Mob
Mob
France, 1907 : La populace, la canaille. Anglicisme, contraction du latin mobile vulgus, le vulgaire inconstant, léger ; ces deux défauts étant précisément le propre de la populace.
En est-on à ignorer qu’il y a, dans la Ville-Lumière, un mob abominable, un ramassis de gredins qui ne sont pas tous repris de justice, la justice ayant négligé de les prendre une première fois, sadistes du ruisseau, qui aiment le sang pour le sang ?
(Nestor, Gil Blas)
Mobile
Larchey, 1865 : Garde mobile. De 1848 à 1850, on a dit souvent la mobile, un mobile.
Qui sait comment cela eût fini si la mobile ne s’en fût mêlée. Brave mobile !
L. Reybaud.
À la révolution de juillet, on donnait déjà ce nom aux volontaires de la Charte.
Pour m’engager dans la mobile j’avons quitté veste, tablier.
Patriote Buteux, 1830.
Delvau, 1866 : s. m. Soldat de la garde nationale mobile.
Delvau, 1866 : s. f. La garde nationale mobile formée en 1848 avec les fils du peuple — et aux dépens du peuple. C’est aussi le nom que portait, en 1830, la légion des Volontaires de la Charte.
Mobilier
Delvau, 1866 : s. m. Les dents, — dans l’argot des voleurs, héritiers des Précieuses qui disaient l’ameublement de la bouche.
Mobiliser (se)
Fustier, 1889 : Faire un voyage. Allusion à l’essai de mobilisation fait en 1887 dans le sud-ouest.
Je me suis mobilisé ; j’ai bouclé une valise, pris une voiture…
(Voltaire, septembre 1887.)
Moblo ou moblot
Delvau, 1866 : s. m. Garde mobile, — dans l’argot des faubouriens.
Moblo, moblot
France, 1907 : Déformation populaire de mobile. Ce mot date de la formation de la garde mobile de 1870-1871. On sait qu’il y avait une autre garde mobile en 1830 et en 1848, cette dernière composée de très jeunes gens qui se rendirent tristement célèbres dans les massacres d’insurgés en juin, sous Cavaignac.
Jeunesse héroïque,
Arme ton flingot,
Pour la République,
En avant, moblot !
(Eugène Pottier)
Moblot
Rigaud, 1881 : Garde mobile.
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