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Paille

Paille

d’Hautel, 1808 : Cela se vend comme de la paille. Manière exagérée de dire qu’une marchandise a un grand débit, une grande vogue ; qu’on l’enlève.
Lorsqu’un auteur traite de son manuscrit avec un libraire, il ne cesse de répéter à ce dernier : monsieur, mon ouvrage est unique en son genre ; il se vendra, s’enlèvera comme de la paille ; imprimez, tirez à grand nombre… Mais malheur au trop crédule libraire qui se laisse aller à ces prophéties présomptueuses que l’on voit si rarement se réaliser.
Un homme de paille vaut une fille d’or. Se dit pour montrer la supériorité de l’homme sur la femme.
À la paille. Terme de soldat qui se dit quand l’exercice est fini, et qui équivaut à, allez vous-en ; allez vous reposer.
Il est dans la paille jusqu’au ventre. Se dit de quelqu’un qui est dans un lieu où il a toutes ses commodités, tout en abondance.
On dit dans le même sens, Ils sont comme rats en paille.
Tirer à la courte-paille.
Se dit d’une chose que l’on tire au sort pour savoir à qui elle appartiendra.
Il a bien mis de la paille dans ses souliers. Se dit de quelqu’un qui s’est enrichi en fort peu de temps, et d’une manière illicite.
Il mourra sur la paille. Se dit d’un homme qui se ruine, qui dépense plus que sa fortune le lui permet.
Elle tire la paille. Se dit pour donner de la valeur à une chose quelconque, pour exprimer qu’elle est excellente, et par allusion à l’ambre, qui a la vertu de lever la paille.
Jeter la paille au vent. Ne savoir de quel côté on dirigera ses pas ; abandonner au hasard la marche d’une affaire.

Larchey, 1865 : Dentelle (Vidocq). — Allusion à sa légèreté.

Delvau, 1866 : s. f. Dentelle, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Bombage des cartes destiné à favoriser le coupage dans le pont. (Argot des grecs). Paille, dans leur jargon, est synonyme de pont.

France, 1907 : Dentelle ; argot des voleurs.

France, 1907 : Bagatelle ; le mot est employé dans un sens ironique, signifiant justement le contraire. « Huit jours de clou ! Une paille à tirer ! »

France, 1907 : Tricherie au jeu de cartes, consistant à en onduler une et à la placer de façon à la reconnaitre, d’où l’expression couper dans la paille. C’est la même filouterie que le pont : « couper dans le pont. »

Paille (avoir ou prendre une)

France, 1907 : Avoir un commencement d’ivresse. « Tu es encore saoul, salaud ? – Oh ! je n’ai pris qu’une paille. »

Paille (c’est une)

Virmaître, 1894 : Signe d’étonnement qui veut dire beaucoup, trop gros fardeau à porter : C’est une paille que de porter ça là bas (Argot du peuple). N.

Paille (c’est une) !

Delvau, 1866 : Ce n’est rien ! Argot du peuple. L’expression est très ironique, et signifie toujours, dans la bouche de celui qui l’emploie, que ce rien est un obstacle sérieux.

Paille (croix de)

France, 1907 : Formule qui annonce la rupture d’un pacte, d’une convention dans un cas déterminé, prévu.

— Si tu ne me payes pas à la Saint-Jean, croix de paille, rien de fait.

Paille (feu de)

France, 1907 : Ardeur de courte durée. « Et ce grand amour ne fut qu’un feu de paille. »

Paille (homme de)

Rigaud, 1881 : Prête-nom. Individu qui assume sur lui la responsabilité d’une affaire. En général l’homme de paille touche des appointements fixes et fait tout ce qui concerne son état : des dettes, des dupes et de la prison.

France, 1907 : Prête-nom. Se dit aussi d’un homme sans énergie, sans valeur.

Paille (rompre la)

France, 1907 : Se brouiller ; rompre un accord, un marché.

Il faut rompre la paille. Une paille rompue,
Rend entres gens d’honneur une affaire conclue.

(Molière, Le Dépit Amoureux)

Paille au cul

France, 1907 : Vagabond, cheminot ; patois du Centre. « Avoir l’air d’un paille au cul, être minable, malpropre, déguenillé comme les vagabonds qui couchent dans les chenils ou les tas de paille et dont les guenilles gardent des traces de leur « lit ». Partir la paille au cul, être chassé, mis en réforme ; quitter le régiment étant puni de prison ou de salle de police.

Paille au cul (avoir la)

Larchey, 1865 : Être mis à la réforme. On sait qu’on expose, après y avoir attaché un bouchon de paille, les objets dont on veut se défaire isolément.

La paille au cul, repassez la frontière, Cafards Bourbons.

La Paille au cul, ch., 1832.

Delvau, 1866 : Être réformé, congédié ; mis hors de service, par allusion au bouchon de paille qu’on met aux chevaux à vendre.

Rigaud, 1881 : Être vendu ou à vendre comme homme politique. Le journaliste qui vend sa plume, le député qui trafique de son vote, ont la paille au cul. Allusion au bouchon de paille que les maquignons mettent au derrière des chevaux qui sont à vendre.

Virmaître, 1894 : Être mis à la réforme. L. L. S’en aller la paille au cul, c’est quitter le régiment en ayant encore de la salle de police ou de la prison à faire. Allusion à la paille sur laquelle couchent les prisonniers (Argot des troupiers). N.

Hayard, 1907 : Quitter le régiment en sortant de prison.

Paille au vent (jeter la)

France, 1907 : Se dit lorsque, étant incertain de sa route, l’on jette une paille au vent pour savoir d’où il souffle ; procédé qui, nous semble-t-il, n’indique pas beaucoup le chemin.

Paille de fer

Larchey, 1865 : Dans le récit d’un combat, H. Monnier fait dire à un vieux sergent :

À toi, à moi la paille de fer.

Allusion singulièrement pittoresque au hasard qui expose chaque combattant à un coup mortel. N’est-ce pas un vrai jeu de courte-paille ? — Seulement, les fétus sont des pointes meurtrières.

Delvau, 1866 : s. f. Baïonnette, — dans l’argot des troupiers. Signifie aussi : Fleuret, Epée.

Merlin, 1888 : Baïonnette.

France, 1907 : Baïonnette, fleuret, épée.

Paille de fer (atoi, z’ à moi la)

Rigaud, 1881 : Chacun à notre tour. Expression dont on se sert pour se stimuler. Deux ouvriers attelés à la même besogne, deux forgerons, principalement, qui frappent à tour de rôle sur le fer sortant de la forge, s’excitent au cri de : À toi, à moi la paille de fer ! La paille de fer c’est la barre de fer.

Tout d’un coup le drapeau tombe. On se jette dessus… À toi z’ à moi la paille de fer !

(Alph. Arnault et L. Judicis, Les Cosaques.)

Paille sur le tabouret (ne plus avoir de)

Rigaud, 1881 : « On dit à présent en parlant d’un monsieur chauve comme un œuf : Il n’a plus de paille sur le tabouret. » (Tam-Tam, 1880.)

Paille-en-cul

France, 1907 : Nom vulgaire du Trichiurus lepturus, poisson qui vit dans les eaux douces de l’Amérique méridionale, des Indes et de la Chine. Il est fort mince et ressemble à une lame de sabre ou à une grande paille, car il atteint souvent une longueur d’un mètre.

Pailler

d’Hautel, 1808 : Il est fort sur son pailler. Signifie qu’un homme a de l’autorité, de la puissance chez lui ; qu’il sait se faire obéir dans sa maison.

Rigaud, 1881 : Préparer une paille en battant les cartes. (L. Larchey)

France, 1907 : Disposer d’avance les cartes d’un jeu ; argot des grecs.

Pailler, paillier

France, 1907 : Tas de paille, meule de foin. Chenil. Grange, basse-cour d’une métairie où il y a de la paille, du foin. Hangar formé de perches recouvertes de paille. Mauvais lit.
C’est un coq sur son pailler, c’est un individu qui se sent chez lui et qui par conséquent parle et agit en maître. On dit aussi être sur son pailler.
Il est bien fort, bien fier sur son pailler,
il est fort, fier, dans le lieu qu’il habite près de ceux qui peuvent prendre son parti, le soutenir. Voltaire, parlant des juges qui ont condamné La Barre, Calas, Sirven, s’exprime ainsi :

Je voudrais que les gens qui sont si fiers et si rogues sur leurs paillers voyageassent un peu dans l’Europe, qu’ils entendissent ce que l’on dit d’eux, qu’ils vissent au moins les lettres que les princes éclairés écrivent sur leur conduite.

(Glossaire du Centre)

Paillès

France, 1907 : Boucles de cheveux en tire-bouchon que les juifs polonais laissent croitre sur leurs tempes.

Les cheveux sont presque toujours coupés ras, sauf les paillès que le fer ne doit jamais toucher, pas plus que la barbe dont l’hirsute virginité est un hommage au Créateur.

Pailletée

Delvau, 1866 : s. f. Drôlesse du boulevard, — dans l’argot des voyous, qui sont souvent les premiers a fixer dans la langue une mode ou un ridicule. Pour les curieux de 1886, cette expression voudra dire qu’en 1866 les femmes du monde interlope portaient des paillettes d’or partout, sur leurs voilettes, dans leurs cheveux, sur leurs corsages, etc. Elle a été employée pour la première fois en littérature par M. Jules Claretie. J’ai entendu aussi un voyou s’écrier, en voyant passer dans le faubourg Montmartre une de ces effrontées drôlesses qui ne savent comment dépenser l’or qu’elles ne gagnent pas : Ohé ! la Dantzick.

France, 1907 : On appelait ainsi vers 1866 les filles et femmes de mœurs légères qui portaient des paillettes d’or ou de clinquant sur leur voilette, leur corsage, et jusque dans leurs cheveux. Ce mot, d’après Alfred Delvau, aurait été employé la première fois en littérature par Jules Claretie.

Paillette

d’Hautel, 1808 : Des souliers à paillettes. Souliers où il y a beaucoup de clous, comme le sont ceux des porte-faix, des porteurs d’eau, et généralement de tous les hommes de peine.


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