mais elle fit appréhender le saint homme à Folkestone, au moment où il se reposait de ses fatigues en une benoite villégiature et fortifiait ses reins et ses poumons en aspirant les vivifiants aromes des sels marins.

(Hector France, La Nation)

Damer le pion

France, 1907 : Gagner, l’emporter sur quelqu’un ; le supplanter. Terme du jeu d’échecs.

En fait d’hypocrisie, Mlle Thérèse Ancelin eût pu rendre des points à M. le commis-voyageur Saulnoy, lui damer le pion, à lui et toute la terre. Elle avait fort bien vu où tendait le manège de l’entreprenant boute-en-train, fort bien su d’avance comment la petite fête se terminerait.

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Damer le pion à quelqu’un

Delvau, 1866 : Le supplanter, lui jouer un tour quelconque pour se venger de lui, lui répondre vertement. Argot des bourgeois.

Damer une fille

Delvau, 1866 : v. a. La séduire, — ce qui, du rang de demoiselle, la fait passer à celui de dame, de petite dame.

Dames (ces)

Delvau, 1864 : On appelle ainsi un groupe de femmes, célibataires ou non, qui vivent, travaillent ou se divertissent ensemble : Ces dames du corps de ballet, ces dames au théâtre, ces dames les étudiantes, ces dames du Casino, de Mabille, etc., etc. — En famille, le fils sortant avec sa mère et ses sœurs dit : Je vais au théâtre avec ces dames. — Dans les ateliers de femmes, chez les couturières, les modistes, les lingères, etc., on dit mesdemoiselles… ces demoiselles. — Au bordel, on dit : « Toutes ces dames au salon ! » — Être dame est le rêve que caresse toute jeune fille sage qui désire sa liberté.

Damné

d’Hautel, 1808 : Souffrir comme un damné. Souffrir excessivement ; être atteint de douleur cuisante. On dit aussi Faire souffrir quelqu’un comme un damné, pour, exercer sur lui une autorité tyrannique ; lui rendre la vie malheureuse.
Une ame damnée. Un misérable ; un homme qui se plait à nuire à ses semblables ; un scélérat.
C’est son ame damnée. Se dit d’un homme soumis aveuglément à un autre qui en fait son souffre douleur.

Damoiseau

France, 1907 : Petit-maître, jeune oisif, à tête vide. Le gommeux d’il y a cent ans.

Des damoiseaux la nation timide,
Quand il s’agit d’affronter bataillons,
A du courage et paraît intrépide,
Lorsqu’il ne faut qu’insulter cotillons.

(Grécourt)


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