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Gros

Gros

d’Hautel, 1808 : Gros comme une tour. Se dit figurément d’un homme qui a beaucoup d’embonpoint.
On dit, dans un sens opposé, d’un homme fluet et délicat, qu’Il est gros comme pour deux liards de beurre. Voy. Beurre.
Les gros mangent les petits. Pour dire que, dans tout, les plus forts l’emportent.
Il a plus coûté d’or et d’argent qu’il n’est gros. Se dit d’un enfant à qui on n’a rien épargné, dont l’éducation a été très-soignée.
Gros-Guillaume. Mot paysan, qui signifie pain de ménage, pain bis.

Delvau, 1866 : adv. Beaucoup, — dans l’argot du peuple. Coucher gros. Dire quelque chose d’énorme. Gagner gros. Avoir de grands bénéfices. Il y a gros à parier. Il y a de nombreuses chances pour que… Tout en gros. Seulement.

Gros (le)

Rigaud, 1881 : Le point de neuf au jeu de baccarat, — dans le jargon des joueurs.

Gros (mon)

Rigaud, 1881 : Nom d’amitié qu’une femme mal élevée donne à son amant. C’est-à-dire mon gros chéri.

Gros (tout en)

d’Hautel, 1808 : Il a fait cela tout en gros. Manière ironique de dire que quelqu’un n’a presque rien fait ; qu’un ouvrier a mal employé sa journée.

Gros bonnet

France, 1907 : Personnage important, haut fonctionnaire, budgétivore de marque. Que de gros bonnets coiffant des cerveaux vides, que de crétins chamarrés et couverts de distinctions honorifiques, que de gourdes mitrées !

Tous les gros bonnets, dont on n’imprime le nom dans les journaux qu’avec l’épithète d’éminent ou de distingué, — des économistes qui étaient artivés à l’Institut pour avoir visité toutes les geôles de l’Europe et des deux Amériques, des statisticiens qui vous auraient dit, à un haricot près, ce qui se consomme dans les bagnes du monde entier, — tous les gens graves et compétents étaient d’accord sur ce point que, pour transformer en petits saints les enfants voleurs et vagabonds, il n’y a rien de tel que la vie pastorale, que les travaux de la campagne.

(François Coppée, Le Coupable)

Gros cul

Fustier, 1889 : Chiffonnier aisé.

Gros frère

Rossignol, 1901 : Cuirassier.

France, 1907 : Cuirassier.

Gros joufflu

Rigaud, 1881 : Le second visage d’une personne chargée d’embonpoint.

Gros légume

Rigaud, 1881 : Officier supérieur.

France, 1907 : Haut fonctionnaire.

L’antichambre du directeur du personnel, celle d’un sous-directeur, les abords des bureaux de tous les gros légumes, des demi-gros, de tout ce qui possédait un brin d’autorité ou d’influence, étaient toujours encombrés de commises en grand tralala, fardées, poudrerizées, astiquées, pomponnées, exhalant tous les parfums de l’Arabie — empestant tous les locaux à deux cents pas à la ronde — et toujours munies de dessous bien blancs, irréprochables.

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Il était venu un inspecteur de Nouméa faire la visite du pénitencier. Ce fonctionnaire avait l’air très doux et tous nos surveillants se faisaient petits garçons devant lui. Il portait une belle casquette galonnée et semblait être un très gros légume.

(Edmond Lepelletier, Les Secrets de Paris)

On dit aussi grosse légume.

À 11 heures du matin, on l’a saqué en lui disant : « Vous ne pouvez pas vous dégrouiller ; allez chercher du travail ailleurs. »
Et le pauvre fieu est parti… pour où ?
C’est ce dont les grosses légumes qui lui ont abimé la santé en l’expédiant à Madagascar se foutent comme de leur première crapulerie.

(Le Père Peinard)

Comme les autres grosses légumes de l’État qui folichonnent aux quatre coins de la France, confiants sur les assurances du Temps lui-même que tout marche mieux en leur absence, l’Auverpin s’en est allé avec sa famille.

(Rochefort)

Gros légumes

Delvau, 1866 : s. m. pl. Les officiers supérieurs, — dans l’argot des troupiers.

Gros lolo

Rigaud, 1881 : Cuirassier, carabinier.

France, 1907 : Soldat de grosse cavalerie.

Gros lot

Delvau, 1866 : s. m. Mal de Naples.

La Rue, 1894 : Syphilis.

France, 1907 : Syphilis.

Gros lot (avoir, donner ou gagner le)

Delvau, 1864 : Avoir, donner la vérole, — le plus gros lot qu’on puisse gagner à la loterie de l’amour.

Gros numéro

Delvau, 1864 : Bordel.

Delvau, 1866 : s. m. Prostibulum.

Rigaud, 1881 : Maison de tolérance.

France, 1907 : Lupanar.

Gros papa

Delvau, 1866 : s. m. Homme bon enfant, rond de caractère comme de ventre, ayant ou non des enfants. On dit aussi Gros père.

Gros pointu

Rigaud, 1881 : Archevêque, — dans le jargon des voleurs.

Gros talons

France, 1907 : Cuirassier.

Gros ventre

France, 1907 : Dindon.

Gros-colas

France, 1907 : Goéland à manteau noir.

Gros-cul

Rigaud, 1881 : Chiffonnier à son aise. Les gros-culs possèdent un âne et une petite voiture pour les besoins de leur industrie. Ils habitent en grande partie le passage Saint-Charles à Levallois.

France, 1907 : Chiffonnier aisé.

Gros-fin

France, 1907 : Sot qui veut faire de l’esprit.

France, 1907 : Chiffonnier.

Gros-guillaume

France, 1907 : Nom dont on désignait autrefois le pain bis.

On appelle du gros-guillaume du pain destiné, dans les maisons de campagne, à la nourriture des valets de cœur. Du gros-guillaume, mot parisien, pour dire du pain bis, du gros pain de ménage, tel que le mangent les paysans.

(Le Roux, Dictionnaire comique)

Gros-guilleri

France, 1907 : Moineau domestique mâle.

Gros-Jean

France, 1907 : Rustre, lourdaud, d’où le proverbe : « Il ressemble à Gros-Jean qui en remontre à son curé. »
Gros-Jean, Gros-Claude, Gros-René se trouvent souvent dans les comédies du XVIIIe siècle, où ils représentaient des paysans ignorants et ridicules.

Gros-Jean comme devant (revenir)

France, 1907 : Rentrer chez soi après une absence aussi bête que quand on en est parti ; revenir bredouille.

Entre Jean-qui-pleure et Jean-qui-rit, le principal est de ne jamais être Jean-foutre, et de rester Jean-bon, quitte à passer pour Jean-Jean, puisque aussi bien on finira toujours par se trouver Gros-Jean comme devant.

(Pensées de Petit-Jean)

On m’élit roi, mon peuple m’aime,
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant.
Quelque accident faut-il que je rentre en moi-même,
Je suis Gros-Jean comme devant.

(La Fontaine)

Gros-miaulard

France, 1907 : Goéland à manteau gris.

Gros-mondain

France, 1907 : Espèce de pigeon.

Gros-musc

France, 1907 : Poire d’hiver parfumée.

Gros-nez

France, 1907 : Espèce de couleuvre.

Gros, grosse

d’Hautel, 1808 : Il y a gros. Locution populaire et affirmative qui équivaut à certainement, assurément, il n’y a pas de doute.
Gros a été fort à la mode pendant long-temps à Paris, et les gens de qualité, et à la cour même, on disoit : Je suis gros de vous voir, je suis gros de vous connoître, pour je suis honoré, je suis heureux, satisfait, etc. Ces sortes d’acceptions ne sont plus en usage.
Il est du gros mur. Se dit d’un rustre, d’un grossier ; d’un homme de la lie du peuple.
Mon gros. Mot d’amitié que l’on donne à un petit garçon ; comme on appelle une jeune demoiselle ma petite.
Faire le gros. Se pavaner, s’enfler de vanité, d’orgueil.
Parler des grosses dents. Faire ses grosses dents. Voy. Dent.

Groseille de vidangeur

Rossignol, 1901 : Demi-setier. Le contenu d’un verre de vin rouge de 25 centilitres est une groseille de vidangeur.

Grosle

France, 1907 : Écuelle de bois. Vieux mot.

Grosse caisse

Rigaud, 1881 : Prison, — dans le jargon du régiment.

Grosse cavalerie

Delvau, 1866 : s. f. Figurantes du corps de ballet qu’on ne fait jamais donner, — dans l’argot des gandins, à qui cette grosse cavalerie fait toujours donner.

Delvau, 1866 : s. f. Cureurs d’égout, — dans l’argot des faubouriens, qui font allusion aux grosses bottes de ces ouvriers troglodytes.

Rigaud, 1881 : Égoutiers. — Figurantes de la danse à l’Opéra. — L’élite, le dessus du panier des bagnes, la fleur des scélérats en villégiature à Cayenne. Ainsi nommés parce qu’ils chargent à fond de train sur leurs victimes.

La Rue, 1894 : Les plus grands scélérats.

France, 1907 : Les célébrités du crime.

France, 1907 : Corps des cureurs d’égouts, appelés ainsi à cause de leurs grandes bottes.

Grosse culotte

Rigaud, 1881 : Ouvrier ivrogne et beau parleur. Ouvrier qui pérore chez le marchand de vin.

Virmaître, 1894 : Ivrogne, beau parleur. L. L. Grosse culotte est encore en usage dans les ateliers de forgerons. C’est une expression connue. Chez les compagnons forgerons depuis la création du compagnonnage, on l’applique à l’ouvrier le plus habile de la partie, à celui qui était appelé à tenir les grosses pièces avant l’invention des marteaux pilons. Deux d’entre eux furent célèbres, on s’en souvient, encore dans les ateliers ; ils se nommaient Dany et Pierre Virmaître, dit Bourguignon. Grosse culotte est toujours un terme consacré (Argot des ouvriers). N.

Grosse nonnerie (la)

France, 1907 : Le sacrifice à Vénus. Cette expression était fort usitée an dernier siècle. On la trouve, entre autres du même genre, dans les Illustres Françaises de l’aventurier Chasles :

J’observois devant le monde une manière toute retenue ; j’aurois fait scrupule de lui toucher le bout du doigt : je ne lui disois pas une seule parole libre, ni à double sens ; mais lorsque nous étions seul à seul, il n’y a rien d’effronté que je ne fisse ; et enfin, excepté la grosse sonnerie, j’avois eu tout le reste du service.

Grosse queue

France, 1907 : Bergeronnette à collier.

Grosse tête

France, 1907 : Bouvreuil.

Grosse tôle

Rigaud, 1881 : Prison, — dans l’argot des marins.

Grosses légumes

Virmaître, 1894 : Gens millionnaires, magistrats élevés, généraux, etc. Quand, sous la Commune, un voyou demandait à être nommé général, à entrer dans les grosses légumes, il donnait pour raison qu’une de plus ou de moins dans le tas ça ne paraîtrait pas (Argot du peuple). N.

Grosses lèvres

Virmaître, 1894 : La tinette. Allusion aux rebords (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Pot de chambre ; allusion aux rebords.

Grossier comme du pain d’orge

Delvau, 1866 : adj. Extrêmement brutal, dans l’argot des bourgeois amis du pain blanc et des discours amènes.

Grossiot

France, 1907 : Personnage important, d’une bonne position.


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