Delvau, 1866 : v. n. Boire, s’enivrer. L’expression date évidemment du fameux Ramponneau, le cabaretier de la Courtille.
France, 1907 : Boire à la guinguette. Cet archaïsme, fort usité au XVIIIe siècle, est à peu près ignoré aujourd’hui. Il mérite d’être rappelé. Ramponneau était le nom d’un cabaretier qui abreuvait la populace toujours altérée des faubourgs à raison de trois sous et demi la pinte de vin ; modération, dit Mercier, étonnante dans un cabaretier et qu’on n’avait point encore vue jusqu’alors.
Sa réputation fut aussi rapide qu’étendue. Une affluence extraordinaire rendit son cabaret trop étroit ; et l’emplacement s’élargit bientôt avec sa fortune. Je ne parlerai point ici des princes qui le visitèrent, Le sourire du peuple, a dit Marmontel, vaut mieux que la faveur des rois.
La fortune vint à la suite de la renommée ; il enrichit la langue d’un mot nouveau, et, comme c’est le peuple qui fait les langues, ce mot restera : on dit ramponer, pour dire : boire à la guinguette hors de la ville, et un peu plus qu’il ne faut
(Mercier, Tableau de Paris)