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Prune

Prune

d’Hautel, 1808 : Ce n’est pas pour des prunes. C’est-à-dire, ce n’est pas pour rien, pour peu de chose, etc.

Delvau, 1866 : s. f. Griserie, — dans l’argot du peuple, qui emploie cette expression depuis la création de rétablissement de la Mère Moreaux, c’est-à-dire depuis 1798. Avoir sa prune. Être saoul.

Delvau, 1866 : s. f. Balle ou boulet, — dans l’argot des soldats, qui ne se battent vraiment que pour des prunes. Le mot a des chevrons. Un jour, Sully, accourant pour prévenir Henri IV des manœuvres de l’ennemi, le trouve en train de secouer un beau prunier de damas blanc : « Pardieu ! Sire ! lui cria-t-il du plus loin qu’il l’aperçut, nous venons de voir passer des gens qui semblent avoir dessein de vous préparer une collection de bien autres prunes que celles-ci, et un peu plus dures à digérer. » On dit aussi Pruneau. Gober la prune. Recevoir une blessure mortelle.

France, 1907 : Balle ; allusion à la forme des anciennes balles.

Au même moment, un grand juif hollandais accourait armé d’une fourche. Cela donna du cœur au « singe », qui me dit : « Si tu ne te rends pas immédiatement, je te tue. »Je lui répliquai : « Décampe, ou tu es mort. » Il essaya de me saisir. Je lui envoyai alors dans l’épaule une prune qui le roula par terre.

(Hector France, Chez les Indiens)

On dit aussi dragée, pruneau.

Un jeune maréchal des logis du 11e dragons, fils du général Henry, chef d’état-major du 6e corps, a la tête brisée par un éclat d’obus ; l’aide de camp du commandant du 4e corps, le capitaine de la Tour-du-Pin, s’empare du fanion, pendant que tombe le pauvre enfant :
— Permettez-moi, mon général, dit-il, de prendre la place du maréchal des logis.
Et c’est M. de la Tour-du-Pin qui, jusqu’à la fin de la bataille, porta le fanion tricolore, ce qui faisait dire aux soldats qui passaient :
— Pour sûr, en v’là un qui aime les pruneaux.

(Commandant X, La Nation)

Prune de Monsieur

Delvau, 1866 : s. f. Archevêque, — dans l’argot des voleurs, qui savent que ces prélats sont habillés de violet.

Rigaud, 1881 : Boulet de canon.

Prune et Pruneau

Merlin, 1888 : Balle. Pruneau veut dire aussi chique. On dit encore pruneau d’Afrique.

Prune, pruneau

Larchey, 1865 : Projectile — Allusion de forme.

C’est tout de même vexant d’avoir échappé si souvent aux prunes pour être tué comme un chien enragé.

E. Sue.

Quand j’ai reçu le pruneau, j’ai dit : Bien, c’est le bon !

L. Reybaud.

Rigaud, 1881 : Balle. Recevoir un pruneau.

La Rue, 1894 : Balle. Chique. Œil. Excrément.

Pruneau

d’Hautel, 1808 : Elle est noire comme un pruneau relavé. Locution populaire qui se dit d’une personne qui a le teint extrêmement brun, et notamment d’une femme.

Delvau, 1866 : s. m. Chique de tabac, — dans l’argot des faubouriens.

Delvau, 1866 : s. m. Alvi dejectio. Poser un pruneau. Levare ventris onus.

Rigaud, 1881 : Œil.

Rigaud, 1881 : Excrément humain. Poser son pruneau, sacrifier à Lesage. Allusion à la couleur et à l’aspect des pruneaux desséchés, lorsque le temps et l’air ont passé par là. Variante : Déposer sa pêche.

Rigaud, 1881 : Chique ; boulette de tabac que les soldats, les marins et nombre d’ouvriers promènent de l’une à l’autre joue. La chique à la couleur du pruneau, de là le surnom. — Passe-moi ton pruneau, j’ai avalé le mien.

Surtout retire le pruneau.

(A. Camus.)

Virmaître, 1894 : Tabac en carotte qui se nomme grosse ou petite ficelle ; il se chique. Comme le morceau, une fois mâché, est noir et juteux, on le nomme un pruneau (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Chique de tabac.

Pruneaux

Delvau, 1866 : s. m. pl. Yeux. Boucher ses pruneaux. Dormir.

France, 1907 : Yeux. Boucher ses pruneaux, dormir.

France, 1907 : Testicules.

Pruneaux (aller aux)

France, 1907 : Farce que l’on fait dans les hôpitaux militaires aux nouveaux venus naïfs à qui l’on avise d’aller dans une salle voisine demander soit des pruneaux, soit tout autre dessert à un malade qu’on dit chargé de la distribution.

Prunelle

d’Hautel, 1808 : Jouer de la prunelle. Pour dire, faire des signes d’yeux, jeter des œillades sur quelqu’un ; être d’intelligence.
Conserver quelque chose comme la prunelle de ses yeux. C’est-à-dire, précieusement : avec le plus grand soin.

Prunes

France, 1907 : Testicules.

Prunes (mangeur de)

Rigaud, 1881 : Tailleur.

Prunes (pas pour des)

France, 1907 : Pour quelque chose.

Le dîner débuta gaiement. Ils avaient un sujet de conversation qui prêtait à la médisance et, là-dessus, on pouvait pêcher au hasard : dans le monde officiel, pas une personne que ne fût de première force. Ce n’était pas pour des prunes la quintessence de la province.

(Edgar Monteil)

Une ancienne horizontale demande un fonds de liquoriste bien achalandé de jeunes gens… qui ne viendraient pas là pour des prunes.

(Écho de Paris)

Prunes de Monsieur

Delvau, 1864 : Les testicules, dont les femmes sont si friandes, à cause de l’excellente eau de noyau qui en sort.

Si malgré les vœux de madame,
Les prunes de monsieur m’ont plu,
On doit excuser une femme
Que tenta le fruit défendu.

Marcillac.

France, 1907 : Évêque, à cause de la couleur violette.

Prunes de prophétie

Delvau, 1866 : s. f. pl. Fumées d’un animal, — dans argot des chasseurs.


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