Delvau, 1866 : s. m. Meurtrissure que se fait une toupie ou un sabot, — dans l’argot des enfants ; et par extension, Blessure que se font les hommes en se battant. S’emploie au figuré.
Rigaud, 1881 : Contusion ; coup qui marque.
Virmaître, 1894 : Donner un coup ou le recevoir.
— Ce pauvre Léon, il est crapsé du gnon que lui a foutu sa pouffiace (Argot des souteneurs).
Rossignol, 1901 : Coup. Recevoir un gnon, c’est recevoir un coup.
Hayard, 1907 : Coup de poing.
France, 1907 : Coup, meurtrissure ; corruption de gnole.
A’ poussa comme un champignon
Malgré qu’alle ait r’çu pus d’un gnon
L’soir, en faisant la cabriole
À Batignolles.
(Aristide Bruant)
— C’est cinq francs de commission que vous me devez.
— Cinq gnons dans la gueule, tu veux dire.
(Jean Richepin)
Dans une réunion politique, Bigorneau reçoit un soufflet.
Il n’en faut pas davantage pour allumer… son courroux, et il parle aussitôt d’envoyer des témoins à son insulteur.
Celui-ci, éclatant de rire :
— Quel mauvais caractère a ce garçon-là ! Il se fâche pour un oui, pour un gnon !…
(Le Journal)