Delvau, 1866 : s. f. Cessation de travail, — dans l’argot des ouvriers, qui avaient, il y a quelques années encore, l’habitude de se réunir sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Faire grève. Cesser de travailler et se réunir pour se concerter sur les moyens d’augmenter le salaire. On dit aussi Se mettre en grève.
Fustier, 1889 : Lieu d’embauchage pour les ouvriers. Pris dans ce sens, le mot n’a point la consécration du Dictionnaire de l’Académie et ne se trouve pas davantage dans le Dictionnaire de Littré. C’est d’ailleurs moins un ternie d’argot qu’un néologisme employé aussi bien par le peuple que par l’Administration qui s’en sert dans ses avis officiels, ainsi qu’en témoignent les Ordonnances de Police.
Une des grèves les plus curieuses de Paris (ici le mot grève est pris dans le sens de lieu d’embauchage où se réunissent les ouvriers), est celle qui se tient rue Vaucanson, au coin de la rue Réaumur.
(Rappel, octobre 1884)