d’Hautel, 1808 : Être dans sa bonne ou sa mauvaise lune. Se dit des gens capricieux, qui ont tantôt l’humeur agréable, et tantôt insupportable.
C’est une pleine lune. Se dit d’une figure rebondie, d’un visage large et réjoui.
Il a un quart de lune dans la tête. Pour dire, il est un peu fou.
Faire un trou à la lune. Pour, faillir, faire banqueroute ; s’en aller furtivement ; mettre la clef sous la porte.
Delvau, 1866 : s. f. Visage large, épanoui, rayonnant de satisfaction et de santé. On dit aussi Pleine lune.
Delvau, 1866 : s. f. Le second visage que l’homme a à sa disposition, et qu’il ne découvre jamais en public, — à moins d’avoir toute honte bue. On dit aussi Pleine lune.
Delvau, 1866 : s. f. Caprice ; mauvaise humeur, — dans l’argot du peuple. Être dans ses lunes. Avoir un accès de mauvaise humeur, de misanthropie.
Fustier, 1889 : Pièce de vingt sous. Argot du bagne.
On arrivait à supprimer tout risque en achetant à la fois le servant et l’argousin. L’un ne coûtait pas plus cher que l’autre. C’était affaire de quelques lunes.
(Humbert : Mon bagne)
France, 1907 : Pièce de vingt sous.
France, 1907 : Le derrière.
Des personnes très convenables, dit Dubut de Laforêt, élevées aux Oiseaux ou ailleurs, baptisent « lune » ce que la Mouquette (de Germinal) montrait aux soldats, pendant la bataille des mineurs et des troupiers.
On connait la vieille chanson :
Veux-tu voir la lune, mon gas ?
Veux-tu voir la lune ?
Si tu ne l’as pas vue, la voilà.
Et la commère de se trousser.
Tentante divorcée à chevelure brune
Dont les seins sont cabrés comme deux pics altiers,
Le soleil aurait beau passer devant ta lune,
Il n’en éclipserait jamais les deux quartiers.
(Gil Blas)
Un soir, revenant avec ma cousine
Au milieu d’un bois, je marchais devant ;
Tout à coup, butant sur une racine,
La belle tomba, les jupes au vent.
Or, à cet instant, dans les cieux, la lune
Brilla dans son plein ; ce fut très heureux,
Car, déjà sur la terre, en voyant une,
Épaté, je dis : « Tiens, mais ça fait deux !
(Famechon)
La lune que j’aime
Me boude ce soir,
Et sa face blème
Ne se fait pas voir,
Prends pitié, ma brune,
De mon désespoir !
Où donc est la lune, la lune, la lune,
Où donc est la lune, ce soir ?
— Laisse ton humeur chagrine,
Réplique Colombine,
Si t’es gentil, Pierrot,
Tu la verras bientôt.
(Gilberte)
La p’tit’ môm’, pour un’ thune,
Montre à chaqu’ citoyen
Des effets de plein’ lune
Que lui peut voir pour rien.
(Léo Lelièvre)
France, 1907 : Caprice. « Madame a ses lunes aujourd’hui. »