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Gi

Gi

Halbert, 1849 : Oui.

Hayard, 1907 : Oui.

France, 1907 : Oui.

Gibasse

Delvau, 1866 : s. f. pl. Gorge qui a peut-être promis, mais qui ne tient pas.

Gibe

France, 1907 : Chapeau, pour gibus.

France, 1907 : Bosse ; du latin gibba, gibbosité.

Gibelet (avoir un coup de)

France, 1907 : Agir légèrement, sans réflexion, comme si l’on avait bu. Le gibelet est un petit foret qui sert à percer les tonneaux, pour en déguster le vin.

Gibelotte de gouttière

Delvau, 1866 : s. f. Chat de toits, — dans l’argot du peuple.

Virmaître, 1894 : Il existe des industriels qui, la nuit, vont chasser les chats ! Ils les fourrent dans un sac de toile, les dépouillent, puis les vendent aux restaurateurs de bas-étage qui les transforment en lapin sauté ou en lapin chasseur. Ils les préparent plus particulièrement en gibelotte parce que le vin et les épices atténuent un peu l’odeur sauvage du chat-lapin. Dans les portions servies au public, jamais il n’y a de tête ; elle ferait reconnaître facilement la nature du lapin (Argot du peuple).

France, 1907 : Chat.

Giberne

Delvau, 1864 : Le fessier, d’une femme, qui est, si on le veut, une boîte à cartouches. Allusion à la place ordinaire de la giberne.

Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice. Tout est-il à elle, dis ?

Charles Monselet.

Delvau, 1866 : s. f. La partie du corps dont les femmes augmentent encore le volume à grand renfort de jupons et de crinolines. Ce mot, — de l’argot des faubouriens, s’explique par la position que les soldats donnaient autrefois à leur cartouchière.

France, 1907 : Derrière, fesses.

La grosse dondon qui nous servait à table était agrémenté de rotondités antérieures et postérieures qui faisaient loucher les jeunes lieutenants ; on n’entendait que ces exclamations : « Pristi ! quelles avant-scènes ! Nom de Dieu ! Belle giberne !

(Les Gaietés du régiment)

Giberne (avoir, une belle)

Merlin, 1888 : Avoir les rotondités postérieures proéminentes.

Giberne (enfant de)

Larchey, 1865 : Enfant de troupe.

Giberne (tailler une)

La Rue, 1894 : Raconter une histoire ennuyeuse, donner une corvée désagréable.

France, 1907 : Raconter une histoire ennuyeuse. Faire porter une giberne, donner une corvée. « La giberne, dit Lorédan Larchey, se porte quand on est de service, et le service est généralement peu agréable. »

Giberner

France, 1907 : Faire une besogne désagréable.

Giberneur

Fustier, 1889 : « On appelle vulgairement giberneurs des industriels qui se livrent au commerce des herbes, telles que fougères, pervenches, feuilles de vigne, etc., servant à l’étalage des fruits et à l’ornementation des vitrines des restaurateurs et marchands de comestibles. »

(Journal des Débats, déc. 1882.)

Ils ont aussi reçu le nom d’hommes sauvages, car beaucoup d’entre eux n’ont d’autres moyens de se procurer de la marchandise que les déprédations qu’ils commettent dans les propriétés de la banlieue.

Gibesse

France, 1907 : Gorge pendante et molle.

Gibier

d’Hautel, 1808 : Pour dire femme ou fille de joie ; celui ou celle que l’on peut duper facilement.

Gibier d’amour

Delvau, 1864 : Jolie fille que l’on chasse — pour mieux la tenir et la posséder.

Vrai gibier d’amour, Colette,
Par moi fut prise au collet.

Vaubertrand.

Gibier de Cayenne

Delvau, 1866 : s. m. Voleur, ou meurtrier, — dans l’argot du peuple.

Gibier de potence

Virmaître, 1894 : Filou, voleur, souteneur ; tous ceux qui, en un mot, se mettent en dehors des lois et sont justiciables de la planche à pain ou du carré des petites gerbes (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Tout individu qui se met hors la loi.

Gibier de saint-lazare

Delvau, 1864 : Fille publique, qui mérite toujours, peu ou prou, d’aller passer quelques jours ou quelques mois dans cette prison.

Giblet

d’Hautel, 1808 : Il a un coup de giblet. Se dit d’un homme qui a la tête un peu éventée, qui est atteint de folie.

Giboudot

France, 1907 : Raisin noir des bords de la Loire.

Giboyer

Delvau, 1866 : s. m. Journaliste d’estaminet, homme de lettres à tout faire, — dans l’argot des gens de lettres, qui consacrent ainsi le souvenir de la comédie d’Émile Augier. Encore un nom d’homme devenu un type.

France, 1907 : Journaliste à tout faire : c’est le personnage d’une comédie d’Émile Augier.

Gibraltar

France, 1907 : Gros pâté de foie gras ; sobriquet donné aux Anglais après qu ils se furent emparés par surprise du fameux rocher qui commande l’entrée de la Méditerranée.

Vraiment, vraiment, Marguerite, il y a de quoi rire
De voir dans c’monde toutes ces figures tartares,
Des drôles d’habits, des poches comme une tirelire,
S’cachant du col comme des vrais Gibraltars.

(Vadé)

Gibus

Rigaud, 1881 : Chapeau, chapeau à claque, du nom du fabricant.

France, 1907 : Chapeau ; primitivement le chapeau à claque, du nom de l’inventeur.

…J’ai dépouillé cette minable touche
Dont m’affublait hier ce marmiteux gibus
Qu’inonda tant l’averse en haut des omnibus.

(George Bois, Cœur au vent)

Une dame en wagon attrape une colique ;
À côté d’elle était un gibus magnifique.
Le voyageur dormait… le reste va de soi.

Gibut

France, 1907 : Bossu ; de gibe.

Gicler (pour jicler)

France, 1907 : Jaillir. Vieux mot ; du latin jaculare.

Gicler, gigler, giscler, jicler

Rigaud, 1881 : Jaillir, rejaillir, couler en jet. — Le sang giscle d’une blessure. — Les gens qui chiquent gisclent en crachant. — Manière de cracher particulière aux gens qui mâchent du tabac.

Puis, v’lan, par je ne sais quels cribles, Par mille pertuis invisibles, Une eau nous jicle sur les pieds.

(A. Pommier, Paris.)

Gicler, giscier

La Rue, 1894 : Jaillir, couler en jet. Cracher en jet.

Gie, grielle

France, 1907 : Froid, froidure.

Giffe ou Giffle

Delvau, 1866 : s. f. Soufflet, — dans l’argot du peuple, qui se rappelle sans doute que ce mot signifiait autrefois joue.

Giffle

d’Hautel, 1808 : Pour mornifle, tape, taloche.
Donner une giffle à quelqu’un. Lui appliquer un soufflet, le battre avec la main.

Giffler

d’Hautel, 1808 : Souffleter, confirmer quelqu’un, lui donner une mornifle.

Delvau, 1866 : v. a. Souffleter quelqu’un.

Gigi

France, 1907 : Gésier.

Gigolette

Delvau, 1864 : Drôlesse de quinze à seize ans qui débute dans la vie en même temps que dans le vice et qui est du bois — pourri — dont on fait les putains.

La gigolette est une adolescente, une muliérocule… qui tient le milieu entre la grisette et la gandine, — moitié ouvrière et moitié-fille.

A. Delvau.

Delvau, 1866 : s. f. Jeune fille qui a jeté sa pudeur et son bonnet pardessus les moulins, et qui fait consister son bonheur à aller jouer des gigues dans les bals publics, — surtout les bals de barrière.
Je crois avoir été un des premiers, sinon le premier, à employer ce mot, fort en usage dans le peuple depuis une quinzaine d’années. J’en ai dit ailleurs (Les Cythères parisiennes) ; « La gigolette est une adolescente, une muliéricule. Elle tient le milieu entre la grisette et la gandine, — moitié ouvrière et moitié fille. Ignorante comme une carpe, elle n’est pas fâchée de pouvoir babiller tout à son aise avec. le gigolo, tout aussi ignorant qu’elle, sans redouter ses sourires et ses leçons. »

Rigaud, 1881 : Apprentie ouvrière doublée d’une danseuse de bals publics. Comme son mâle, le gigolo, type éteint, la gigolette est venue à l’époque du succès des Mystères de Paris. C’est Rigolette encanaillée, bastringueuse, avec changement de la première lettre.

Virmaître, 1894 : Fille des faubourgs qui, à l’âge ou les autres vont encore à l’école, a déjà jeté son bonnet par dessus la Tour Eiffel. La gigolette travaille pour l’amour de l’art. Comme elle fréquente les bals publics où elle gigotte avec frénésie, l’expression gigolette est indiquée (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Femme légère, au point de vue mœurs.

France, 1907 : Grisette, coureuse de bals publics, maîtresse de souteneur.
D’après Jean Richepin, autorité en la matière, gigolette viendrait de gigue qui signifie non seulement en argot, mais en français, jambe. Une gigolette est donc une femme qui joue des jambes, c’est-à-dire qui danse. Mais dans le sens attaché à ce mot, une gigolelte n’est pas seulement une danseuse, c’est surtout une gourgandine, la maîtresse d’un gigolo, une raccrocheuse enfin. Nous trouvons alors son étymologie en anglais dans les mots giglot et gigglett signifiant tous deux coureuse, fille lascive, impudique, ce qui répond à notre cas. Giglot et gigglett dérivent du saxon geagl, folâtre, gai, bruyant, peu scrupuleux en matière de morale.
Cette origine nous semble plus naturelle que celle donnée par Berey, connu comme poète argotique sous le pseudonyme de Blédort :
« Ce mot, dit-il, avec l’acceptation actuelle, existe en argot depuis une quinzaine d’années. Dans le numéro 36 du Chat Noir (sept. 1882), on trouve ce vers :

… En f’sant masser ma gigolette.

Gigolo, dont c’est le féminin, vient des pronoms personnels moi, toi, soi ; en patois, mé, té, sé ; en argot, mézigo, tésigo, sézigo ou mézig, tésig, sézig. L’argot déforme les mots par addition ou suppression ; ainsi s’est formé le mot zig, devenu par altérations successives : zigoyo, gigoyo, et enfin gigolo. »
M. François Deloncle, qui se rallie à l’opinion de Jean Richepin, a trouvé dans différents textes du XVIIe et du XVIIIe siècle les mots gigole, gigolan et gigolard, danse, dansant et danseur. Gigolette, d’après lui, n’a paru qu’en 1836.
Tout cela ne fait que confirmer l’étymologie anglaise de giglot et gigglett, femme qui aime à lever la jambe.

Autrefois, femme de rapport,
D’un’ Terreur d’la Villette
J’étais l’unique et cher trésor ;
J’étais la gigolette
À Totor,
J’étais sa gigolette…

(L’Imagier : L. D.)

Dire que pendant qu’à Nanterre
Les couples se roulent à terre,
Avec des gestes immoraux
À la Morgue les gigolettes,
En voyant nos tristes binettes,
Rigolent devant les carreaux !!!

(Georges Prud’homme)

Gigolette et Gigolo

La Rue, 1894 : Petite ouvrière doublée d’une danseuse des bals publics et son amant de cœur. Récemment le nom de gigolette a été donné abusivement à toute une classe de prostituées.

Gigolo

Delvau, 1864 : Le mâle de la gigolette — comme le pierrot est celui de Pierrette, comme le maquereau celui de la maquerelle.

Le gigolo est un adolescent, un petit homme… qui tient le milieu entre Chérubin et Don Juan, — moitié nigaud et moitié greluchon.

A. Delvau.

Delvau, 1866 : s. m. Mâle de la gigolette. C’est un adolescent, un petit homme. Il tient le milieu entre Chérubin et don Juan, — moitié nigaud et moitié greluchon. Type tout à fait moderne, que je laisse à d’autres observateurs le soin d’observer plus en détail.

Rigaud, 1881 : Petit commis de magasin doublé d’un petit amant de cœur dont le métier, le soir, était de faire danser la gigolette.

Si tu veux être ma gigolette, moi je serai ton gigolo.

(Chanson jadis populaire.)

Virmaître, 1894 : L’amoureux de la gigolette. Un vieux refrain très populaire, dit :

Si tu veux être ma gigolette
Moi, je serai ton gigolo.

Gigolo s’applique aussi à un individu peu aimable.
— Qu’est-ce qui nous a foutu un gigolo aussi bassinant que toi (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Homme, amant.

J’ai rencontré Julie au bras de son gigolo.

France, 1907 : Jeune homme dépourvu de préjugés et de scrupules, amant de la gigolette.

Est-ce qu’un vigoureux gaillard, — même quadragénaire, — ayant beaucoup retenu, ne sait pas, moralement et physiquement, rendre une maîtresse plus heureuse qu’un gigolo de vingt ans !

(Pompon, Gil Blas)

Ah ! plaignez-moi ! J’ai trop d’amis !
Totor, je te regrette !
J’avais qu’un gigolo, tandis
Que j’suis la gigolette
À trent-six…
Je suis leur gigolette !

(L’Imagier : L. D.)

— Tu m’entends, salope, tu m’entends je te l’ai toujours dit et je te le répéterai toujours, tu y auras tout laissé, à tes gigolos, tout, ton avenir, ta fortune, ta gloire, et les frusques qui te trainent encore sur les fesses, et ton talent aussi…

(Jean Richepin)

Gigolo, lotte

Hayard, 1907 : Amant, maîtresse.

Gigon

Rigaud, 1881 : À l’École Polytechnique toute espèce de supplément a reçu le nom de gigon, en souvenir d’un certain Gigon, le premier admis dans une liste supplémentaire. Ainsi on dit indistinctement : un gigon de frites et un gigon d’argent. (Gaulois du 23 mars 1881.)

Gigot

d’Hautel, 1808 : Pour jambes.
Étendre ses gigots. Pour étendre ses jambes, les allonger d’une manière peu décente.

Rigaud, 1881 : Jambe humaine.

Elle n’allait plus que d’un gigot.

(Scarron, Gigantomachie.)

La Rue, 1894 : Oui ! Compris ! Bravo ! Signifie aussi cuisse et main large.

Rossignol, 1901 : Oui. Gigots, les cuisses.

France, 1907 : Oui, entendu.

France, 1907 : Cuisse, main large.

— Vous avez vu ses gigots ? Ah ! elle en a des gigots ! C’est les plus beaux gigots du monde officiel, on peut le dire. Et il lui en faut de la place pour s’asseoir ! Ainsi, à votre fête, vous aviez des petites chaises dorées que vous aviez louées chez Belloir, à ce qu’on m’a dit… eh bien ! il lui en fallait deux pour se poser.

(Edgar Monteil, Le Monde officiel)

Un cordelier exploitait gente nonne
Qui paraissait du cas se soucier :
Presto ! presto ! disait le cordelier,
Haut le gigot, le coup de vêpres sonne,
— Ne vous troublez, lui répartit la bonne,
Ami, ce n’est encor que le premier.

(L’Abbé de Grécourt)

Gigot sans manche

Delvau, 1864 : Les cuisses et les fesses d’une femme, qui n’ont de manche que le vit que l’on peut y mettre.

De Montrouge un noir habitant
Repoussant la jeune Glycère
Qui veut le conduire à Cythère,
Lui dit : — À Sodome on m’attend.
Vous avez la peau fine et blanche ;
Mais un certain défaut vous nuit :
Apprenez qu’un gigot sans manche
À notre four n’a jamais cuit.

Blondel.

Gigoteaux

France, 1907 : Jambes.

Gigoter

Delvau, 1866 : v. n. Remuer les gigues ; danser.

France, 1907 : Remuer, agiter les jambes, littéralement : les gigots.

Le boiteux vient, clopine sur la tombe,
Crie hosanna, saute, gigote et tombe.

(Voltaire)

L’officier souffleta le juif, de sa main gantée, avec tant de force, que le pauvre diable fut projeté de la borne sur le sol, où il gigota ainsi qu’un lièvre atteint d’un coup de feu.

(Jacques Celti, Du Nord au Midi)

J’eus avec celle-ci la même explication, mais elle eut une crise et gigota de telle sorte que je dus appeler sœur Rébecca, qui la fit revenir à elle en lui jetant un baquet d’eau sur la tête.

(Hector France, Chez les Indiens)

France, 1907 : Danser.

… Et pendant qu’elle gigotait, furibonde, ses jupons relevés jusqu’aux jarretières, sous les rires et les huées…

(Camille Lemonnier)

On dit aussi gigoter du jarret :

— Je vous promets, dans tous les cas, de me faufiler au bal quelques minutes.
— C’est ça, et nous y gigoterons du jarret.

(Ange Pitou)

Gigoter dans l’espace

France, 1907 : Être pendu.

On lui mit au cou une corde, qu’on passa par-dessus les isolateurs : on le fit monter à une échelle, qu’on renversa d’un coup de pied ; plusieurs mains de bonne volonté le hissèrent et il gigota dans l’espace. Manière un peu imparfaite, mais efficace, quoique moins expéditive que celle pratiquée en prison.

(Hector France)

Gigots

Delvau, 1866 : s. m. pl. Cuisses de l’homme, — dans l’argot des faubouriens, toujours contempteurs de l’humanité.

Rigaud, 1881 : Cuisses. — Mains larges, épaisses et rouges. On dit également pour désigner ce genre de mains : « Des épaules de mouton ».

Virmaître, 1894 : Les cuisses.
— Mon cher elle a des gigots épastrouillants, c’est de la bidoche première catégorie (Argot du peuple). V. Boudinots.

Gigots (les)

Hayard, 1907 : Les cuisses.

Gigotter

Delvau, 1864 : Remuer, saccader, osciller et jouer des reins ; danser la gigue sur les reins, ayant un homme entre les cuisses. — Dans un autre cas, on dit gigotter, pour manger du gigot. D’où cette facétie :

J’aime le lapin ; ma femme préfère le gigot. Or, quand nous dînons dehors, chacun son goût : je prends mon plat de chat, mon lapin et elle son gigot. — Quand je lapine ; ma femme gigotte.

Gigue

d’Hautel, 1808 : Signifie aussi jambe.

d’Hautel, 1808 : Une grande gigue. Pour une fille grande, maigre, d’un mauvais maintien, et qui ne fait que sautiller.

Larchey, 1865 : Jambe. — Gigot est resté. — Au moyen âge, gigue signifiait cuisse.

Je me jette sur tous les deux en empoignant le Maître d’École par une gigue.

E. Suc.

De là gigoter : remuer les jambes.

Ils gigotaient sous l’archet de Musard.

Chauvelot aîné.

Delvau, 1866 : s. f. Femme maigre et d’une taille élevée. On dit aussi Grande gigue.

Rigaud, 1881 : Jambe. — Femme grande et maigre, femme toute en jambes. Grande gigue.

La Rue, 1894 : Jambe. Femme maigre.

France, 1907 : Femme grande et maigre.

Gigue et jon !

France, 1907 : Exclamation joyeuse des marins, annonçant une prochaine orgie.

Largue l’écoute ! bitte et bosse !
Largue l’écoute ! gigue et jon !
Largue l’écoute ! on s’y fait des bosses
Chez la mère Barbe-en-jonc.

(Jean Richepin, La Mer)

Giguer

Delvau, 1866 : v. n. Danser.

France, 1907 : Danser.

Gigues

Delvau, 1866 : s. f. pl. Jambes, — dans l’argot du peuple, qui s’en sert pour danser la gigue ou la faire danser aux gens qui l’ennuient. On disait autrefois gigoteaux.

Rossignol, 1901 : Les jambes.

France, 1907 : Jambes.

Gilbocque

Halbert, 1849 : Billard.

Gilboque

Larchey, 1865 : Billard (Bailly). — Onomatopée.

Rigaud, 1881 : Billard, — dans l’ancien argot.

La Rue, 1894 : Billard.

France, 1907 : Billard.

Gilet

Delvau, 1866 : s. m. Estomac ; poitrine. S’emplir le gilet. Boire ou manger. Avoir le gilet doublé de flanelle. Avoir mangé une soupe plantureuse. Gilet à la mode. Belle gorge de femme, où le lard abonde.

Virmaître, 1894 : La poitrine. On dit d’une femme qui en possède une copieuse :
— La nature à rien été généreuse, pige donc le bath devant de gilet.
On dit également :
— Elle a un rude plastron.
Cela a donné naissance à un jeu de mots que les farceurs ne manquent jamais de faire. À l’époque des élections, ils arrêtent une fille dans la rue et lui demandent :
— Mademoiselle, pour qui vos tétons ?
Une autre plaisanterie est encore commune :
— Mademoiselle qu’avez-vous donc dans votre corset ?
— Du foin pour amuser les ânes ? (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Estomac, poitrine.

Gilet (le)

Hayard, 1907 : La poitrine chez la femme.

Gilet à la mode

France, 1907 : Belle gorge.

Gilet en cœur

Rigaud, 1881 : Élégant. Le surnom a été donné aux élégants qui portaient, vers 1865-66, des gilets très échancrés dits « gilets en cœur », boutonnés à deux boutons et qui montraient la chemise en grand étalage sur la poitrine. Le mot a passé, mais non la mode. Aujourd’hui les gilets en cœur bâillent sur la poitrine des gommeux.

France, 1907 : Élégant, à cause du ridicule gilet ouvert jusqu’au nombril, affectant la forme d’un cœur, à la mode depuis quelques années.

Gileton

Hayard, 1907 : Gilet.

Gille

d’Hautel, 1808 : Un grand Gille. Sobriquet que l’on donne à un niais, à un homme d’un esprit simple et borné.

Gilles

Delvau, 1866 : s. m. Nom d’homme devenu celui de tous les hommes dont l’esprit et le cœur ne se sont pas développés autant que les jambes. Paire Gilles. S’en aller, — s’enfuir.

Gilles (faire)

France, 1907 : S’enfuir précipitamment. Cette expression n’est plus guère usitée que dans le Midi : nous la donnons à titre de curiosité. S’il faut s’en rapporter au Moyen de parvenir, elle viendrait de ce qu’un certain Gilles, seigneur du Languedoc, s’enfuit pour ne pas être contraint à prendre la couronne qu’on lui offrait. On le canonisa pour ce fait.

Mais avant que passer outre, dit de bonhomme Scaliger, pourquoy est-ce que, quand quelqu’un s’en est enfui, on dit « Il a fait Gilles ! » — C’est pour ce que saint Gilles s’enfuit de son pays, et se cacha de peur d’être faít roi.

Je prens, sans balancer, ce que j’avois d’argent
De papiers, de bijoux et d’un soin diligent,
Tous quatre, de Thémis aprehendans les pates,
Sans bruit, nous faisons Gilles avec nos Dieux pénates.

(Nicolas R. de Grandval, Le Vice puni)

Jupin leur fit prendre le saut,
Et contraignit de faire Gille
Le grand Typhon jusqu’en Sicile.

(Scarron, Virgile travesti)

On attribuait à ce saint modeste le pouvoir de guérir les cancers ; aussi désignait-on cette horrible maladie sous le nom de mal Saint-Gilles.

Gilmont

Delvau, 1866 : s. m. Gilet, — dans l’argot des voleurs. On dit aussi Georget.

Rigaud, 1881 : Gilet, — dans l’ancien argot.

La Rue, 1894 : Gibet.

France, 1907 : Déformation de gilet.

Gilotin

France, 1907 : Nom donné autrefois aux boursiers du collège de Sainte-Barbe, de Gilot, fondateur de ces bourses.

Gilquin

Delvau, 1866 : s. m. Coup de poing, — dans l’argot des artistes et des canotiers. On dit aussi Coup de Gilquin.

Rigaud, 1881 : Coup de poing.

La Rue, 1894 : Coup de poing.

France, 1907 : Coup de poing.

Gimblette (faire la)

Delvau, 1864 : Se donner mutuellement des douceurs, entre pensionnaires : — se masturber. — Dans le tableau de Frago, c’est une jeune fille qui se fait lécher le con par un chien qu’elle attire avec une gimblette (petite pâtisserie appelée ainsi).

Gin

Delvau, 1866 : s. m. Genièvre, — dans l’argot des faubouriens, qui s’anglomanisent par moquerie comme les gandins par genre.

France, 1907 : Fausse eau-de-vie de baies de genièvre, que l’on fabrique en Angleterre avec des résidus de la distillation du whisky et aromatisé aux huiles de genièvre et de térébenthine. Le gin est la boisson ordinaire des femmes qui fréquentent les cabarets : c’est avec le gin qu’elles s’enivrent.

… Des pauvresses maigres à longues figures hâves et des gouges enluminées passent la tête et entrent. Elles avalent des potées de gin ou de bière, en silence, puis ressortent s’essuyant la bouche du revers de la main, ou du coin du tablier. Groupées, d’autres bavardent, essuyant des bouts de chansons ou des pas de gigue. Des jeunes de quinze ans et des vieilles de soixante hoquètent au même pot, et saoules de la même ivresse, hébétées, trébuchantes, sortent, se poussant, faisant place à d’autres, et ainsi jusqu’à minuit, l’heure où se vident les tavernes, où le publicain aidé du policeman pousse dans la rue, comme des paquets d’ordure, les clientes ivres-mortes.

(Hector France, Les Va-nu-pieds de Londres)

Fils du genièvre et frère de la bière,
Bacchus du Nord, obscur empoisonneur,
Écoute, ô gin ! un hymne en ton honneur.

(Auguste Barbier)

Laissons à l’Angleterre
Ses brouillards et sa bière !
Laissons-là dans le gin
Boire le spleen !

(Théodore de Banville)

Gingeolier

France, 1907 : Jujubier.

Gingeon

France, 1907 : Canard siffleur.

Ginger-beer

France, 1907 : Bière de gingembre. Anglicisme passé depuis quelque temps sur le boulevard. C’est une boisson composée de sucre, de jus de citron, de crème de tartre, de teinture de gingembre et d’eau. On met cette composition dans des cruchons de grès hermétiquement bouchés, que l’on tient debout dans un endroit frais, et après huit ou dix jours on obtient une boisson gazeuse, pétillante et rafraîchissante.

Ginger-bread

France, 1907 : Pain d’épices. Anglicisme ; mot à mot : pain de gingembre.

Gingin

France, 1907 : Jugement, bon sens ; de gingeole, endroit du navire où se place la boussole.

Ginginer

Larchey, 1865 : Faire une œillade.

Elle gingine à mon endroit…

Gavarni.

Rigaud, 1881 : Cligner des yeux. — Regarder quelqu’un amoureusement.

France, 1907 : Lancer des œillades.

Ginglard

Larchey, 1865 : Piquette. — Diminutif du vieux mot ginguet : petit vin fort aigre. V. Roquefort.

Nous avons arrosé le tout avec un petit ginglard à six qui nous a fait éternuer… oh ! mais, c’était ça.

Voizo, Chanson.

France, 1907 : Vin âpre, piquette ; du vieux ginguet, même sens.

Ginglard, guinglet ou reginglard

Virmaître, 1894 : Petit vin aigre, il faut se cramponner à la table pour le boire. Une vieille chanson dit :

C’est un nectar, un vrai chasselas
Ça vous coupe la gueule à quinze pas.

Ce petit vin tire son nom d’un clos très ancien qui était situé sur les hauteurs du Mesnil-Montant : il appartenait au XVIe siècle à un nommé Guinguet (Argot du peuple). N.

Ginglet

France, 1907 : Même sens que ginglard, corruption de ginguet.

Ginglet, ginglard, ginguet

Rigaud, 1881 : Par altération de guinguet qu’on appelait vulgairement au XVIIe siècle

chasse-cousin

.

En avalant du vin délicieux, tandis que vous ne buvez que du gin-guet.

(P. d’Ablancourt, Dialogues de Lucien, 1637.)

Guinguette est un dérivé de guinguet — Les vins de Suresnes et d’Argenteuil sont les types du ginglard. Au XVIe siècle, on disait ginguet, pour désigner un vin vert ; le dictionnaire de l’Académie donne à ginguet la signification de petit vin faible.

Gingoule

France, 1907 : Girole ou chanterelle.

Ginguer

France, 1907 : Faire des effets de jambe.

Ginguet

d’Hautel, 1808 : Pour dire estropié, raccourci, trop court.
Un habit ginguet. Signifie un habit dans lequel il n’y a pas assez d’étoffe.
On dit aussi du vin ginguet, pour de la ripopée ; du vin qui n’est pas potable.

Giol

France, 1907 : Ivraie ; du latin lolium.

Giorno (a)

France, 1907 : Bien éclairé, comme en plein jour ; italianisme.

Gipailler

France, 1907 : S’ébattre, s’ébaudir, folâtrer ; du patois bourguignon : dérivé de gipe.

Gipe

France, 1907 : Sorte de souquenille que les palefreniers, paysans, vignerons et autres gens de peine portaient autrefois par-dessus leur pourpoint ; de l’espagnol gipo, jupon.

Comme la gipe était large et de grosse toile, le pourpoint, au contraire, étroit et ordinairement de drap, la coutume de ces gens-là, quand ils voulaient danser, sauter, folâtrer à leur aise, était de se mettre en simple gipe, d’où sont venus les noms de gipai et de gipailler.

(Guy Barozal, Noël bourguignon, 1720)

Girafe

Delvau, 1866 : s. f. Escalier en spirale, — dans l’argot des écoles de natation.

Girard, girardine

France, 1907 : Geai.

Giries

Delvau, 1866 : s. f. pl. Fausse modestie, refus des lèvres et non du cœur, — dans l’argot du peuple, qui a horreur de l’hypocrisie. Faire des giries. Faire semblant de pleurer quand on n’en a pas envie ; refuser ce qu’on meurt d’envie d’accepter. Faiseuse de giries. Fausse Agnès, fausse prude, — et vraie femme.

Rigaud, 1881 : Manières, embarras. — Faire des giries.

La Rue, 1894 : Manières, fausse modestie.

France, 1907 : Manières, fausse modestie, refus courtois d’une chose qu’on brûle d’accepter.

Elle ne le lâchait plus, lui reparlait continuellement de cet argent, lui promettant de prier pour lui, s’il voulait seulement lui dire où il avait caché… Lui cependant, la laissait dire, grommelant sourdement des jurons et par moments, quand elle se baissait, tâchant de lui saisir le cou pour l’étrangler ; mais elle se reculait, rabattait sa main inerte vers les draps, puis recommençait ses giries, têtue et bonasse. À la fin, las de lutter coutre la harpie, plus acharnée qu’un taon, il se mit à pousser des hurlements doux, pleurant et vagissant d’une voix d’enfant.

(Camille Lemonnier, Happe-Chair)

— Pas tant de manières donc ! Râlait-il, pendant que ses mains impatientes et brutales faisaient leur office. Finissez toutes ces giries, ça ne sert à rien ! Voyons… Aline, voyons ! Et Thérèse qui m’assurait que vous étiez si bonne fille ! Je vous dis que je vous veux, là ! Et je vous aurai, je vous aurai, tonnerre de Dieu !

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Girofflée

d’Hautel, 1808 : Donner à quelqu’un une girofflée à cinq feuilles. Pour lui donner un soufflet.

Girofle

Larchey, 1865 : Jolie, aimable, bonne.

Montron drogue à sa largue : Bonnis-moi donc, girofle.

(Vidocq)

V. Coquer. — Giroflerie : Amabilité. — De girolle : très-bien.

Rigaud, 1881 : Beau, belle, joli, aimable. — Largue girofle, belle femme, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Beau, belle, aimable.

France, 1907 : Jolie, aimable.

Girofle (clous de)

Rigaud, 1881 : Chicots ; dents noires et cassées.

Eh bien ! qu’as-tu donc à me regarder si j’ai dans la bouche des clous de girofle au lieu de dents ?

(Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes.)

Giroflée

Rossignol, 1901 : Gifle.

Si tu continues a m’embêter, je vais t’envoyer une giroflée à 5 branches.

Giroflée à cinq feuilles

Delvau, 1866 : s. f. Soufflet, — dans l’argot des faubouriens, qui savent très bien le nombre des feuilles du cheiranthus, et encore mieux celui des doigts de leur main droite. On dit aussi giroflée à plusieurs feuilles, — autre ravenelle qui pousse sur les visages.

Rigaud, 1881 : Soufflet.

Oui, qu’on le peut, à preuve que v’là une giroflée à cinq feuilles que j’applique sur ta joue gauche !

(Jacques Arago, Comme on dîne à Paris.)

J’ai appliqué une giroflée à cinq feuilles sur le bec du singe,

sur la figure du patron. (Le Sublime.)

Vers la fin du XVIIIe siècle, l’expression n’était pas moins usitée que de nos jours, parmi le peuple.

Virmaître, 1894 : Gifle. Allusion aux cinq doigts (Argot du peuple). V. Salsifits.

France, 1907 : Soufflet.

Jacqueline se met en devoir d’ôter le bonnet à Maré-Jeanne qui lui baille une giroflée à cinq feuilles.

(Vadé)

« Pour la querelle on a la giroflée », dit le langage des fleurs.

Giroflerie

Rigaud, 1881 : Amabilité, galanterie, — dans l’ancien argot.

La Rue, 1894 : Amabilité, galanterie.

France, 1907 : Amabilité.

Girofléter

Delvau, 1866 : v. a. Souffleter. — Verbe créé par Balzac.

Girofletter

Larchey, 1865 : Souffleter. — De giroflée à plusieurs feuilles : soufflet.

Ah ! l’a-t-elle giroflettée !

(Balzac)

Je vous lui donnai une giroflée a cinq feuilles sur le musiau.

Rétif, 1783.

Rigaud, 1881 : Souffleter ; mot créé par Balzac. Je ne l’ai relevé que dans la Cousine Bette.

France, 1907 : Souffleter.

Girol ou Gy

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Oui.

Girole

Halbert, 1849 : Soit.

Girole, gy

Rigaud, 1881 : Oui, — dans l’ancien argot ; revenu depuis peu dans le courant argotique.

La Rue, 1894 : Oui, soit.

Girolle

Larchey, 1865 : Très-bien. V. Gy.

Delvau, 1866 : adv. Soit, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Soit, volontiers, je marche. Par abréviation on dit simplement :
— Gy, mon ange (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Entendu, convenu.

France, 1907 : Entendu, oui ; argot des voleurs.

Giron

Delvau, 1866 : s. m. La partie du corps comprise entre la ceinture et les genoux d’une femme assise, — dans l’argot du peuple, qui a conservé précieusement ce mot, en souvenir de ce qu’il représente pour lui, fils reconnaissant.

Girond

Rigaud, 1881 : Bien mis. Être girond, faire son girond, faire le beau, poser. C’est un diminutif de girondin, dans le sens de beau. (Jargon des voyous.)

Rossignol, 1901 : Beau, synonyme de chatte. Une belle fille est gironde. Tout ce qui est beau est girond. Dans les régiments de zouaves, on nomme un girond le jeune soldat, beau garçon, qui campe avec un vieux. En route, le vieux a toutes les prévenances pour lui, il lui lave son linge, lui fait ses guêtres, lui porte ses cartouches et lui astique son fourbi. Un jour, un zouave faisait une réclamation parce que l’on voulait que le campement fût par trois et non par deux. « Laissez-les donc, dit le général qui entendait, la réclamation, camper comme bon leur semblera ; on sait bien ce que c’est que les petits ménages. » Voir Chatte.

France, 1907 : Joli, beau.

Ô quel minois girond !
Ô quel pif admirable !
Excusez, beau tendron,
Un zig impressionnable
Dont le cœur irritable
Est chipé par vos feux.
— Le français, dit la fable,
Est la langue des dieux.

(Alfred L. Marquiset, Rasure et Ramandous)

Girond, gironde

Hayard, 1907 : Beau, belle.

Gironde

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Belle, jolie.

Clémens, 1840 : Gentil.

Halbert, 1849 : Fille perdue, jolie, terme de mépris énergique.

Larchey, 1865 : Jolie fille. — Terme de mépris (Bailly).

Delvau, 1866 : adj. f. Se dit de toute fille ou femme agréable, plaisante à voir ou à avoir. Argot des voleurs. On dit aussi Girofle.

Rigaud, 1881 : Jolie femme, belle femme.

La Rue, 1894 : Jolie femme.

Virmaître, 1894 : Belle femme (Argot des souteneurs). Le souteneur qui se lamente lorsqu’elle vieillit, lui chante :

Dans ce temps-là t’étais rien gironde.
Maint’nant tu toquardes de la frime
T’es comme une planche toujours en bombe,
T’es même des mois sans changer de lime.

Rossignol, 1901 : Belle.

France, 1907 : Jolie, bien faite.

Roméo. — Quelle est cette gonzesse qui déboule par ici !
Juliette. — Oh ! la jolie gueule !
Roméo. — Bonjour, Mam’zelle, vous êtes rien gironde.
Juliette. — Et vous, je vous trouve rudement chouette… Vous devez an moins vous appeler Alphonse.
Roméo. — Non. Roméo seulement.

(Le Théâtre Libre)

Ma gosse à moi, c’est eun’ gironde,
Mais a’ crân’ pas comm’ ces femm’s-là,
D’ailleurs faut qu’a’ parle à tout l’monde
Pisque c’est l’métier qui veut ça.

(Aristide Bruant)

Girondin

Rigaud, 1881 : Dupe, imbécile, — dans le jargon des camelots et des truqueurs. — Le girondin a donné, l’imbécile s’est laissé plumer.

La Rue, 1894 : Dupe.

France, 1907 : Nigaud, dupe ; argot des camelots.

Girondine

Delvau, 1866 : adj. Femme plus jeune et plus gentille que celle qui n’est que gironde.

France, 1907 : Jolie petite fille.

Girouette

d’Hautel, 1808 : C’est une vraie girouette. Se dit par mépris d’une personne légère, que l’on fait tourner à tout vent.

Larchey, 1865 : Homme politique dont les opinions changent selon le vent de la fortune. — On a publié depuis 1815 quatre ou cinq Dictionnaires de Girouettes.

Delvau, 1866 : s. f. Homme sans conscience et sans moralité, mais non sans habileté et sans esprit, qui tourne à tous les vents sociaux et politiques : royaliste avec les Bourbons, républicain avec la République, napoléonien avec l’Empire, mouton avec les gens qui bêlent, dogue avec les gens qui mordent, roquet avec les gens qui aboient, enclume avec le peuple et marteau avec le Pouvoir. Argot du peuple.

France, 1907 : Homme sans consistance, qui change à chaque instant d’opinion, dont les idées tournent comme une girouette à tous les vents. C’est en politique surtout que pullulent les girouettes.

Girouille

France, 1907 : Carotte, panais.

Gîte

d’Hautel, 1808 : On dit d’un homme qui vient finir ses jours dans son pays natal, qu’il ressemble à un lièvre, qu’il vient mourir au gîte.

Gite (dans le)

France, 1907 : Le meilleur ; allusion au gite à la noix.

Gîter

Delvau, 1866 : v. n. Habiter, demeurer.

Gîto (dans le)

Rigaud, 1881 : Dans le soigné. — Ouvrage fait dans le gîte, ouvrage très bien fait, — dans le jargon des ouvriers qui savent que le morceau du gite-à-la-noix est le morceau le plus délicat du bœuf.

Giton

Delvau, 1864 : Fils d’Hermès et d’Aphrodite, d’après M. de Chompré — qui avait lu le Satyricon de Pétrone ; nom du jeune homme qui est devenu celui de tous les jeunes hommes — du même sexe que celui qui servait aux plaisirs d’Ascylte et d’Encolpe.

Pour dérouter mon amant
Du gout qui l’attache
De son giton prudemment
Je prends quelquefois la tâche,
Quoiqu’il soit bien dur au con
Qu’on foute son compagnon
Jusque sous sa moustache !

Collé.

Gitre

anon., 1827 : J’ai.

Halbert, 1849 : J’ai.

France, 1907 : J’ai ; argot des voleurs ; mot à mot j’itre. Itrer, abréviation de litrer, signifie posséder, contenir.

Gitrer

Larchey, 1865 : Posséder (Vidocq). — Au moyen âge, on trouve gie pour j’ai. V. Roquefort.

Rigaud, 1881 : Avoir, posséder, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Avoir, posséder. Gitre, j’ai.

France, 1907 : Avoir, posséder.

Giverner

Delvau, 1866 : v. n. Passer la nuit à vagabonder, — dans l’argot des cochers de fiacre.

Rigaud, 1881 : Vagabonder pendant la nuit.

La Rue, 1894 : Vagabonder. Giverneur, rôdeur.

France, 1907 : Vagabonder de nuit.

Giverneur

Larchey, 1865 : Vagabond couchant dans la rue (Vidocq).

Delvau, 1866 : s. m. Vagabond, rôdeur de nuit.

Rigaud, 1881 : Rôdeur de barrière, vagabond nocturne.

Virmaître, 1894 : Vagabond habitué des refuges municipaux et de la bouchée de pain. Quand le giverneur ne trouve pas à coucher, il file la comète (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Vagabond.

France, 1907 : Vagabond de nuit, noctambule.

Giverneur de refroidis

Rigaud, 1881 : Cocher de corbillard, — dans le jargon des voleurs.

Givier de bordel

Delvau, 1864 : Petite drôlesse qui fréquente avec les polissons de son âge, en attendant que les vieux polissons fréquentent avec elle, — ce qui la conduira fatalement au bordel.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique