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Qui

Qui

d’Hautel, 1808 : Un je ne sais qui. Se dit par mépris d’un homme obscur et de néant.

Qui a du onze corbeau ?

France, 1907 : Question que se font les typographes, pour annoncer l’arrivée d’un prêtre ou d’un frère ignorantin dans l’atelier.

Qui à du onze corps-beau ?

Delvau, 1866 : Question qui ne demande pas de réponse, pour annoncer l’entrée d’un prêtre dans l’atelier. Même argot [des typographes].

Virmaître, 1894 : Quand un curé entre dans un atelier de composition, cette question salue son apparition. On répond en chœur :
— Ache (Argot d’imprimerie).

Qui a l’âne le tienne par la queue

France, 1907 : Conseil campagnard à qui possède de garder son bien.

Qui a la barbe

Hayard, 1907 : Ivre.

Qui a le trac, qui la connaît

Hayard, 1907 : Malicieux, malin.

Qui aime Bertrand aime son chien

France, 1907 : Quand on aime quelqu’un, on doit aimer tout ce qui lui appartient. Ce dicton se retrouve chez les Latins : Quisquis amat dominum, diligit catulum (Qui aime le maître, aime le chient).

Qui aime bien châtie bien

France, 1907 : Voir Qui bene amat.

Qui aime vilement s’avilit

France, 1907 : Ce dicton toujours vrai — car l’amour pour des êtres vils entraine aux viles actions — est une réminiscence des temps chevaleresques où le mépris entourait tout chevalier ou tout noble qui prenait pour épouse une femme de basse condition, une vilaine. Soit application est maintenant plus étendue.

Qui attend l’écuelle d’autrui a souvent mal dîné

France, 1907 : Ne jamais compter que sur soi.

Qui bene amat bene castigat

France, 1907 : « Qui aime bien châtie bien. » Latinisme qu’on retrouve dans toutes les langues. Bien labeure (travaille) qui chastoit son enfant, dit encore un ancien proverbe. Mais il paraît que le vieux mot chastier ne signifiait pas battre, mais élever, endoctriner, ce qui change complètement le sens de la phrase. Un proverbe hébreu dit : Épargner le bâton à son enfant, c’est de haïr. Dans les Nuées d’Aristophane on lit : « Battre ce qu’on aime est l’effet le plus naturel de tout sentiment d’affection : aimer et battre ne sont qu’une même chose ». Les Allemands disent : « Freundes Schlæge, liebe Schlæge » (Coup d’ami, coup chéri). Les femmes moscovites, des Albanaises mesurent, dit-on, l’affection de leurs maris à la pesanteur de leurs bras et à la violence de leurs gifles. D’après un troubadour, il en était de même des filles de Montpellier :

Les châtaignes au brasier
Pêtent quand ne sont mordues ;
Les filles de Montpellier
Pleurent quand ne sont battues.

Enfin, l’on sait que les fustigations d’Abélard faisaient les délices de la tendre Héloïse.

Qui chante vendredi, dimanche pleurera

France, 1907 : Le vendredi étant le jour où Jésus mourut sur la croix, est, aux yeux des dévots, un jour de deuil. L’on ne doit donc ni chanter, ni rire ce jour-là ; et, si l’on s’amuse, on sera puni le dimanche. Mais, au lieu de gémir le vendredi, les humains devraient le fêter, car c’est, suivant une autre légende, le jour de la naissance de Vénus, dont il porte le nom, Veneris dies, et, dans le monde, il y a plus de sectateurs de la déesse de l’amour que de fidèles du Christ, puisque tout ce qui vit et respire se courbe sous les lois de la déesse qui sortit de l’onde. François Ier le pensait ansi ; il affirmait que tout lui réussissait le vendredi. C’était aussi le jour de prédilection de Henri IV, parce que ce fut ce jour qu’il vit pour la première fois la belle marquise de Verneuil, la plus chérie de ses maîtresses, après Gabrielle d’Éstrées. Sixte-Quint affectionnait le vendredi. Il lui rappelait sa naissance, sa promotion au cardinalat, son élection à la tiare, son couronnement. Le Calendrier des bons laboureurs pour 1618 n’est pas d’accord sur les mérites ou les démérites du vendredi :

Vendredi de la semaine est
Le plus beau ou le plus laid.

Qui compte sans son hôte compte deux fois

France, 1907 : Si l’on ne veut pas recommencer un compte, il faut l’établir avec la personne qui y est aussi intéressée. « Les fréquents démêlés des voyageurs avec leurs hôtes, dit Didier Loubens, quand il s’agit de régler l’addition, ont dû donner lieu à ce proverbe. »

Qui dort dîne

France, 1907 : En dormant, on s’engraisse aussi bien qu’en mangeant. En dormant, on oublie sa faim. Le proverbe latin dit : Quand le renard a faim, il s’endort (Esurienti vulpi somnus obrepit).

Qui en tient une couche

Hayard, 1907 : Bête.

Qui est sine peccato…

France, 1907 : « Que celui qui est sans péché… » Allusion aux paroles de Jésus pour défendre la femme adultère contre les pharisiens : Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. Ces paroles s’adressent ironiquement à tous les pontifes pudibonds, aux pères la Pudeur qui poursuivent chez les autres ce qu’ils pratiquent en secret.

Qui est-ce qui vous demande l’heure qu’il est ?

Delvau, 1866 : Phrase du même argot [du peuple], souvent employée pour répendre à une importunité.

Qui fit Normand fit truand

France, 1907 : Il faut, pour se rendre compte de ce dicton injurieux pour les Normands, savoir que le mot trus signifiait tribut, péage, impôt, de sorte que quand, ce qui arrivait souvent, des gens étaient écrasés, ruinés par les impôts et réduits à la mendicité, ou les appelait des victimes du trus, des truands. Or, de toutes les provinces de France, la Normandie fut la plus accablée d’impôts précisément à cause de sa fertilité.

Si bonne n’estoit Normandie,
Saint Michel n’y serait mie,

dit un proverbe du XVIIe siècle.
Les Normands devinrent donc les imposables par excellence, les contribuables sur lesquels le roi où les seigneurs tiraient à pleines mains, les truands enfin.
Cependant l’épithète est restée comme injure et la malice de nos pères s’est exercée largement contre les descendants de ces descendants de conquérants venus du Nord : « Si le Normand n’exerce la piraterie en mer, il l’exerce en terre », ont-ils dit avec bien d’autres dictons malsonnants. En voici quelques-uns :

Gars normand, fille champenoise,
Dans la maison toujours noise.
   Le Normand trait l’orient et l’occident.
Roux François, noir Anglais, et Normands de toute taille, ne t’y fie si tu es sage.

Qui habet aures audienti audiat

France, 1907 : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » Locution latine tirée de la Bible, répondant à notre expression : « À bon entendeur, salut ! »

Qui hume le tronc du moustier est tout au diable

France, 1907 : Vieil adage qui fait allusion à l’avarice des moines qui prisaient par-dessus tout l’argent et allaient flairer chaque soir aux troncs de leur couvent.

Qui m’aime me suive

France, 1907 : C’est à Cyrus, suivant Montaigne, qu’il faut attribuer le premier ce mot tant de fois répété. Ce prince exhortait ses soldats en disant : « Qui m’aime me suive ! » Le roi de France, Philippe VI, le répéta avant d’entreprendre la guerre contre les Flamands. Comme son conseil il n’approuvait pas cette guerre, il s’adressa au connétable Gaucher de Châtillon : « Et vous, connétable, que pensez-vous de ceci ? Croyez-vous qu’il faille attendre un temps plus favorable ? — Sire, répondit Châtillon, qui à bon cœur a toujours le temps à propos. » Le roi courut embrasser le connétable et s’écria : « Qui m’aime me suive ! » Enfin le même mot est attribué à François Ier, le jour de la bataille de Pavie.

Qui met la nappe est le plus foulé

France, 1907 : Celui qui donné à manger a le plus de frais et de peine.

On porte son dîner et son souper tellement que l’hoste n’est point foulé, sinon qu’il met la nappe.

(Contes de Desperrier)

Qui moult se mire peu file

France, 1907 : Ce vieux dicton, toujours vrai, date de la quatrième croisade d’où les croisés rapportèrent d’Orient des miroirs de glace étamée jusqu’alors inconnus en Europe, où l’on ne se servait que de miroirs en métal poli. Ces glaces, fabriquées à Sidon, eurent un tel succès près des dames et châtelaines qu’elles abandonnèrent pour la plupart fuseaux et rouet pour s’admirer. Venise perfectionna les miroirs de Sidon, et plus tard la fabrique de Saint-Gobain, établie en 1690 en Picardie, surpassa celle de Venise.

Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son

France, 1907 : Allusion aux personnes, et elles sont nombreuses, qui prêtent une oreille complaisante aux médisances et aux calomnies faites sur une autre personne, sans entendre ce qui pourrait la justifier. L’équité voudrait qu’on entendit l’autre cloche. C’est ce que Corneille a exprimé en ces vers :

Quiconque, sans l’ouïr, condamne un criminel,
Son crime eût-il cent fois mérité le supplice,
D’un juste châtiment, il fait une injustice.

Hear both sides, écoutez des deux côtés, disent les Anglais.

Qui ne risque rien n’a rien

France, 1907 : Mot des audacieux, et rien n’est plus vrai ; car il est faux que la Fortune vienne trouver l’homme dans son lit. Aux aventureux seuls elle est favorable. Et si souvent on ne la rencontre pas en courant le monde, on a, du moins., la satisfaction d’avoir osé et vécu. C’est ce qu’on devrait prêcher aux jeunes générations françaises trop portées au servilisme administratif et aux carrières abrutissantes et médiocres de la bureaucratie. Les Anglais ont un dicton plus expressif :

Far better to have run and lost
Than never to have run at all.

« Mieux vaut avoir couru et perdu que n’avoir pas couru du tout. »

Qui refuse, muse

France, 1907 : Il s’agit, dans cette expression, non de refuser de l’argent ou un service à qui en demande, mais une offre, une proposition qu’on pourrait ou devrait accepter. En refusant, on s’expose à muser, c’est-à-dire à perdre inutilement son temps à demander dans la suite ce que l’on vous a offert.

Refuser ce qu’on offre est bon à faire aux fous,

dit Molière.

Qui se contente assez a

France, 1907 : L’homme satisfait de peu a toujours assez. Regnard, dans le Joueur, a plaisamment mis dans la bouche du valet de Valère cette fumisterie de Sénèque :

Tous les biens d’ici-bas sont faux et passagers,
Leur possession trouble et leur perte est légère,
Le sage gagne assez, quand il peut s’en défaire.

Et plus loin :

Que faut-il à la nature humaine ?
Moins on a de richesse et moins on a de peine ;
C’est posséder les biens que savoir s’en passer.

Il est bon de rappeler que c’est sur une table d’or, entouré de tout le luxe des opulents patriciens, que le précepteur de Néron écrivait sur le mépris des richesses.
On disait aussi : Assez y a, si trop n’y a.

Qui sorgue à la paire

Hayard, 1907 : Sans domicile.

Qui tacet consentit

France, 1907 : Qui ne dit mot consent. Cette locution latine était rendue ainsi dans le vieux français : Octroye qui mot ne dit.

Qui terre a, guerre a

France, 1907 : Tout propriétaire est exposé aux procès.

Qui trop embrasse mal étreint

France, 1907 : Il ne faut pas entreprendre trop de choses à la fois ; celui qui tient trop d’objets ne peut les embrasser tous. Vieux dicton.

Mais d’embrasser tant de matières
En un coup, tout n’est pas empraint,
Qui trop embrasse mal estraint.

(Coquillard)

Qui va à la chasse perd sa place

France, 1907 : Celui qui abandonne son emploi, pour se procurer du plaisir, est exposé à le perdre. « Empereur chasseur, dynastie perdue », disent les Chinois. La chasse devient, en effet, une passion qui absorbe toutes les autres, et c’est une des moins excusables, car c’est un restant de barbarie. Tuer sans danger des êtres inoffensifs pour le seul plaisir de tuer, car, dans les hécatombes des chasses royales où présidentielles, c’est la seule rage de détruire qui pousse le chasseur, est un plaisir de brute. Allez chasser le tigre et le lion, ridicules massacreurs de lapins !

Qui va bête à Paris n’en revient que plus bête

France, 1907 : Dicton en usage dans nombre de provinces, qui peut être le synonyme de cet autre : À vouloir blanchir un nègre, on perd son savon.

Eh ! pauvre fanfaron, grave-le dans ta tête ;
Qui va bête à Paris n’en revient que plus bête.

(Jean-Baptiste Coye)

Qui va là ! (donner le)

Rigaud, 1881 : Délivrer un passe-port. — Exhiber un passe-port.

Qui va là (donner le)

France, 1907 : Demander les papiers, le passeport.

Qui vanne sans son ressemble à Babion

France, 1907 : Ce vieux dicton, que l’on répète encore en certaines provinces, sans en connaître l’origine, signifie qu’il ne faut pas faire de choses inutiles comme le nommé Babion, prêtre païen d’une comédie du XIIe siècle (Comedia Babionis), qui, devenu éperdument amoureux de sa pupille, la jeune Viola, la… viola, peut-être avec le consentement d’icelle, mais ayant eu son chien témoin de l’accident, le bourrait de friandises et des meilleurs morceaux de sa table, pour qu’il gardât le secret des choses qu’il avait vues.

Qui vient de loin a beau métier

France, 1907 : Il est difficile de contrôler les récits plus ou moins véridiques des voyageurs. Le dicton faisait allusion aux aventures de voyages avant la vapeur et l’électricité, où les voyageurs prenaient plaisir, soit par vantardise, soit pour se jouer des lecteurs ou des auditeurs, à raconter les histoires les plus fantastiques. Maintenant tout peut facilement être contrôlé.

Les voyageurs (a beau mentir qui vient de loin, dit le proverbe) assurent avoir visité des pays où l’amour hospitalier se pratique plus qu’en public, en famille ! L’hôte, assurent-ils, se voit environné d’un cercle sympathique, composé du père, de la mère, des aïeux et des frères, et même des sœurs jalouses qui s’intéressent à son plaisir.

(Émile Bergerat)

Qui voit ses veines voit ses peines

France, 1907 : Les veines des mains des rudes travail leurs sont plus gonflées et plus noires que celles des oisifs, parce que les tissus du travailleur s’usent davantage et que, obligé de faire des efforts de respiration, il absorbe plus d’oxygène, lequel, par sa combinaison avec l’acide carbonique, donne la couleur noire au sang veineux. Par suite, les veines sont plus visibles. Il en est de même des personnes débilitées, malades, qui voient aisément leurs veines sur leurs mains maigres et transparentes.

Qui-qui

Virmaître, 1894 : Le col.
— Si tu rebiffes, je vais te serrer le qui-qui. (Argot du peuple).

Qui-va-là

Delvau, 1866 : s. m. Passeport, — dans l’argot des faubouriens.

Qui-va-vite

Delvau, 1866 : s. f. Ventris fluxus, courante, — dans l’argot des bourgeois.

Quia

d’Hautel, 1808 : Être à quia, mettre à quia. Être dans un état misérable, dénué de ressource ; être réduit au silence ; ne savoir plus que dire.

Quia (à)

France, 1907 : On dit de quelqu’un qu’il est à quia lorsqu’il ne sait plus que répondre, qu’il est à bout d’arguments. Quia signifie en latin parce que.

Quia nominor leo

France, 1907 : « Parce que je m’appelle lion. » Expression tirée d’une fable de Phèdre, appliquée à celui qui veut abuser de son autorité, de sa force.

Quiaulin, quiauline

France, 1907 : Sobriquet donné dans les environs d’Issoudun et de Châteauroux aux habitants du sud du bas Berry et des frontières de la Marche où l’on se sert d’attelages de bœufs pour la culture et où les laboureurs quiaulent pour soutenir l’allure de leurs bêtes. Par extension, ou appelle quiaulin un paysan à l’air naïf, benêt.

Quibus

d’Hautel, 1808 : Du quibus. Pour dire des espèces, de l’argent monnoyé.

Larchey, 1865 : « Il a du quibus, c’est à dire des écus, de quibus fiunt omnia. »

Le Duchat, 1738.

Delvau, 1866 : s. m. Argent, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Argent.

Vlà qu’un jour que le quibus répondait à l’appel, je dis à Manon la noceuse…

(Charrin, Une nuit bachique, chans.)

La Rue, 1894 : Argent.

France, 1907 : Argent. D’après Ch. Nisard, quibus serait une corruption du bas latin cuignus, type auquel on frappait la monnaie.

Qui a de quoy tousjours est honoré
De toute gent en chascune saison ;
Car devant tous il sera préféré ;
Sans de quibus, il va à reculon.

(Le Débat de l’homme et de l’argent)

Voici les différentes expressions argotiques pour désigner le « vil métal » : des achetoires, de l’affure, de l’artiche, de l’as, de l’atout, de l’auber, — du bath, du beurre, des billes, de la bougie, de da braise, — du carle, du carme, du cé, de ce qui se pousse, du cercle, — de la dole, de la douille, — des faces, du foin, — de la galette, du gallos, de la galtouze, du gras, du graissage, de la graisse, — de l’huile, de l’huile de main, — des jaunets — du métal, de la miche de profondes, du michon, des monacos, des monnerons, de la mornifle, des mouscaillons, — du nerf, des noyaux, — de l’oignon, de l’oignon pèse, de l’onguent, de l’os, de l’oseille, — des patards, de la pécune, des pépettes, des pépins, du pèze, des pedzoles, des picaillons, des piestos, du plâtre, des plombes, des pimpoins, du pognon, du pouiffe, du poussier, — du quantum, du de quoi, — du radin, des radis, des rouscaillons, — du sable, de la sauvette, du sine qua non, du sit nomen, des soldats, des sonnettes, des sous, — de la vaisselle de poche, — du zing, des zozottes.

Quiche

France, 1907 : Sommet, cime. Métathèse de chique, sommet. (H. Labourasse)

France, 1907 : Galette lorraine faite avec de la crème où du fromage ; on y ajoute quelquefois du lard ; de l’allemand kuchen, gâteau.

La quiche est le prélude obligatoire de tout déjeuner lorrain ; elle y tient lieu d’huîtres et doit se manger brûlante et arrosée de vin blanc.

(J. Renauld)

Quiche de bique

France, 1907 : Gué. Quiche de givre, laiteron doux.

Quid deceat, quid non

France, 1907 : « Ce qui convient, ce qui ne convient pas. » Expression latine tirée de l’Art poétique d’Horace, indiquant de garder le bon et de supprimer le mauvais, précepte qui s’applique non seulement aux vers, mais aux choses de la vie.

Quid juris ?

France, 1907 : « Que dit le droit ? » Formule des gens de loi.

Quid novi ?

France, 1907 : « Quoi de nouveau ? »

Quid prodest ?

France, 1907 : « À quoi bon ? » Locution latine.

Quidam

d’Hautel, 1808 : Pour dire un étranger, un inconnu, un homme dont on veut taire le nom.

Quif-quif

France, 1907 : Voir Kif-kif.

Quige proys (la)

France, 1907 : Les testicules.

Quiger

France, 1907 : Aquiger.

Quignon

d’Hautel, 1808 : Un quignon de pain. Pour un gros morceau de pain.

Delvau, 1866 : s. m. Gros morceau de pain.

France, 1907 : Gros morceau de pain.

Quille

Delvau, 1864 : Le membre viril.

Ma tante dessus ses vieux ans
À voulu gouster de la quille
Et s’est faict enfler le devant
D’un petit fils et d’une fille.

(Chantons folastres.)

Si fussiez allé chaque jour,
Pendant qu’Alix était fille,
Planter en son jardin la quille,
À l’envoi chacun eut crié !

Jodelle.

Elles tâchent toujours d’abattre la quille du milieu.

Tabarin.

Larchey, 1865 : Jambe. En 1455 les gueux ou coquillards de Dijon se servaient déjà du mot quilles dans le même sens. La chose nous est prouvée par un texte curieux qu’a publié l’archiviste de la Côte-d’Or, M. Garnier.

La madame du pavillon qui met ses bas ! — Plus que ça de quilles !

Gavarni.

Quiller

Delvau, 1866 : v. a. et n. Lancer des pierres, soit pour attraper quelqu’un qui s’enfuit, soit pour abattre des noix, des pommes, etc. Argot des gamins.

Rigaud, 1881 : Remettre à leurs places respectives les quilles abattues au jeu de la poule, au billard. Quillez donc, vous autres ! Chacun son tour de quiller.

Rigaud, 1881 : Éprouver des désirs amoureux.

Hayard, 1907 : Battre.

France, 1907 : Tirer, viser, taper.

Non, non, je n’irai pas grossir cette bande de parlementaires, qui m’ont tout l’air d’être pourris jusqu’aux moelles et qui ont singulièrement accéléré, depuis vingt ans, la décadence de mon malheureux pays. Moi, député ! Non, mais me voyez-vous me vautrant dans « le sein de la commission » et quillant sur les ministres comme sur les poupées du jeu de massacre, à la foire de Neuilly ?

(François Coppée)

France, 1907 : Lancer des pierres.

Quiller à l’oie

Delvau, 1866 : v. a. Envoyer un bâton dans les jambes de quelqu’un, — par allusion à un jeu cruel qui était encore en honneur chez nous il y a une vingtaine d’années. Argot du peuple.

France, 1907 : Lancer sa canne où une pierre à quelqu’un. Allusion au jeu cruel dans certaines campagnes où une brute à deux pieds, les veux bandés, cherche à frapper à coups de bâton une oie pendue par les pattes.

Quilles

d’Hautel, 1808 : Pour jambes.
Il est planté là comme une quille. Se dit par raillerie d’un homme qui reste debout, sans savoir quelle contenance tenir.
On lui a donné son sac et ses quilles. C’est-à-dire, on lui a donné son compte, on l’a chassé.

un détenu, 1846 : Jambes. Jouer des quilles : s’évader, fuir.

Delvau, 1866 : s. f. pl. Jambes, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Jambes, — dans le jargon des gens pour qui la tête est une boule. — Jouer des quilles, décamper.

Inutile de jouer des quilles, mon vieux.

(X. de Montépin, Le Fiacre no 13)

La Rue, 1894 : Jambes.

France, 1907 : Jambes.

Pendant la répétition d’un ballet, quelques figurantes, adolescentes aux formes grêles, font des pointes et des entrechats. Le petit chien de l’une d’elles s’aventure sur la scène :
— Malheureux ! s’écrie le régisseur, sauve-toi, tu te risques dans un jeu de quilles.

   La femme en tartane blanche,
   Avec ses quilles en fuseau,
   Fait des manières, se déhanche
   Et grimace avec son museau.

(Jacques Rédelsperger)

Les synonymes argotiques sont : ambes, allumettes ; bâtons de cire, de tremplin ; chevaux à double semelle ; cotrets ; échalas, échasses ; flûtes ; gambettes, gambilles, gigues, guibes, guibolles, guibonnes ; merlins ; train numéro 11, trimoises, tuyaux.

Quimpé

Halbert, 1849 : Tombé.

Quimper

Halbert, 1849 : Tomber.

Delvau, 1866 : v. n. Tomber, — dans l’argot des voleurs.

La Rue, 1894 : Tomber.

Virmaître, 1894 : Tomber (Argot des voleurs).

France, 1907 : Tomber ; argot des voleurs, pour quamper. Quimper la lance, uriner.

Quimper la lance

Delvau, 1866 : v. a. Meiere. Même argot [des voleurs].

Rigaud, 1881 : Uriner.

La Rue, 1894 : Uriner.

Quines

Rossignol, 1901 : Dents.

Quinquet

d’Hautel, 1808 : Espèce de lampe ainsi nommée du nom de son inventeur. Vulgairement ce mol se prend pour la vue, les yeux ; ainsi pour exprimer qu’une personne est borgne, on dit qu’Il lui manque un quinquet ; qu’elle n’a plus qu’un quinquet.

Larchey, 1865 : Œil brillant (Vidocq, 1837) comme la lampe Quinquet qui passa en son temps pour un phénix de lumière. On dit : Quelle paire de quinquets ! V. Esbrouffer.

Virmaître, 1894 : Les yeux. La marmotte allume le pante du quinquet (Argot des souteneurs). V. Chasses.

Quinquets

Delvau, 1866 : s. m. pl. Les yeux, — dans l’argot des faubouriens. Belle paire de quinquets. Yeux émerillonnés. Allumer ses quinquets. Regarder avec attention. Éteindre les quinquets. Crever les yeux.

Rigaud, 1881 : Yeux. Allumer ses quinquets, regarder.

La Rue, 1894 : Yeux. Quinquets de verre, lunettes.

Rossignol, 1901 : Yeux.

Hayard, 1907 : Yeux.

France, 1907 : Yeux.

À Bayonne, il y avait, tout près de la cathédrale, rue Contrescarpe, le 32, dont on renouvelait le personnel chaque mois, des petites Espagnoles qui sortaient de nourrice, avec des dents de chien, des accroche-cœurs aussi noirs que leurs sacrés quinquets. Ça ne parlait pas français, mais ça travaillait consciencieusement.

(René Maizeroy)

De la femme du cantinier
J’ai vu les jolis quinquets…
Il n’est pas un seul troubade
De n’importe quelle escouade
Qui n’ait vu les beaux quinquets
De la femme du cantinier.

(Chant de route)

Allumer ses quinquets, regarder attentivement. Éteindre les quinquets, fermer les yeux, dormir. Faux quinquets, lunettes. Avoir une paire de quinquets, avoir des yeux brillants.

Quinquin

France, 1907 : Diminutif de kind, mot flamand qui signifie enfant, par suite, petit enfant, enfançon.

Dors, min p’tit quinquin,
Min p’tit pouchin,
Min gros rojin,
Te m’fras du chagrin
Si te n’dors point qu’à demain.

(Desrousseaux, Le P’tit Quinquin)

Quint

France, 1907 : Cinquième partie d’une terre vendue payée sous l’ancien régime au seigneur, soit par l’acheteur, soit par le vendeur, suivant les localités, soit par les deux à la fois. L’impôt a maintenant remplacé le seigneur.

Quinte et quatorze

La Rue, 1894 : Syphilis.

Rossignol, 1901 : Voir plombé.

France, 1907 : Syphilis.

Avoir quinte et quatorze, dit Alfred Delvau, c’est n’avoir pas su écarter la dame de cœur, ou plutôt la dame de pique.

Quinte et quatorze et le point

Virmaître, 1894 : V. Plombé.

Quinte major

Rigaud, 1881 : Soufflet bien appliqué ; allusion à la quinte majeure.

Je suis bien tenté de te bailler une quinte major, en présence de tes parents.

(Molière, La Jalousie du barbouillé, scène V. — 1663.)

Quinte mangeuse

Rigaud, 1881 : Quinte majeure, au jeu de piquet, — dans le jargon des ouvriers. Quinte mangeuse portant son point dans les vitriers, quinte majeure à carreau.

Quinte-et-quatorze

Delvau, 1866 : s. m. Mal au traitement duquel est affecté l’hôpital du Midi. Avoir quinze-et-quatorze. N’avoir pas su écarter la dame de cœur, — ou plutôt la dame de pique.

Quinte, quatorze et le point

Rigaud, 1881 : Gros lot embarrassant gagné à la loterie de Cythère.

France, 1907 : La syphilis en ses formes variées. Tout ce que peut octroyer à un pauvre diable une Vénus malsaine. C’est, comme l’expression précédente, une allusion au jeu du piquet où celui qui fait quinte, quatorze et le point a gagné.

Au restaurant du Sept de pique,
Après s’être bien rincé l’bec,
Les dam’s dir’nt : Pour payer l’piqu’-nique,
Jouons une partie en cinq sec.
Elles se mir’nt à jouer la bataille,
La manill’, l’écarté, l’boston ;
Les rois, en leur prenant la taille,
Leur prenaient aussi l’manillon.
Charl’s disait, fier comme un Romain :
J’prends la fille et j’passe la main ;
Alexandr’, tout en abattant,
Dit : Je tire à cinq, amer enfants.
La reine Pallas s’met à crier :
Y a maldonn’, c’est a r’commencer !
David répond : J’vais pas plus loin,
Car j’ai quinte, quatorze et l’point.

(Les Chansons et Monologues illustrés)

On dit aussi, quand, en dépit des précautions ordinaires, le virus a pénétré : Quinte, quatorze, la capote et le point.

— Mais, mon garçon, vous êtes malade !
— Moi, non, Monsieur le major, répond en balbutiant le troubade.
— Comment, non ? Sacré nom de Dieu ! t’en as eu pour ton argent : Quinte, quatorze, la capote et le point…

Quintette

Delvau, 1866 : s. m. Le cinq, — dans l’argot des joueurs de dominos.

France, 1907 : Cinq aux dominos.

Quinze

d’Hautel, 1808 : Celui-là vaut quinze. Pour dire ceci est remarquable, je m’en souviendrai.
Faire passer douze pour quinze. Abuser de quelqu’un, tromper sa crédulité.
Faire quatorze lieues en quinze jours. Se dit par raillerie d’un homme qui marche très-lentement.
Il lui donneroit quinze et bisque. Pour, il lui est bien supérieur.

Quinze ans et pas de corset

Larchey, 1865 : Se dit en parlant d’une femme dont les appas ont la fermeté de la jeunesse. Employé souvent avec ironie.

Rigaud, 1881 : C’est une insinuation féminine qui voudrait dire : Jeune et solide de la ceinture en haut, et que les gens d’expérience traduisent par : ni jeune ni solide.

Quinze ans, toutes ses dents et pas de corset !

Delvau, 1866 : Phrase souvent ironique de l’argot des faubouriens, qui remploient à propos des femmes jeunes et bien faites, ou de celles qui se croient ainsi.

Quinze broquilles

Halbert, 1849 : Un quart d’heure.

La Rue, 1894 : 15 minutes, quart d’heure.

France, 1907 : Un quart d’heure, littéralement quinze minutes ; argot des voleurs.

Quinze cents balles (les)

Merlin, 1888 : Les engagés conditionnels.

Quinze cents francs

Rigaud, 1881 : Volontaire d’un an. Il paie quinze cents francs pour son année ; tandis que les autres, les volontaires de cinq ans, ne paient rien du tout ; ce qui n’est pas précisément correct au point de vue démocratique.

France, 1907 : Sobriquet donné aux volontaires d’un an qui payaient 1,500 francs à l’État.

Quinze et bisque (donner)

France, 1907 : Être supérieur dans une chose, rendre des points.

Quinze francs le cent

France, 1907 : Voyageur d’impériale ; argot des cochers.

Quinze joies du mariage (les)

France, 1907 : Expression employée ironiquement pour désigner les déceptions, les contrariétés inhérentes à l’état conjugal. Un livre attribué à l’auteur du Petit Jehan de Saintré, Antoine la Sale, paru vers le milieu du XVe siècle, a sans doute donné naissance à cette antiphrase. Il y est dit dans la préface : « Celles quinze joyes de mariage sont les plus graves malheuretés qui soient sur terre, auxquelles nulles autres peines, sans incision de membres, ne sont pareilles à continuer. »

Ma mère, qu’est-ce que se marier ?
— Ma fille, c’est filer, enfanter et pleurer.

(Dicton provençal)

Les dictons français de même genre sont nombreux. Citons-en quelques-uns :

Le jour où l’on se marie est le lendemain du bon temps.
Qui se marie fait bien et qui ne se marie pas fait mieux.
Qu’on se marie ou non, l’on a toujours à s’en repentir.
Qui se marie se met la corde au cou.
Qui se marie s’achemine à faire pénitence.
Nul ne se marie qui ne s’en repente.
Un bon mariage se fait d’un mari sourd et d’une femme aveugle.
Mariage et pénitence ne font qu’un.
En mariage trompe qui peut.
Mariage, tombeau de l’amour.
Le mariage est un enfer où le sacrement nous mène sans péché mortel.
Mariage et pendaison vont au gré de la destinée.
Mariage et malheur tout en un jour.
Aujourd’hui marié, demain marri.
Homme marié, oiseau en cage.
Le mariage est comme le figuier de Bagnolet, dont les premières figues sont bonnes, mais les autres ne valent rien.

Tous ces dictons émanent évidemment de gens mal mariés ou de cocus.

Quinze sainte-Barbe (La)

France, 1907 : Fête des mineurs qui tombe la dernière quinzaine de novembre et pendant laquelle, pour pouvoir gagner de quoi fêter la sainte, ils descendent dans la mine à 3 heures du matin pour ne remonter qu’à 6 heures du soir. Pendant cette quinzaine, ils ne voient donc pas le jour.

Hélas ! le coup de collier de la quinz’ Sainte-Barbe est tellement dans les mœurs des houilleurs qu’ils réclameraient si la Compagnie — être impersonnel qui, pour eux, équivaut au gouvernement — ne leur permettait pas de travailler quinze à seize heures par jour, pour avoir plus d’argent et fêter mieux la patronne du métier.
On sait, d’ailleurs, que les fidèles de la vierge chrétienne qu’un père barbare décapita pour la débaptiser, ont en elle une confiance absolue.
Dans la mine, pendant qu’on travaille « pour elle », on ne craint plus le grisou. Il n’est pas rare de voir apporter, durant la fameuse quinzaine, des statuettes de la sainte, qu’on installe dans la mine, et près desquelles on allume des bougies.
Vous entendrez encore des vieux ouvriers affirmer avec conviction que sainte Barbe a le pouvoir d’attendrir le charbon, si bien que ceux qui l’honorent en abattent davantage que les athées qui la dédaignent.

(Basly, La Nation)

Quinze sur la partie (avoir)

France, 1907 : Avoir avant les autres un avantage sur une affaire.

Quinze-reliques

France, 1907 : Sobriquet donné par les soldats du premier empire aux Autrichiens, à cause de leur dévotion et des scapulaires et médailles qu’on trouvait sur les blessés et les morts.

Pour lors, les Autrichiens arrivent et la 32e n’avait point encore enlevé la redoute, et nous n’étions plus que sept, et pour lors nous étions frits, tellement que les Quinze-Reliques dégringolaient déjà en masse et nous tombaient sur le râble que c’en était un vrai plaisir.

(Ernest Capendu, La 32e demi-brigade)

Quinze-vingt

Larchey, 1865 : Aveugle ainsi nommé à cause de l’établissement qui lui sert d’asile à Paris.

Je suis obligé de demander mon chemin comme un quinze-vingt.

La Correctionnelle.

Delvau, 1866 : s. m. Aveugle, — dans l’argot du peuple.

Quinze-vingts (musique de)

France, 1907 : Musique médiocre, comme en exécutent les aveugles des rues.

Quipe

Rigaud, 1881 : Homme d’équipe, — dans le jargon des employés des chemins de fer.

France, 1907 : Homme d’équipe.

Quiproquo

d’Hautel, 1808 : Malentendu. Dieu nous garde d’un quiproquo d’apothicaire et d’un et cœtera de notaire. Voyez Notaire.

Quiquandaine

France, 1907 : Sorte de grand vase en métal dont on se servait dans les ménages pour divers usages, cuvette, bidet, ou chaudron.

Quiquette

France, 1907 : Nom que les petites filles donnent à la verge des petits garçons. On dit aussi quéquette.

Quiqui

Delvau, 1866 : s. m. Abatis de toutes sortes de choses, têtes de chats, os de lapins, cous d’oies, etc., — dans l’argot des chiffonniers, qui vendent cela aux gargotiers, lesquels « en font de fameux potages ».

Rigaud, 1881 : Poulet et, en général, toute sorte de volaille, — dans le jargon des chiffonniers. — Par extension tout ce qu’ils trouvent bon pour leur casserole ou pour celle du gargotier, morceaux de choix tels que : épaves de pâtés, restes de poissons, manche de gigot encore fourni de viande, etc.

La Rue, 1894 : Cou. Abattis, os et débris de volaille ramassés dans les ordures et dont les gargotiers font du bouillon.

Virmaître, 1894 : Rognures de viandes ramassées par les chiffonniers dans les ordures. Ils les revendent aux Borgias à 1 fr. 15 qui en font des potages (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Le cou.

France, 1907 : Rognures de viandes, détritus ramassés par les chiffonniers dans les ordures et revendus aux restaurateurs à bon marché qui en confectionnent des potages fort appréciés de leur clientèle. Ce nom vient évidement de quiqui, cou, morceau généralement peu estimé et qu’on trouve plus souvent que les cuisses ou les ailes sur les tas d’ordures.

France, 1907 : Poulet.

— Hein ? tu fais la traînée, bougre de trognon ! Je t’ai entendue danser d’en bas. Allons, avance ! Plus près, nom de Dien ! et en face : je n’ai pas besoin de renifler ton moutardier. Est-ce que je te touche, pour trembler comme un quiqui ?

(Émile Zola, L’Assommoir)

France, 1907 : Le con : on écrit aussi kiki.

Quiqui (le)

Hayard, 1907 : Le cou.

Quiquiriqui

France, 1907 : Petit coq à la voix perçante. Onomatopée.

Quitourne

Fustier, 1889 : Fenêtre.

Quitourne (allumer la)

France, 1907 : Mettre une lampe allumée derrière le rideau de la fenêtre, pour indiquer aux passants qu’il y a dans la chambre une dame de bonne volonté. Argot des filles.

Quittance

d’Hautel, 1808 : Cela fait quittance. Pour nous sommes quittes. Se dit lorsqu’on a regagné les parties que l’on avoit perdues au jeu, ou que l’on s’est acquitté avec un créancier.
Donner quittance à quelqu’un. Pour, le congédier, ou refuser ses offres.

Quitte

d’Hautel, 1808 : Nous voilà quittes et bons amis. Se dit en soldant un compte avec quelqu’un pour qui on a de l’amitié.
Il en a été quitte pour la peur. Se dit de celui qui s’est retiré sain et sauf, d’un grand péril, d’une mauvaise affaire ; ou qui est revenu d’une grande maladie.
Quitte à quitte. Pour dire que l’on s’est acquitté au jeu, que l’on a regagné son adversaire.

Quitter

d’Hautel, 1808 : C’est aujourd’hui la Saint-Lambert, qui quitte sa place la perd. Voyez Place.
Il ne quitte rien du sien. Pour, il est ladre et intéressé.
Il n’en quittera rien que par le bon bout. Se dit d’un homme qui s’attache à quelque chose avec opiniâtreté.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique