Larchey, 1865 : Décamper. — Mot à mot : sortir du chenil (canil). V. Roquefort.
Ils ont tous décanillé dès le patron-jacquette.
(Balzac)
Delvau, 1866 : v. n. Déguerpir, partir comme un chien, — dans le même argot [du peuple]. On demande pourquoi, ayant sous la main une étymologie si simple et si rationnelle (canis), M. Francisque Michel a été jusqu’en Picardie chercher une chenille.
Rigaud, 1881 : Partir.
Décanillons et presto !
(G. Marot, l’Enfant de la Morgue 1880.)
Virmaître, 1894 : Se lever de sa chaise ou de son lit.
— Allons, paresseux, décanille plus vite que ça (Argot du peuple).
Hayard, 1907 : Quitter sa chaise ou son lit.
France, 1907 : Partir, s’en aller ; quitter le chenil (canil).
— C’est fait, monsieur, me dit le garde, j’ai mis l’hospitalisés en chemin de fer… Je l’ai trouvé sur la porte de la cabane, en train de se chauffer au soleil… Si vous aviez vu son trou !… Il n’y a pas de baraque à cochons qui ne soit plus logeable… Le toit est percé comme une poêle à châtaignes ; l’eau dégouline des murs, et la pluie a transformé la litière en une purée de paille et de boue… Un vrai fumier, quoi !… Eh bien ! monsieur, croiriez-vous que le vieux était tout chagrin de quitter son chenil ?… Pendant un bon quart d’heure, il s’est mis à tourner tout autour de la hutte, en poussant des soupirs ; et quand il s’est enfin décidé à décaniller, ma parole ! Il pleurait, monsieur, il pleurait comme un gosse !
(André Theuriet)
L’un des hommes, haussé sur la pointe des pieds, chercha alors à regarder à travers les carreaux dépolis ; et comme il déclarait ne rien voir, les autres un à un décanillèrent.
(Camille Lemonnier, Happe-chair)