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Pic

Pic

France, 1907 : Apocope de picaillon.

Pic (à)

Delvau, 1866 : adv. A point nommé, à propos, heureusement. Venir ou Tomber à pic. Arriver au moment le plus opportun.

France, 1907 : À point nommé, au moment opportun.

— J’étais en train de m’étirer dans mon lit et de bayer aux corneilles lorsque la petite Séraphine, la fille de la concierge, est montée. On peut dire qu’elle arrivait à pic.

(Les Propos du Commandeur)

Pic (tomber à)

Larchey, 1865 : Tomber à point.

Pic en terre

Clémens, 1840 : Poularde.

Picahou !

France, 1907 : Cri que poussent les enfants la veille de Noël, à Orthez.

Ils s’en vont par les rues, criant : Picahou ! hou ! hou ! et s’arrêtent particulièrement devant les maisons où ils savent qu’il y a des nouveaux-nés. On leur jette des pommes, des châtaignes et des noix.

(V. Lespy et P. Raymond)

Picaillon

France, 1907 : Argent ; synonyme de quibus ; corruption de picaron, monnaie espagnole ; argot populaire. On dit dans le Béarn picahou.

Avec des pains d’sucr’ son père,
Avait gagné des millions,
Amassant des picaillons,
Spéculant sur la misère
D’l’ouvrier qui, pour trois francs,
Va s’crever douze heur’s de temps.

(Ed. Momy, La Mort du soldat millionnaire)

Pour gagner quèqu’ picaillons,
On a bien du mal sans r’proches ;
Mais ceux-là qu’ont des millions,
Y les ont pris dans nos poches !

(Victor Meusy)

Picaillons

Larchey, 1865 : Écus.

Je lui pinçais ses picaillons.

Robert Macaire, ch., 1836.

J’leur donnerons des picalions. Vive la paix ! Vive la nation !

Chanson poissarde du Consulat. Tourneur fils.

Delvau, 1866 : s. m. pl. Pièces de monnaie, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Pièces de cinq francs. — Un certain nombre de pièces de monnaie d’argent. Avoir des picaillons.

Madame Zéphyrin l’aurait plumé, lui aussi s’il avait eu des picaillons.

(Vast-Ricouard, Le Tripot)

Picards (fumée des)

France, 1907 : Il ne s’agit pas ici de la fumée des pipes, mais de la fumée symbolique qui monte à la tête quand on l’a chaude. Les gens de Picardie ont toujours passé à tort ou à raison pour avoir, comme on dit vulgairement, la tête près du bonnet. De là le charitable avis que donne un quatrain du XVe siècle :

De plusieurs choses Dieu vous garde,
De toute femme qui se farde,
De la fumée des Picards
Avec les boucons des Lombards.

Pichenet

Delvau, 1866 : s. m. Petit vin de barrière agréable, — dans l’argot des ouvriers.

Virmaître, 1894 : Petit vin aigre que l’on boit à Argenteuil (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Vin.

France, 1907 : Vin léger ; argot faubourien.

Le pichenet et le vitriol l’engraissaient positivement.

(Émile Zola)

Pichepin

France, 1907 : Sapin résineux.

Qu’elle soit de vulgaire pichepin ou de bois des îles, bons menuisiers, sachons d’abord raboter notre planche. L’œuvre de l’homme ne vaut que par le tour de main.

(Émile Bergerat)

Pichèrre

France, 1907 : Bouteille de deux litres dont on se sert dans le Midi. Voir Pichet.

Pichet

Delvau, 1866 : s. m. Litre de vin.

France, 1907 : Petit vin suret ; on dit aussi pichnet ; argot populaire.

France, 1907 : Litre de vin. En vieux français, c’est un vase, pour le vin, de terre ou de métal. Dans les Pyrénées, on appelle bouteille de piché une bouteille qui contient deux litres.

— Qu’avez-vous donc ? me demanda-t-elle, on dirait que vous êtes ivre. Ivre ? Pourquoi ? C’est à peine si, à l’auberge où nous déjeunâmes, vous avez bu deux pichets de petit vin légers ; et il me souvient que, dans nos folies nocturnes, vous videz sans être incommodé quatre bouteilles du plus capiteux bourgogne…

(Catulle Mendès)

Pichet, pichnet, piccolet, piccolo, piccolino

Rigaud, 1881 : Petit vin suret. Vin du pays de Suresnes ou d’Argenteuil, vin d’un pays qui n’a jamais été renommé par ses vignobles.

Pichet, pichnet, piccolo, picton

La Rue, 1894 : Petit vin suret.

Pichnet, pichenet

France, 1907 : Petit vin suret.

Picholeil

France, 1907 : Pissenlit.

Pichon

France, 1907 : Petit enfant ; vieux mot.

Pick-pocket

Delvau, 1866 : s. m. Voleur, — dans l’argot des anglomanes et des gens de lettres.

Pickpocket

France, 1907 : Voleur qui fouille dans les poches. Anglicisme : de pick, ramasser, et pocket, poche. Pourquoi avoir emprunté à l’anglais quand nous avions le vieux et énergique mot de vide-gousset ?

Le pickpocket de nationalité anglaise est le plus connu — on le rencontre partout — mais il n’est point le plus habile. On lui a fait une réputation qu’il ne mérite pas.
Il est raide, compassé dans ses mouvements et, tout en possédant une grande dextérité de mains, il se ressent du flegme national.
Par exemple, c’est un marcheur infatigable ; dans une journée, il parcourt tous les principaux points de Paris où se porte la foule, et les agents qui lui donnent la chasse, guettant le moment psychologique du flagrant délit pour l’arrêter, sont brisés de fatigue, quand ils rentrent chez eux.

(G. Macé, Un Joli Monde)

Par un abominable barbarisme on a fait un féminin :

Les véritables pickpockettes ont les allures, les manières, la tenue de bonnes bourgeoises en villégiature, et leur costume varie selon les endroits où elles doivent voler. On les rencontre aux gares, aux guichets de chemins de fer, aux stations de bateaux, sur les promenades, dans les théâtres, les musées et les grands magasins. Elles ne s’attaquent qu’aux femmes.

(G. Macé, Un Joli Monde)

Picolo

France, 1907 : Petit vin suret.

Les sales charognes qui trouvent le joint d’utiliser les progrès de la chimie pour fabriquer vinaigres et vins sans y foutre un grain de raisin, empoisonnent le populo qui n’a pas les moyens de s’offrir du picolo nature — et s’enrichissent vivement.
Car foutre, c’est à remarquer : les plus grands bandits, les plus grands assassins, sont — dans la société actuelle — les mieux cotés et les plus riches.

(Le Père Peinard)

Picorage

Larchey, 1865 : Vol commis sur la grande route (Vidocq). — Allusion ornithologique.

Delvau, 1866 : s. m. Travail sur les grandes routes, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Butin provenant d’un vol de grand chemin. (Fr. Michel.) Le picorage n’est autre chose que le grapillage, la maraude, genre de vol pratiqué dans les campagnes au préjudice de la récolte.

France, 1907 : Vol sur les grands chemins ; rapine, maraude. Argot des voleurs.

Picorer

France, 1907 : Voler, rapiner.

En entendant drelin drelin, mon cousin a couru à son bureau, et il a trouvé la concierge de la maison en train de picorer dans le tiroir. En l’apercevant, la bonne femme s’est laissée choir dans la corbeille à papier, les mains encore pleines de louis… ce qui ne l’empêchait pas de protester de son innocence.

(G. Macé, Un Joli Monde)

Picoreur

Virmaître, 1894 : Voleur de grands chemins. Le picorage est le vol commis au hasard sur le passant qui est picoré, ou dans les fermes isolées. Le voleur picore comme la poule, dans les armoires ; il y trouve plus de butin que sur le fumier (Argot des voleurs).

France, 1907 : Voleur, maraudeur. Vieux français conservé dans le patois du Béarn.

Nous avons trouvé que de tout temps ces bons montagnards ont été gaigneurs et picoreurs. Il est si naturel de vouloir vivre, et bien vivre ! Surtout il est si doux de vivre aux dépens d’autrui ! Jadis, en Écosse, tout vaisseau naufragé appartenait aux gens de la côte ; les navires brisés leur arrivaient comme les harengs dans la saison, récolte héréditaire et légitime ; ils se jugeaient volés quand un naufragé tâchait de garder son habit. De même ici les étrangers. L’arrière-garde de Charlemagne y périt avec Roland ; les montagnards avaient roulé sur elle une avalanche de pierres ; après quoi ils se partagèrent les étoffes, l’argent, les mulets, les bagages, et chacun s’en fut dans sa tanière.

(Taine, Voyage aux Pyrénées)

Picot

France, 1907 : Coup de cloche. Voir Piquette.

Picote

France, 1907 : Petite vérole. La personne marquée de la petite vérole est picotée. C’est la variole dans le Béarn. Picote bourde, varicelle.

Picoterie

d’Hautel, 1808 : Lardon, trait satirique, raillerie ; mot piquant, et quelquefois offensant.

Picotin

Delvau, 1866 : s. m. Déjeuner ou souper, — dans l’argot du peuple, qui travaille en effet comme un cheval. Le slang anglais a le mot équivalent dans le même sens (peck). Gagner son picotin. Travailler avec courage.

France, 1907 : Repas. Avoir son picotin, gagner son picotin. Argot des ouvriers : du las batin picotinus, petite mesure, suivant Ménage, ou, suivant Charles Nisard, de picoter, piquer à coups redoublés comme fait la volaille qui mange le grain :

Une poule sur un mur
Qui picotait du pain dur,
Picoti
Picota
Trousse la couette
Et puis s’en va.

France, 1907 : Le devoir qu’on rend aux dames. Vieille expression.

Un gentilhomme grand seigneur, ayant été absent de sa maison pour quelque temps, print le loisir de venir voir sa femme, laquelle estoit jeune, belle et en bon poinct. Et pour y être plus tôt, print la poste environ deux journées de la maison ; là où il arriva sus le tard, et lorsque sa femme estoit couchée, se met auprès d’elle. Incontinent elle fust esveillée, bien joyeuse d’avoir compagnie, s’attendant qu’elle auroit son petit picotin…

(Bonaventure des Perriers, Contes et Nouvelles)

Je trouvais Guillot Martin
Avecque sa nièce Sabine
Qui vouloit pour son butin
Son beau petit picotin,
Non pas d’orge ni d’avoine.

(Clément Marot)

Picotin d’avoine

Delvau, 1864 : Ration de sperme que l’homme marié donne plus ou moins fréquemment a sa femme, afin qu’elle n’aille pas se plaindre a ses voisines — et surtout se faire consoler par ses voisins.

Soudain que la gouge on emmanche,
Lui rebailler le picotin,
Si l’instrument ne se démanche.

G. Coquillart.

Picoure

Halbert, 1849 : Haie ou épine.

Delvau, 1866 : s. f. Haie, — dans l’argot des voleurs, qui, en leur qualité de vagabonds, ont eu de fréquentes occasions de constater que les oiseaux y viennent picorer. Déflotter la picoure. Voler le linge qui flotte sur les haies. La picoure est fleurie. Le linge sèche sur les haies. On dit aussi Picouse.

France, 1907 : Haie. Défleurir da picoure, voler sur les haies le linge que les paysannes y mettent sécher. La picoure est fleurie, il y du linge sur la haie. Argot des voleurs. On dit aussi picouse.

Picouse

Larchey, 1865 : Haie d’épines. V. Défleurir.

Rigaud, 1881 : Haie. — Défleurir la picouse, voler du linge qui sèche en plein air.

Picouse, picoure

La Rue, 1894 : Haie. Défleurir la picoure, voler du linge sur les haies.

Pictancher, picter

La Rue, 1894 : Boire.

Picter

anon., 1827 : Boire.

Bras-de-Fer, 1829 : Boire.

Clémens, 1840 : Boire.

M.D., 1844 : Boire.

Halbert, 1849 : Boire.

Larchey, 1865 : Boire. — De piquette : petit vin. V. Pavillonner.

Hayard, 1907 : Boire.

France, 1907 : Boire. Picter des canons, boire des verres de vin. Argot populaire.

Comme moi gagne de la pièce,
Tu pourras picter des canons,
Et sans aller trimer sans cesse,
Te lâcher le fin rigaudon.
Ne crains pas le pré que je brave,
Car de la bride je n’ai pas peur ;
Dans une tôle enquille en brave,
Fais-toi voleur !

(Chanson tirée des Mémoires de Vidocq)

Picter ou Pitancher

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Boire.

Picter, pictonner

Rigaud, 1881 : Boire. — La picter à la douce et la flancher au frotin, boire, sans se presser, une bouteille de vin et la jouer au billard.

Picton

anon., 1827 : Boisson.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Boisson.

Bras-de-Fer, 1829 : Boisson.

Clémens, 1840 : Vin.

un détenu, 1846 : Vin.

Delvau, 1866 : s. m. Vin bleu, sûret, — dans l’argot du peuple, qui se pique la langue et le nez en en buvant, surtout comme il en boit. « Il en boit comme un Poitevin, » dirait un étymologiste en s’appuyant sur les habitudes d’ivrognerie qu’on prête aux Pictones.

Rigaud, 1881 : Petit vin nouveau.

Vive le picton, Le picton a du bon.

(Louis Huart, Ulysse ou les porcs vengés.)

Un coup d’picton / Moi je m’en fiche / Il faut que j’liche / Un coup d’picton, / J’aime bien mieux l’huil’ que l’ coton.

(B. Dorilas, Un coup de picton.)

France, 1907 : Vin. C’est avec le vin qu’on se pique le nez. Le jus de la treille a dans la langue des ouvriers et des voleurs nombre de qualificatifs dont voici les principaux : bleu, petit bleu, gros bleu, briolet, ginglet, ginglard, huile, pive, pivois, vinasse, etc.

Encore un coup d’picton,
La mère Gaspard, il n’est pas tard,
Encore un verre ;
Encore un coup d’picton
Pour nous mettre à la raison.

(Vieille chanson)

Soiffans picton sans lance,
Pivois non maquillé.

(Chanson argotique)

Picton, piqueton

Larchey, 1865 : Vin supérieur à la piquette. — L’un et l’autre mot font allusion à l’effet produit par le vin commun qui picote le palais. V. Biture.

Si l’ancien picton n’est que de la piquette, Espérons ct’année en fair’ de meilleur.

Layale, ch., 1855.

Pictonner

Delvau, 1866 : v. n. Boire ferme et longtemps. On dit aussi Picter et Pictancer.

France, 1907 : Se livrer à la boisson.


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