Fête
Fête
d’Hautel, 1808 : Ce n’est pas tous les jours fête. Signifie que l’on ne peut pas toujours passer son temps à se divertir, qu’il faut aussi penser à travailler.
Il ne faut point fêter le saint avant la fête. Pour il ne faut point se réjouir d’une chose avant qu’elle n’ait eu lieu.
Il devine que c’est fête, quand les boutiques sont fermées. Se dit par dérision d’un homme simple et borné qui ne voit jamais les choses que lors qu’elles sont arrivées.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Aisance. Je suis de la fête, j’ai beaucoup d’argent.
Fête (être de la)
Larchey, 1865 : Être riche, avoir les moyens de festoyer.
Moi je suis toujours de la fête, j’ai toujours bogue et bon radin.
(Vidocq)
Rigaud, 1881 : Être en belle humeur. — Fête du boudin, La Noël.
Fête (la)
France, 1907 : La jeunesse dite dorée ; le monde des crétins titrés, descendants des croisades ou des ghettos de l’Europe, les riches désœuvrés, fils de pères qui ont travaillé leur vie durant pour entretenir les vices de leur progéniture.
La tourbe éperdue de ce qu’on appelle la fête n’est qu’une vaste écurie où de lamentables carcans, pris de morve et de farcin, tirent de la longe dans les salons transformés en box.
(Georges d’Esparbès)
Fête (la), fêter
Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien. Elle n’eut dit ces mots entre ses dents Que le galant recommence la fête.
La Fontaine.
Je fêtai son milieu,
Nom de Dieu !
Trois fois avant que je n’en sorte.
F. De Calonne.
Fête du boudin
Delvau, 1866 : s. f. Le 25 décembre, fête de Noël, — dans l’argot du peuple, qui, ce jour-là, fait réveillon à grands renforts de charcuterie.
Fête en sa paroisse on carillonne
France, 1907 : Se dit pour se moquer d’un enfant à qui l’on donne le fouet.
Fête le fou reste (après la)
France, 1907 : On emploie cette expression au sujet des gens qui, ayant été invités à une soirée, une fête, une noce, ne se décident pas à partir.
« Le premier qui a dit qu’après la fête le fou reste devait être un rude astrologue », s’écrie Jean-l’ont-pris, héros d’un conte languedocien du XVIIIe siècle.
(Histoire de Jean-l’ont-pris, par l’abbé Favre)
Fêter la saint-priape
Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien, qui est faire une œuvre pie.
Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape.
B. de Maurice.
Fêteur, fêteuse
Rigaud, 1881 : Celui, celle qui fête un anniversaire, qui souhaite une fête.
Et quel spectacle joyeux que tout ce monde de fêteurs pressés, sillonnant le boulevard avec des bouquets éclatants, des joujoux enluminés et des paquets soigneusement ficelés.
(Petit Parisien du 17 août 1877.)
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