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Persil

Persil

d’Hautel, 1808 : Grêler sur le persil. Exercer son autorité, son pouvoir, son crédit, sa critique contre des gens foibles, ou sur des sujets de nulle importance.

Rigaud, 1881 : Exercice de la promenade au point de vue de la prostitution.

C’était la grande retape, le persil au clair soleil, le raccrochage des catins illustres.

(É. Zola, Nana.)

Virmaître, 1894 : Faire le persil, aller au persil : raccrocher. On n’est pas fixé sur l’origine et la valeur de cette expression. Francisque Michel la fait venir de pesciller ; Delvau dit qu’elle a pour motif que les filles raccrochent dans les terrains vagues où pousse le persil ; le peuple, qui ne connaît ni l’un ni l’autre, applique cette expression aussi bien aux filles de la rue qu’à celles du boulevard, parce que la fille trotte dans la boue et qu’elle a les pieds sales ; or, depuis plus de cinquante ans, on dit d’une fille qui a les pieds malpropres :
— Elle a du persil dans les pieds ; de là : faire son persil (Argot des souteneurs).

Rossignol, 1901 : Une fille publique fait son persil, lorsqu’elle fait les cent pas dans la rue à la recherche de michets.

France, 1907 : Le monde des cocottes, le commerce de la prostitution. Ce mot a dû être importé à Paris par les filles du midi de la France, où persil signifie argent, à moins qu’il ne vienne du latin percilum, œillade.

C’est le grand jour du Cirque, jour du persil et du gratin ; le jour des demoiselles qui se respectent et qui sont seules, du reste, à remplir cette fonction, et des messieurs dont la boutonnière se fleurit d’un gardénia acheté un louis à la bouquetière du cercle.

(Paul Mahalin, Mesdames de Cœur-Volant)

Aller au persil, faire son persil, travailler dans de persil, autant d’expressions courantes pour signifier raccrocher les hommes ; aussi dénomme-t-on les raccrocheuses Mesdames du Persil. Une partie très fréquentée du bois de Boulogne est appelée le Persil depuis la transformation et l’embellissement du bois, sous le second empire, à cause du nombre de filles galantes qu’on y rencontre soit à pied, soit en voiture.

Yen a des tas, yen a d’partout :
De la Bourgogne et du Poitou,
De Nanterre et de Montretout,
Et d’la Gascogne ;
De Pantin, de Montmorency,
De là d’où, d’ailleurs et d’ici,
Et tout ça vient fair’ son persil
Au bois d’Boulogne.

(Aristide Bruant)

Persil (aller au)

Halbert, 1849 : Accoster le passant.

Rigaud, 1881 : Faire une promenade intéressée dans les rues et lieux publics, — dans le jargon des filles. Les variantes sont : Persiller, faire son persil.

Persil (faire son persil)

Hayard, 1907 : Faire le trottoir.

Persil (grêler sur le)

France, 1907 : Exercer son pouvoir, son ressentiment contre des gens infimes, qui ne valent pas la peine de notre colère ; frapper rudement, brutalement un être faible, sans défense. Cependant on trouve dans le Dictionnaire de Trévoux :

Le diable de Papefiguière ne savait grêler que sur les choux et sur le persil, c’est-à-dire il ne faisoit point de mal.

Persil dans les pieds (avoir du)

Delvau, 1866 : Se dit d’une femme qui a les pieds sales — à force d’avoir marché.

Persil en fleur

Halbert, 1849 : Commerce florissant d’une fille.

Persil, persillage

La Rue, 1894 : Promenade d’une femme qui exerce la prostitution. Elle va persiller, faire son persil. Le persil c’est le miché sérieux. On la nomme persilleuse. V. Biche. Le persil désigne encore la partie la plus fréquentée du bois de Boulogne.

Persillard

France, 1907 : Pédéraste qui erre dans les lieux publics à la recherche d’un client ; argot populaire. On dit aussi persilleuse.

Voici comment un douillard, celui qui cherche son persillard ou sa persilleuse, se reconnait… Le douillard porte une canne à bec recourbé. Il fait un léger attouchement de sa canne ou de l’épaule gauche à l’épaule droite du persillard.

(Mémoires de M. Claude)

Persiller

Delvau, 1864 : Se promener, le soir, quand on est putain libre, sur le trottoir des rues et des boulevards où l’on est assurée de rencontrer des hommes qui bandent ou à qui l’on promet de les faire bander.

Pour persiller l’ jour dans la pépinière,
De vingt penauds, j’ lui paye un p’tit panier.

Elles explorent le boulevard, persillent dans les squares.

Lynol.

Delvau, 1866 : v. n. Raccrocher, — dans l’argot des souteneurs de filles. On dit aussi Aller au persil et Travailler dans le persil. Francisque Michel, qui se donne tant de peine pour retrouver les parchemins de mots souvent modernes qu’il ne craint pas, malgré cela, de faire monter dans les carrosses du roi, reste muet à propos de celui-ci, pourtant digne de sa sollicitude. Il ne donne que Pesciller, prendre. En l’absence de tout renseignement officiel, me sera-t-il permis d’insinuer que le verbe Persiller pourrait bienvenir de l’habitude qu’ont les filles d’exercer leur déplorable industrie dans les lieux déserts, dans les terrains vagues — où pousse le persil ?

France, 1907 : Raccrocher les passants.

Trop giron, trop bot pour rien faire,
C’est naturel qu’y soit feignant,
Pauvr’ chat, l’turbin c’est pas sa sphère,
Moi, j’m’en rattrape en persillant,J’me ballade, quand y pleut j’me mouille,
Y m’attend tranquill’ment au lit
Et quand j’rapporte la douille,
Ah ! faut voir comme il est poli,
Et puis l’matin, l’amour ça creuse,
J’y port’ dans l’pieu son chocolat :
C’est vraiment chouett’ pour un’ pierreuse
D’avoir un mec comm’ celui-là.

(André Gill, L’Éponge à Polyte)

Persiller, cueillir du persil, faire son persil

Larchey, 1865 : Raccrocher.

Elles explorent les boulevarts, persillent dans les squares nouveaux, dans l’espoir d’y rencontrer des miches sérieux.

Lynol.

Le miché représente ici le persil indispensable au pot-au-feu de la prostitution. V. Tante.

Persilleuse

Delvau, 1866 : s. f. Femme publique. Se dit aussi du Jeune homme qui joue le rôle de Giton auprès des Encolpes de bas étage.

Rigaud, 1881 : Prostituée qui se promène pour chercher de l’ouvrage. — Les persilleuses typiques ou boulonnaises, se tiennent le long des allées, des contre-allées du bois de Boulogne, du bois de Vincennes. Ces hamadryades entraînent dans les taillis les infortunés que leurs charmes ont séduits. La persilleuse est souvent une pseudo-ouvrière ou une ouvrière sans ouvrage. Elle va alors au persil avec un petit panier à la main. Bien des filles du peuple font croire à leurs parents qu’elles vont à l’atelier et n’ont d’autre occupation que de faire leur persil.

Rossignol, 1901 : Celle qui fait le persil.

France, 1907 : Raccrocheuse.

Un soir, elle descendit poussée par la faim… Quinze jours plus tard, elle était une habituée de Mabille, et faisait rager d’envie les persilleuses célèbres qu’elle éblouissait par un luxe princier. Elle devint, plus tard, une grande dame, et renia Clara et Pomaré, qui furent, avec elle, les étoiles du chahut !

(Ch. Virmaître, Paris oublié)

On donne aussi ce sobriquet aux ignobles jeunés gens qui servent aux plaisirs des pédérastes.

La persilleuse est toujours cravatée (cravaté, voulais-je dire) à la Colin ; sa coiffure est une casquette dont la visière de cuir verni tombe sur les yeux et sert en quelque sorte de voile ; elle porte une redingote courte ou une veste boutonnée de manière à dessiner fortement la taille qui déjà est maintenue dans un corset.

(Léo Taxil, La Prostitution contemporaine)


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