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Eau

Eau

d’Hautel, 1808 : L’eau va toujours à la rivière. Signifie que la fortune favorise presque toujours les gens qui n’en ont pas besoin ; qu’il suffit que l’on soit riche pour que les biens, les dignités, les honneurs viennent en profusion.
Faire de l’eau ; lâcher de l’eau. Pour dire uriner, pisser.
Il n’y a pas de l’eau à boire à être honnête homme. Maxime odieuse, que les fripons, pour le malheur de la société, ne mettent que trop souvent en pratique.
Cette entreprise est tournée en eau de boudin. C’est-à-dire, n’a point réussi ; s’en est allée en fumée.
Donner de l’eau bénite de cour. Flatter, caresser quelqu’un ; lui faire des politesses basses et exagérées.
Mettre de l’eau dans son vin. Devenir plus doux, plus traitable après s’être d’abord très-emporté.
Un médecin d’eau douce. Médecin sans expérience, qui vous inonde de tisannes et de remèdes infructueux.
Les eaux sont basses. Pour dire que l’on est à sec d’argent, ou, que quelque chose, s’épuise, tire à sa fin.
Tout s’en est allé à veau-l’eau. Signifie, toute sa fortune s’est dissipée, dispersée ; a été engloutie, dans de folles dépenses.
Après l’eau, c’est ce qu’il déteste le plus. Pour exprimer le haut degré d’aversion qu’un ivrogne porte à quelque chose.
Nager entre deux eaux. Être dans l’irrésolation et l’incertitude, être de tous les partis.
Il est revenu sur l’eau. Se dit d’un négociant qui étoit ruiné, et que l’on voit reparoître dans le commerce ; d’un homme qui, après avoir été disgracie, reparoit subitement dans des emplois honorables.
Faire venir l’eau au moulin. Pour, faire venir de l’argent à la maison.
Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Voyez Casser.
Nager en grande eau. Être bien dans ses affaires, après y avoir été fort gêné ; être sur le pinacle ; être en faveur dans les emplois.
Laisser courrir l’eau. Se peu soucier de ce qui se passe, être fort indifférent sur les affaires publiques.
Il est heureux comme le poisson dans l’eau. Signifie qu’un homme a tout ce qui peut le satisfaire.
Il n’y a pas de quoi boire de l’eau. Se dit d’un ouvrage mal payé ; d’un travail pénible et ingrat ; d’un métier qui donne à peine les moyens de subsister à celui qui le professe.
Battre l’eau. Travailler inutilement ; sans fruit.
Gare l’eau ! Cri que l’on fait entendre pour avertir les passans que l’on va jeter quelque chose par les fenêtres.
Il se mettroit dans l’eau jusqu’au cou pour le servir. Se dit d’un homme extrêmement attaché à quelqu’un ; et qui lui est tout-à-fait dévoué.
Il ne trouveroit pas de l’eau à la rivière. Se dit d’un idiot, d’un homme sans capacité, qui ne trouve pas les choses les plus simples ; pour lequel tout devient une affaire.
Pêcher en eau trouble. Profiter des désordres, publics, ou de la discorde d’une famille pour s’enrichir.
Tenir quelqu’un le bec dans l’eau. Lui faire croquer le marmot ; le tenir dans l’incertitude et l’anxiété sur ce qu’on lui fait espérer.
C’est le feu et l’eau. Se dit de deux personnes qui se détestent mutuellement.
Boire de l’eau comme un canard. C’est-à dire en grande quantité.
C’est une goutte d’eau dans la mer. Métaphore qui se dit d’un secours trop foible pour tirer quelqu’un d’un grand embarras.
Il se noyeroit dans un verre d’eau. Pour dire qu’un homme est malheureux dans ses entreprises ; que les choses les plus probables deviennent incertaines pour lui.
Cela lui est aussi facile que de boire un verre d’eau. Signifie que le service qu’on demande à quelqu’un, ne tient absolument qu’à sa bonne volonté, à son obligeance.
Ils, ou elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Se dit de deux personnes qui ont entr’elles une ressemblance parfaite.
Il n’y a pas de l’eau à boire. Se dit d’un ouvrage auquel on ne peut trouver son compte, même en travaillant beaucoup.
On dit d’un avare, d’un parent intraitable, d’un égoïste, qu’il vous verroit tirer la langue d’un pied, qu’il ne vous donneroit pas un verre d’eau.
Chat échaudé craint l’eau froide.
Signifie que lorsqu’on a éprouvé quelque grande perte ; quelque grand malheur, on se tient sur ses gardes.
Il faut qu’il fasse voir de son eau. Pour, il faut voir ce qu’il sait faire pour que l’on puisse juger de son mérite.
Un buveur d’eau. Nom que les enfans de Noé donnent par mépris à un homme tempérant et flegmatique, qu’ils supposent, par cela même n’être pas habile aux affaires.
Rompre l’eau à quelqu’un. Le contrarier dans ses desseins, dans ses entreprises.
Porter de l’eau à la mer. Faire des cadeaux à des gens fortunés ; à ceux qui n’ont aucun besoin.
Il ne gagne pas beau qu’il boit. Se dit d’un paresseux, d’un mauvais ouvrier, dont le gain est si médiocre qu’il suffit à peine aux premières dépenses.

Eau (battre l’)

France, 1907 : Travailler inutilement, se démener pour un résultat nul. Allusion à la prétendue histoire de Xerxès, roi de Perse, qui fit fouetter la mer avec des chaînes pour la punir d’avoir renversé de ses vagues un pont de bateaux destiné à franchir l’Hellespont.

Eau (nager en grande)

France, 1907 : Avoir une grande fortune ; être revêtu de hautes fonctions. De là les anciennes expressions : rompre l’eau à quelqu’un, apporter un obstacle à sa fortune, entraver ses affaires ; revenir sur l’eau, rétablir ses affaires après avoir été ruiné, remonter au pouvoir après en être descendu ; laisser courir l’eau, ne s’occuper de rien, être indifférent ; nager entre deux eaux, n’oser prendre ouvertement un parti, parler ou se comporter d’une manière ambiguë, paraître tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre.

C’est la coutume des intrigants et des roublards de nager entre deux eaux.

Eau à la mer ou à la rivière (porter l’)

France, 1907 : Donner à quelqu’un des choses dont il a déjà trop.

Eau bénite de cave

Delvau, 1866 : s. f. Vin, — dans l’argot du peuple, qui sait que tous les cabaretiers font concurrence à saint Jean-Baptiste.

France, 1907 : Vin.

— Écoutez, mes enfants, disait à ses vicaires le vieux curé d’Albestroff, quand vous avez aspergé de votre goupillon le gentil essaim de dévotes, rien de tel pour vous mettre d’aplomb que l’eau bénite de cave.

(Les Propos du Commandeur)

Eau bénite de cour

France, 1907 : Compliments ou promesses non suivies d’effet. Bien que mous ne soyons plus sous le régime monarchique, nos gouvernants sont prodigue en eau bénite de cour.

Parce qu’on n’est pas chiche de belles promesses à la cour, non plus que d’eau bénite à l’église.

(Leroux, Dictionnaire Comique)

Eau d’af

Rossignol, 1901 : Eau-de-vie.

Eau d’aff

Virmaître, 1894 : Eau-de-vie (Argot du peuple).

France, 1907 : Eau-de-vie. Eau d’aff chaune, bonne ; tartre, mauvaise.

Un mâle y en a pas un en France
Pus malin, pus intelligent,
Et comme y vous pouss’ la romance,
Et les guiboll’s : un vif-argent !
D’un r’gard y fascine un’ panturne ;
Dommage qu’y lich’ par trop d’eau d’aff,
Et quand y rapplique à la turne,
Y soit les trois quarts du temps paf,
Après tout, moi, j’suis pas frileuse,
Y peut cogner tant qu’y voudra :
C’est vraiment chouett’, pour un’ pierreuse,
D’avoir un mec comm’ celui-là.

(André Gill, L’Éponge à Polyte)

anon., 1907 : Eau-de-vie.

Eau d’aff ou d’affe

Hayard, 1907 : Eau-de-vie.

Eau d’aff, chaune

La Rue, 1894 : Eau-de-vie bonne. Eau d’aff tartre, eau-de-vie mauvaise.

Eau d’affe

Larchey, 1865 : Eau-de-vie. V. Paf, Danser.

Eau d’affe chaune

Clémens, 1840 : Eau-de-vie bonne.

Eau d’affe, tartre

Clémens, 1840 : Eau-de-vie mauvaise.

Eau de boudin

Delvau, 1866 : s. f. Chose illusoire. Tourner en eau de boudin. Se dit d’une promesse qu’on ne tient pas, d’un héritage qui échappe, d’un projet oui avorte.
Ne serait-ce pas plutôt os de boudin ? Car enfin à la rigueur, on peut trouver de l’eau dans un boudin, tandis qu’on n’y trouvera jamais d’os.

France, 1907 : Chose sans valeur. On dit d’une affaire qui ne réussit pas qu’elle tourne en eau de boudin.

Eau de coluche

M.D., 1844 : Eau de cologne.

Eau de mort

France, 1907 : Eau-de-vie.

Ils ne mangent pas, l’eau-de-vie suffit à tous leurs besoins animaux. Ils vivent, on ne sait comment : un matin, on les trouve morts au coin d’une borne ou bien au fond de quelque bouge, et personne ne s’inquiète de ce qu’ils sont devenus ; ils ont disparu comme l’insecte qu’emporte la bourrasque sans qu’on s’en émeuve. Il faut un tempérament de fer pour résister aux influences délétères de cette eau de mort qu’on débite aux alentours des barrières.

(A. Privat d’Anglemont, Paris-Anecdote)

Eau de moule

France, 1907 : Mélange d’un peu d’absinthe et de beaucoup d’eau. Marchand d’eau de moule ou d’eau de javelle, cabaretier.

Eau de savon

Fustier, 1889 : Absinthe. Argot du peuple.

Virmaître, 1894 : Absinthe. Allusion à l’eau troublée par la dissolution qui ressemble à de l’eau de savon surtout l’absinthe blanche (Argot du peuple). V. Poileuse.

France, 1907 : Absinthe. Allusion à la couleur.

Eau des carmes

Delvau, 1864 : Le sperme.

En dépit de mes larmes,
Négligeant mes appas,
Tu vends de l’eau des Carmes…
Mais… ne m’en offre pas !

Louis Protat.

Eau dormante

France, 1907 : Qualification appliquée à une personne mélancolique ou endormie et qui n’en est que plus dangereuse. Pas de pire eau que celle qui dort.

Eau-daffe

Halbert, 1849 : Eau-de-vie.

Eau-de-vie

Delvau, 1864 : Le sperme. Équivoque facile à comprendre.

Il égoutta toute son eau-de-vie,
Puis se voulut restaurer de coulis.

Cl. Marot.

Il lui faut de l’eau de vie
Pour la guérir, ce dit-on.

(La Comédie des Chansons.)

Je crois qu’elle avait envie
D’avoir de mon eau-de-vie.

Gautier-Garguille.

Eau-fortier

Delvau, 1866 : s. m. Graveur.

France, 1907 : Aqua-fortiste. Delvau fait observer avec juste raison que ce mot est beaucoup plus français qu’aqua-fortiste.

Eaux basses

Virmaître, 1894 : Les eaux sont basses quand arrive la fin de la semaine. Quand la rivière est basse les bateaux ne circulent pas, quand les eaux sont basses qu’il n’y a plus d’argent pas mèche de naviguer (Argot du peuple).

France, 1907 : État d’une personne dont le porte-monnaie est aplati.

Eaux grasses

Hayard, 1907 : Gradé, personnage important (en dérision).

Eaux grasses (barboter dans les)

France, 1907 : Occuper de hautes fonctions où l’on tripote à son aise.

Eaux grasses (être dans les)

Fustier, 1889 : Occuper une haute situation dans une administration.

Eaux sont basses (les)

Delvau, 1866 : N’avoir plus ou presque pas d’argent, — dans l’argot des bourgeois.


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