d’Hautel, 1808 : Jouer du pouce. Pour dire compter ou donner de l’argent ; faire des dépenses forcées.
J’aimerois autant baiser mon pouce. Se dit en parlant d’une chose qui est fort indifférente ; qui fait peu de plaisir.
S’en mordre les pouces. Se repentir, quand il n’est plus temps, d’avoir fait, ou quelquefois de n’avoir pas fait une chose.
Avoir les pouces serrés. Être à court d’argent ; avoir des affaires embarrassées.
Pouce
Pouce
Pouce !
Fustier, 1889 : Exclamation que poussent les enfants dans leurs jeux en tenant le bras levé et les doigts fermés, moins le pouce. Les gamins indiquent ainsi avec cette sorte de drapeau parlementaire qu’ils cessent momentanément de jouer et qu’on n’a aucune prise sur eux. Ils disent aussi trèfle, par corruption de trêve.
Pouce (avoir du)
Delvau, 1866 : Avoir de la vigueur ; être fièrement campé, crânement exécuté, — dans l’argot des artistes.
Pouce (coup de)
France, 1907 : Petit choc que le débitant imprime à sa balance, ce qui lui permet de filouter sur la quantité de la marchandise.
Pouce (et le) !
France, 1907 : Et le surplus.
Pouce (et le) !
La Rue, 1894 : Davantage, plus qu’on ne croit. Donner le coup de pouce, étrangler. Le coup de pouce du détaillant fait pencher le plateau de la balance avant que le poids exact s’y trouve.
Pouce (mal au)
France, 1907 : Manque d’argent. C’est avec le pouce que l’on compte l’argent. Avoir mal au pouce, c’est ne pouvoir s’en servir pour compter. On dit aussi dans le même sens : avoir les pouces gelés.
Pouce rond (avoir le)
Rigaud, 1881 : Être adroit.
Poucer
La Rue, 1894 : Assommer ou étrangler (donner le coup de pouce).
France, 1907 : Assommer.
Poucette, poussette
France, 1907 : Acte de pousser sa mise, de pousser son enjeu sur le tapis, lorsque l’on est certain de gagner.
Il arrive que les gens du monde aient leurs faiblesses. On en a vu chercher à gagner leur vie par des combinaisons trop ingénieuses ; des doigts qui ne s’étaient pourtant pas corrompus à tenir la plume faisaient la poucette et quelques gentilshommes payaient leurs créanciers avec le revenu de leurs châteaux en Espagne.
(Nestor, Gil Blas)
Girond discipl’ de la poussette,
Dans ta valad’ s’y a tripette,
Sous l’naz du pont y faut marner,
De riff retirer ou pousser,
Que l’caoutchouc sous l’poignet reste,
Manœuvre-le sans faire un geste.
(Hogier-Grison, Pigeons et Vautours)
Il arrive que le grec tient son poing fermé sur le tapis ; il l’ouvre, si le point de son tableau lui paraît bon, et laisse tomber un jeton ou un billet. C’est la poucette du semeur.
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