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Maca

Maca

d’Hautel, 1808 : Une vieille Maca. Terme de mépris. Entremetteuse ; femme vieillie dans le vice et la débauche, et qui vit du commerce honteux de prostitution.

Delvau, 1864 : Maquerelle, entremetteuse, femme vieillie dans le vice.

Rigaud, 1881 : Maquerelle, proxénète. — Mère maca, macquecée, maîtresse d’une maison de tolérance. Maca suiffée, riche matrone.

France, 1907 : Tennancière de lupanar. Abréviation de maquerelle ou peut-être de macaque, guenon. On dit aussi maman-maca.

France, 1907 : Morgue. Abréviation de machabé.

Macabé

La Rue, 1894 : Cadavre.

Macabée, machabée

Rigaud, 1881 : Cadavre quelconque d’homme ou d’animal. Se disait autrefois plus particulièrement du cadavre d’un homme noyé ou de celui d’un animal.

Ce gros machabée, horrible pendu,
Sur la dalle froide, on vient de l’étendre ;
Il a les contours accrus d’un scaphandre,
Et de ses haillons le mur est tendu.

(Le Pavé, 1879.)

Macabées (case des)

Rigaud, 1881 : Cimetière. Mot à mot : maison des cadavres. — Le clou des macabées, la Morgue ; c’est-à-dire le Mont-de-Piété des cadavres, l’endroit où l’on met les cadavres en dépôt.

Macabre

Rigaud, 1881 : Mort. C’est une variante de machabée. — Viens-tu piger les macabres au musée des claqués ?

Boutmy, 1883 : s. m. Un mort. Ce mot paraît venir de ces danses macabres que les artistes du Moyen Âge peignaient sur les murs des cimetières. La Mort conduisait ces chœurs funèbres. On dit plus souvent Macchabée.

Macache

Delvau, 1866 : adj. Mauvais, détestable, — dans l’argot des ouvriers qui ont été troupiers en Algérie. On emploie ordinairement ce mot avec bono : Macache-bono. Ce n’est pas bon, cela ne vaut rien. Signifie aussi Zut !

Merlin, 1888 : Négation — de l’arabe.

France, 1907 : Non. Négation arabe rapportée par les troupes d’Afrique.

— Allons, les deux rosses, debout !…
— Pourquoi donc faut-y qu’on se lève ?
— Pour aller, reprit l’adjudant, casser la glace des abreuvoirs. Là-dessus, assez causé ; debout !…
— Debout à 3 heures du matin ? Ah ! macache !

(Georges Courteline)

On dit aussi macache bono.

Macadam

Delvau, 1866 : s. m. Boue épaisse et jaune due à l’ingénieur anglais Mac Adam.

Delvau, 1866 : s. f. Boisson sucrée qui ressemble un peu comme couleur à la boue des boulevards macadamisés.

Rigaud, 1881 : Vin blanc nouveau de Bergerac. Il présente l’aspect d’une boue liquide et jaunâtre. — Garçon ! deux macadams.

Rigaud, 1881 : Bière noire anglaise, porter.

Virmaître, 1894 : Accoster les hommes. L. L. On voit d’ici les filles faire le macadam qui est la chaussée des boulevards, pour raccrocher sans doute les omnibus, les fiacres et les becs de gaz. Macadam est le nom donné à un vin blanc épais, venant soi-disant de Montbazillac, qui est vendu par les mastroquets au moment des vendanges (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Vin blanc nouveau qui n’a pas fermenté.

France, 1907 : Vin blanc épais vendu par les cabaretiers à l’époque des vendanges.

Chez nous, c’est sous le noir et bas plafond d’un bouge que les voyous blafards, couleur tête de veau, font la vendange. Ils ont pour vin doux et nouveau le liquide appelé macadam, une boue jaunâtre fade.

(Jean Richepin, Le Pavé)

Macadam (faire le)

France, 1907 : Se promener sur le trottoir pour raccrocher les hommes. John Macadam est le nom de l’ingénieur écossais qui inventa ce système de pavage des rues fait avec des cailloux ou du granit concassé que l’on soumet ensuite, pour l’aplanir, à une forte pression à l’aide d’un rouleau.

Macadam (fleur de)

France, 1907 : Prostituée qui fait le trottoir. Général Macadam, le public. « Cette belle fille est entretenue par le général Macadam. »

Macadamiser

Delvau, 1866 : v. a. Empierrer les voies publiques d’après le système de Mac Adam.

Macahée

Rigaud, 1881 : Souteneur ; c’est un dérivé de mac.

Macaire

Larchey, 1865 : Malfaiteur audacieux, spirituellement cynique, affectant en toute occasion les manières d’un homme bien élevé. — Ce type étrange date, comme l’on sait, du drame de l’Auberge des Adrets ; il doit toute sa fortune à Frédérick-Lemaître qui, en créant le rôle de Macaire, a caractérisé pour toujours une classe particulière de criminels.

Ils se croyaient des Macaires et n’ont été que des filous.

Luchet.

Delvau, 1866 : s. m. Escroc ; agent d’affaires véreuses ; saltimbanque, — dans l’argot du peuple, qui a conservé le souvenir du type créé par Frédérick-Lemaître au théâtre et par Daumier au Charivari. On dit aussi Robert-Macaire.

Macaire (Robert)

France, 1907 : Type de la friponnerie audacieuse et cynique. C’est, avec Bertrand, de principal personnage du célèbre mélodrame en trois actes de Benjamin Antier, Saint-Amand et Paulvante, L’Auberge des Adrets, représenté à l’Ambigu-Comique en 1823. Frédérick-Lemaître, après l’insuccès de la première représentation, créa ce rôle qui le posa comme un artiste hors ligne.

Le nom de ce personnage, dit Lorédan Larchey, caractérise aujourd’hui toute une classe de la société.

 

Incapables de crimes aussi bien que de vertus, ils ont laissé de leurs poils aux buissons de la police correctionnelle, et c’est tout : leur basse histoire n’a pas même en toujours les honneurs du Bulletin des Tribunaux ; ils se croyaient des Macaires et n’ont été que des filous.

(Luchet)

Connais-tu le pays où fleurit l’or rangé ?
Le pays des beaux trucs et des bonnes affaires ;
Où de scrupules vains aucun cœur n’est chargé,
Où dans toute saison butinent les Macaires ;
Où rayonne et sourit, sous les yeux du syndic,
Dans un chahut constant un éternel trafic ?

Macairien

Rigaud, 1881 : Usé jusqu’à la corde, complètement déformé ; objet de toilette qui rappelle en partie le costume délabré de Robert-Macaire.

On y voit une troupe de malheureux couverts d’humides et boueux haillons, le chef orné de chapeaux macairiens.

(H. Berlioz, Les Grotesques de la musique)

France, 1907 : Individu possédant les aptitudes du Macaire. « Réputation macairienne », réputation de filou.

Macairisme

France, 1907 : Friponnerie cynique.

Macaque

France, 1907 : Femme vieille et laide ; de l’espagnol macaca, guenon.

Macaron

Larchey, 1865 : Dénonciation. — Du vieux mot maque : vente. V. Roquefort. — Un dénonciateur vous vend à la police.

Dans le nez toujours tu auras mes macarons et cabestans.

(Vidocq)

Macaroner : Trahir.

Delvau, 1866 : s. m. Huissier, — dans l’argot des voyous. Traître, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Huissier. Allusion aux panonceaux qui figurent à la porte des huissiers. — Dénonciateur.

La Rue, 1894 : Huissier. Dénonciateur.

France, 1907 : Traître, dénonciateur ; argot des voleurs.

Dans le nez toujours tu auras
Macarons et cabestans.

(Commandements des voleurs)

Cet homme qui criait si fort contre ceux que les gens de sa sorte nomment des macarons s’est un des premiers mis à table.

(Mémoires de Vidocq)

France, 1907 : Huissier.

Macaron, dans le peuple, veut dire huissier ; dans l’argot des voleurs, il veut dire traître. Il est vrai qu’il n’y a pas grande différence entre les deux. Un voleur est traître en dénonçant ses complices : un huissier est traître vis-à-vis des malheureux.

(Ch. Virmaître)

Macaronage

La Rue, 1894 : Trahison.

France, 1907 : Dénonciation, trahison.

Macaroner

Bras-de-Fer, 1829 : Découvrir.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Agir en traître.

Virmaître, 1894 : Vient de macaron. Macaron dans le peuple veut dire huissier ; dans l’argot des voleurs, il veut dire traître. Il est vrai qu’il n’y a pas grande différence entre les deux. Un voleur est traître en dénonçant ses complices ; un huissier est traître vis-à-vis des malheureux (Argot des voleurs). N.

Macaroni

Merlin, 1888 : Corses ou Italiens. Par allusion à leur mets favori.

Fustier, 1889 : C’est ainsi que les gens de bourse désignent plaisamment dans leur jargon le fonds d’État italien.

Le Macaroni se cramponne ; il voudrait se fixer, ou, si vous aimez mieux, se figer au pair.

(Gil Blas, juin 1887.)

Le bourgeois commerçant ou boursicotier dit : Je prends ferme ; le macaroni se soutient ; les huiles fléchissent.

(Gazette de France, octobre 1886.)

Macaroni (le)

France, 1907 : La rente italienne.

Macaroniste

France, 1907 : Chanteur burlesque ; mot d’origine italienne.

… Avec nous, à la station de Clarens, s’était embarqué un quatuor de musiciens italiens, un mandoliniste, deux violons, et une femme portant une guitare. Comme il n’y a guère de basteau sans cette espèce d’orchestre, je n’avais pas pris garde à ces quatre macaronistes qui allaient sans doute nous miauler Santa-Lucia ou Funiculi.

(Jean Richepin)

Macaronnage

Rigaud, 1881 : Dénonciation d’un camarade.

Macaronner

Halbert, 1849 : Agir en traître.

Rigaud, 1881 : Dénoncer, trahir un camarade, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Dénoncer, trahir.

Macaronner, macaroniser (se)

Rigaud, 1881 : Se sauver, filer, — dans le même jargon ; allusion au macaroni qui, lui aussi, file à sa manière.


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