AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Pousse

Pousse

Bras-de-Fer, 1829 : Corps des gendarmes.

Larchey, 1865 : Gendarmerie. Mot ancien. V. Roquefort. Il confirme le sens que nous avons donné à son synonyme Cogne.

Archer, recors, exempts, Et tout ce que la pousse a nourri de vaillants.

Grandval, 1723.

Delvau, 1866 : s. f. Les gendarmes, — dans l’argot des voleurs.

France, 1907 : Police, gendarmerie.

Cartouche, à ce discours, dit : Nous sommes trahis ;
Allons ! de la vigueur, courage, mes amis,
Tenons ferme. Il descend, s’approche de la porte,
Insulte fièrement leur nombreuse cohorte
« Paroissez, leur dit-il, archers, recors, exempts,
Et tout ce que la pousse a nourri de vaillants.

(Nicolas R. de Grandval, Le Vice puni)

Pousse (ce qui se)

Delvau, 1866 : s. m. Argent, or ou monnaie, — dans l’argot du peuple. Substantif bizarre, — mais substantif. J’ai entendu dire : « Donne-moi donc de ce qui se pousse. »

Pousse (la)

anon., 1827 : Corps des gendarmes.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Brigade de gendarmerie.

Halbert, 1849 : La gendarmerie.

Rigaud, 1881 : La police. Mot usité aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les pousse-culs, les archers lorsqu’ils conduisent en prison. (Hurtaud, Dict. des homonymes.). Pousse, agent de l’autorité.

La Rue, 1894 : La police, les gendarmes.

Pousse-au-vice

Delvau, 1866 : s. f. Cantharide, et généralement tous les aphrodisiaques. Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Mouche cantharide ; allusion aux propriétés aphrodisiaques de la mouche cantharide.

La Rue, 1894 : Cantharide.

France, 1907 : Poudre de cantharide ; argot populaire.

Pousse-café

Larchey, 1865 : Petit verre de cognac, pris après le café.

Ensuite nous avons pris le café, le pousse-café, le repousse-café.

Voizo.

Delvau, 1866 : s. f. Petit verre d’eau-de-vie ou de rhum pris après le café, — dans l’argot des bourgeois.

Rigaud, 1881 : Verre d’eau-de-vie qui suit le café dans l’estomac du consommateur.

Pousse-cailloux

Larchey, 1865 : Fantassin. — Allusion à la marche du piéton.

Votre frère était dans les dragons, moi, j’étais dans les pousse-cailloux.

(Balzac)

Cavalier… tu arriveras au grade de maréchal des logis à force de trotter… Parole d’honneur ! Vaut mieux pousser les cailloux et devenir capitaine.

Vidal, 1833.

Delvau, 1866 : s. m. Fantassin, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Soldat d’infanterie de ligne. En marchant il pousse les cailloux du chemin.

Merlin, 1888 : Fantassin. — Image de la marche sur les routes fraichement chargées.

La Rue, 1894 : Fantassin.

France, 1907 : Sobriquet que les cavaliers donnent aux fantassins.

— Si les Prussiens nous ont pas mal démolis, nous ne leur avons pas ménagé les prunes. Mais, que voulez-vous ? trente contre un !… Aussi notre escadron… labouré, mitraillé, écrasé, flambé ; nos chevaux, éreintés ou éventrés !… Il a fallu faire le coup de fusil avec les pousse-cailloux et les moblots…

(Robert Vallier, Le Capitaine Silence)

On dit aussi pousquin.

Pousse-cul

Delvau, 1866 : s. m. Sergent de ville, — dans l’argot du peuple, qui sait que ces agents de l’autorité ne prennent pas toujours des mitaines pour faire circuler la foule. Les aïeux de celui-ci disaient, en parlant d’un des aïeux de celui-là : Chien courant du bourreau.

France, 1907 : Homme de police, archer ; vieil argot. C’est aussi le sobriquet donné dans le Centre aux huissiers.

Pousse-fauteuil

Virmaître, 1894 : Valet (Argot du peuple).

France, 1907 : Valet.

Pousse-mou

Delvau, 1864 : Variété de Bande-à l’aise.

Retire-toi d’ici, laisse-moi, pousse-mol !
Que le diable t’emporte et te casse le col !

Grandval fils.

Virmaître, 1894 : Homme mou qui travaille avec mollesse, sans courage (Argot du peuple).

Pousse-moulin

Delvau, 1866 : s. f. Eau courante, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Eau, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Eau.

Virmaître, 1894 : Eau. Allusion à ce que l’eau sert de moteur pour faire tourner la roue du moulin (Argot du peuple).

France, 1907 : Eau.

Pousse-pousse

France, 1907 : Petite voiture à bras japonaise. Néologisme introduit depuis l’Exposition de 1889.

Poussée

d’Hautel, 1808 : Voilà une grosse poussée. Se dit par raillerie pour rabaisser la valeur, le mérite du travail de quelqu’un.
Donner la poussée à quelqu’un. Le poursuivre vivement, le tourmenter ; lui faire peur.

Delvau, 1866 : s. f. Bourrade ; coups de coude dans la foule. Par extension : Reproches, réprimande.

Delvau, 1866 : s. f. Besogne pressée, surcroît de travail, — dans l’argot des ouvriers.

Rigaud, 1881 : Ouvrage pressé. Il y a de la poussée.

Poussée de bateaux

Delvau, 1866 : s. f. Se dit ironiquement — dans l’argot du peuple — d’une chose vantée d’avance et trouvée inférieure à sa réputation, ainsi que de toute besogne ridicule et sans profit. On dit mieux : Une belle poussée de bateaux !

Pousser

d’Hautel, 1808 : Pousser la lipe. Pour dire bouder, faire la moue.
Pousser le temps avec l’épaule. Temporiser, retarder, prendre des délais.
Pousser des soupirs. Pour dire soupirer.
Poussé de nourriture. Pour bien repu, rassasié, qui en a par dessus la yeux.

Delvau, 1864 : Introduire profondément son outil dans le ventre d’une femme et besogner comme il faut.

Celui-là poussait un ami.

Régnier.

Oh ! va… va !… mais va donc !… Pousse, tit’ homme… pousse !… mais pousse donc !

H. Monnier.

Ah ! chien… chien !… que tu me fais mal !… Ah ! mes fesses… mes pauvres fesses… Tu pousses si fort que tu me crèves… ah !

La Popelinière.

Delvau, 1866 : v. n. Surenchérir, — dans l’argot des habitués de l’Hôtel des ventes.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Parler, — dans l’argot des faubouriens. On dit aussi : Pousser son glaire.

Pousser à la peau

Virmaître, 1894 : Femme de feu, amoureuse, chaude comme braise dont l’ensemble parle aux sens. Elle pousse à la peau (Argot du peuple).

Pousser dans le battant (se)

Larchey, 1865 : Boire. V. Pivois.

Delvau, 1866 : Boire ou manger, mais surtout boire.

Pousser dans le cornet, l’escarcelle, le fusil (s’en)

Fustier, 1889 : Boire, manger. (V. Delvau : S’en pousser dans le battant.)

Pousser de l’air (se)

Delvau, 1866 : S’en aller de quelque part. On dit aussi : Se pousser un courant d’air.

Pousser de la ballade (se)

France, 1907 : Se promener, flâner.

Va, mon vieux, pouss’ toi d’la ballade
En attendant l’jour d’aujord’hui,
Va donc, ya qu’quand on est malade
Qu’on a besoin d’pioncer la nuit ;
Tu t’portes ben, toi, t’as d’la chance,
Tu t’fous d’la chaud, tu t’fous d’la froid,
Va, mon vieux, fais pas d’rouspétance,
T’es dans la ru’, va, t’es chez toi.

(Aristide Bruant)

Pousser de la ficelle

France, 1907 : Guetter un voleur ; argot de la police Même sens que poiroter.

Pousser des cris de Mélusine

France, 1907 : Pousser des cris perçants. Allusion à la légende de la fée Mélusine condamnés à devenir chaque samedi moitié femme, moitié serpent. Surprise par son mari, le comte Raimondin de Lusignan, dans cette singulière métamorphose, elle poussa un cri perçant, s’envola par la fenêtre et disprarut. Une tradition conservée dans la famille de Lusignan relate que chaque fois qu’un malheur menace la famille, que la mort doit frapper un de ses membres, Mélusine apparait au-dessus de la grande tour du château et pousse des cris aigus.

Pousser du col (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Être content de soi, et manifester extérieurement sa satisfaction, — dans l’argot des faubouriens, qui ont remarqué que les gens fats remontaient volontiers le col de leur chemise. Une chanson populaire — moderne — consacre cette expression ; je me reprocherais de ne pas la citer ici :

Tiens ! Paul s’est poussé du col !
Est-il fier, parc’qu’il promène
Sarah, dont la douce haleine
Fait tomber les mouch’sau vol.

Signifie aussi s’enfuir.

France, 1907 : Se glorifier ; être content de soi.

Brouf, quelle sale garce d’époque !
On tourne le croupion au progrès et on se fiche à faire des courses de vitesse, kif-kif les écrevisses ; à reculons ! Encore un peu et nous aurons dépassé la barbarie du moyen âge pour dégouliner dans on ne sait quelle férocité monstrueuse.
N’empêche qu’on se pousse du col et qu’on a des prétentions à éclairer la route de l’avenir.

(Le Père Peinard)

J’me dis, en me poussant du col :
Vieux veinard, c’est pas d’la p’tit bière,
J’vais r’cevoir dans mon entresol,
Je l’parierais, une rosière.

(E. du Bois)

Pousser l’aventure à bout

Delvau, 1864 : Après avoir peloté une femme, la baiser d’autour et d’achar, à bride abattue.

De ce moment, il est décidé que le comte peut pousser à bout l’aventure.

A. de Nerciat.

Pousser la goualante

Fustier, 1889 : Chanter. (V. Delvau : Goualer.)

Pousser le bois

Delvau, 1866 : v. a. Jouer aux échecs ou aux dames, — dans l’argot du peuple, qui a eu l’honneur de prêter ce verbe au neveu de Rameau.

Pousser le boum du cygne

France, 1907 : Mourir ; argot populaire.

Pousser le buom ! du cygne

Delvau, 1866 : Mourir, — dans l’argot des faubouriens, qui disent cela à propos des garçons de café et de leur fatigant boum ! pas de crème, messieurs ?

Pousser le cul pour avoir la pointe

Delvau, 1864 : Proverbe en usage chez les couturières, et qui signifierait coudre, s’il ne voulait pas dire : Jouer des reins pour avoir au cul la pointe d’une aiguille de viande, — soit un bon gros vit.

Pousser sa chique

France, 1907 : Faire ses besoins.

À moins qu’on rentr’ dans eun’ boutique
Comm’ cell’ d’à l’instant d’où que j’sois ;
J’avais besoin d’pousser ma chique,
J’pouvais pas la pousser dehors.

(Aristide Bruant)

Pousser sa glaire

Rigaud, 1881 : Parler.

Pousser sa moulure

Virmaître, 1894 : Faire ses besoins. Allusion à la moulure ronde qu’il faut pousser avec effort sous le fer du rabot (Argot du peuple).

Pousser sa pointe

Delvau, 1864 : Baiser une femme, la piquer de son fleuret démoucheté.

Vien,
Chien, Foutu vaurien,
Cess’ ta plainte
Et pouss’ ta pointe.

(Parnasse satyrique.)

Delvau, 1866 : v. a. S’avancer dans une affaire quelconque, — mais surtout dans une entreprise amoureuse.

Que de projets ma tête avorte tour à tour !
Poussons toujours ma pointe et celle de l’amour.

dit une comédie-parade du XVIIIe siècle (le Rapatriage).

France, 1907 : S’avancer, explorer un endroit.

Pousser son glaire

La Rue, 1894 : Parler.

Pousser son pas d’hareng saur

France, 1907 : Danser ; argot des voyous.

Pousser son rond

Delvau, 1866 : v. a. Alvum deponere, — dans l’argot des maçons.

Rigaud, 1881 : Aller à la selle.

Pousser un bateau

Delvau, 1866 : v. a. Avancer une chose fausse, inventer une histoire, mentir. Argot des faubouriens. On dit aussi : Monter un bateau.

Pousser un carambolage

France, 1907 : Jouer au billard.

Ils sont là, cinq ou six, les oisifs de la petite ville qui, chaque jour, aux mêmes heures, viennent taper des dominos sur le marbre, pousser un carambolage, lire la feuille locale. Comme ils se sont tout dit, des silences pèsent sur leurs parties, seulement ponctuées par des heurts de billes, par l’annonce d’une levée, la chute d’une cuillère sur un plateau.

(Hugues Le Roux)

Pousser un excellent (se)

Rigaud, 1881 : Manger l’ordinaire de la prison, qui est loin d’être excellent ; mais l’ironie plaît au voleur.

France, 1907 : Manger l’ordinaire de la prison.

Pousser une blague

Fustier, 1889 : Fumer une pipe. Argot de l’École Polytechnique.

France, 1907 : Fumer ; argot des polytechniciens.

Pousser une gausse

Delvau, 1866 : v. a. Faire un mensonge, — dans l’argot du peuple. On dit aussi : Pousser une histoire.

Pousser une selle

France, 1907 : Faire ses besoins. On dit aussi pousser son rond, pousser sa moulure.

Toi qui déjeunes sans vaisselle,
Avec du pain noir pour gâteau,
Bon moissonneur, pousse une selle
Dans la plaine ou sur le coteau.
Ton maître y trouve son affaire :
Ses terrains en sont engraissés !
Jamais tu n’en pourras trop faire,
Tu n’en feras jamais assez !

(Jules Jouy)

Poussette

Rigaud, 1881 : Action de pousser de l’argent sur le tapis, après coup, — dans l’argot des grecs, joueurs de baccarat, qui ont encore donné à ce procédé le nom de mort, La poussette, quoique très surveillée dans les cercles, est très fréquente.

Après avoir vu les deux cartes de votre partenaire, comme son point était bon, vous avez, avec le doigt, poussé, en avant de votre masse, cinq francs qui ont doublé votre enjeu.

(Figaro, du 1er août 1878.)

Le grec pratique également la poussette à la bouillotte, mais seulement quand il fait son reste ; s’il voit qu’il a gagné le coup, il lâche dans sa masse une pièce qu’il tenait cachée dans les deux derniers doigts.

(A. Cavaillé.)

La retirette consiste à opérer le mouvement contraire pour retirer tout ou partie de l’argent engagé lorsqu’on a mauvais jeu.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique