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Rap

Rap

Rossignol, 1901 : Le dos.

Rapapillotage, rapapiotage

France, 1907 : Réconciliation.

Souvent elles aimeront moins l’amant que l’amour, et, sachant par expérience que les rapapillotages ne valent pas mieux qu’un dîner réchauffé, elles se garderont bien, si elles sont lâchées par le second amant, de retourner au premier amant ; elles on prendront un troisième tout neuf, quitte à… passer la main à un quatrième, si le troisième ne fait pas l’affaire. C’est surtout pour la Parisienne qu’il est juste de dire que, s’il y a des femmes n’ayant pas d’amant, il n’y en a pas qui n’en ait eu qu’un.

(Colombine, Gil-Blas)

Rapapilloter

Virmaître, 1894 : Un ménage désuni se rapapillotte. Mot à mot : se raccommode. La chanson populaire dit : Je me rapapillote Avec Charlotte. (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Réconcilier.

Bougrement d’eau a coulé sous les ponts depuis que les républicains français, pour détourner les prolos de la Sociale, bouffaient du calotin à chaque repas et faisaient un battage des cinq cents diables avec l’anticléricalisme.
Oui, foutre, nous sommes loin de l’apostrophe de Gambetta à Romans : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! » de la laïcisation à outrance, de l’article 7, du simulacre d’expulsion des jésuites qui, chassés par la porte, rentraient subito par la fenêtre, et de toutes les autres couillonnades gambettistes et ferrystes.
Aujourd’hui, ces beaux merles, curés et républicains à la flan, sont cul et chemise. La républicanaille qui a pris du ventre à exploiter jusqu’à la gauche le populo, et lui voyant — par-ci, par-là — des velléités de rouspétance, s’est rapapillotée avec les sacs à charbon qui, aucun bon bougre ne l’ignore, sont les maîtres abrutisseurs.

(Le Père Peinard, 1897)

Rapapilloteur

France, 1907 : Réconciliateur.

Rapapiotage

Rigaud, 1881 : Réconciliation. — Rapapioter, réconcilier. Rapapioteur, rapapioteuse, celui, celle, par l’entremise de qui s’est faite une réconciliation.

Rapapioter

France, 1907 : Réconcilier.

Les autoritaires veulent conserver ce qui existe et tenir le populo sous leur coupe. Ils varient bougrement de couleur des uns aux autres : des fois même, ils se chamaillent, — mais, en fin de compte ils se rapapiotent sur le dos des prolos.

(Almanach du Père Peinard, 1894)

Rapapioteur

France, 1907 : Réconciliateur.

Rapatriage

d’Hautel, 1808 : Réconciliation, oubli mutuel des erreurs et des torts.

Rapatrier

d’Hautel, 1808 : Raccommoder deux personnes brouillées.
Se rapatrier. Faire la paix, se réconcilier avec, quelqu’un, convenir réciproquement d’oublier ses torts.

Rapatrier (se)

Delvau, 1866 : Se réconcilier, — dans l’argot du peuple.

Rapatu

Halbert, 1849 : Morpion.

Rapatu, rapattu

France, 1907 : Pou ; argot des voleurs.

Rape

La Rue, 1894 : Dos.

Virmaître, 1894 : Le dos. Rape, avare.
— Il est dur comme la rape du menuisier.
C’est de rape qu’on a fait rapiat pour désigner les auvergnats, qui, comme on le sait n’attachent pas leur chien avec des saucisses (Argot des voleurs et du peuple). N.

Râpe

d’Hautel, 1808 : Donner de la râpe douce. Pour dire flatter, cajoler, caresser.

Delvau, 1866 : s. f. Le dos, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Dos et, principalement, dos de bossu, dos bombé en forme de râpe.

Rossignol, 1901 : Avare.

Il n’offre jamais rien, c’est une râpe.

Hayard, 1907 : Dos (le vrai mot est râble).

France, 1907 : Avare. Diminutif de rapiat. « Quelle sale râpe que ce vieillard ! »

France, 1907 : Dos. Il râpe les endroits où il s’appuie.

Râpé

d’Hautel, 1808 : Un habit râpé. Pour dire usé jusqu’à la trame, à profit.

France, 1907 : Pauvre dont la misère s’étale sur les vêtements. Râpé comme la Hollande, allusion au fromage de ce nom, que l’on râpe en place de gruyère ou de parmesan.

France, 1907 : Piquette, boisson obtenue en jetant de l’eau sur des fruits ou du marc de raisin.

Râpé (un)

Merlin, 1888 : Un officier sans fortune.

Râpé comme la Hollande

Rigaud, 1881 : Très minable. Allusion au fromage de Hollande râpé.

Rape d’orient

La Rue, 1894 : Diamant.

Râpe d’orient

France, 1907 : Diamant.

Râpée

France, 1907 : Coït.

Raper

La Rue, 1894 : Chanter mal.

Virmaître, 1894 : Chanter. Vieille expression de goguette pour qualifier un chanteur qui écorchait les oreilles de ses auditeurs. Mot à mot : il rapait sa chanson (Argot du peuple). N.

Râper

Rigaud, 1881 : Chanter. (L. Larchey) Et, principalement, chanter d’une manière monotone, ou chanter une chanson idiote, une chanson qui rappelle le bruit de la râpe.

France, 1907 : Chanter d’une voix rude et gutturale, écorcher les oreilles de ses auditeurs.

Rapere in jus

France, 1907 : Citer en justice. Locution latine.

Rapetasser

d’Hautel, 1808 : Des souliers rapetassés ; des habits rapetassés. Pour dire, raccommodés grossièrement.

France, 1907 : Refaire.

Cette saloperie d’impôts indirects qui, quoique pas visibles à l’œil nu des aveugles, se sentent bougrement, avait déjà subi pas mal d’anathèmes avant le grand coup de chien d’il y a cent ans. Tellement qu’au début, la Constituante dut les biffer du programme des nouveaux impôts, aussi bien que les dîmes.
Cet impôt d’origine féodale, qu’on appelait alors les aides, ne tarda pas à rappliquer, comme toutes les cochonneries dut « bon vieux temps » que les bourgeois rapetassaient en les débaptisant à peine ; la loi du 5 ventôse au XII le remit sur pattes.
Et ainsi pour tout ! Les corvées se muaient et prestations, la gabelle en impôt du sel, les douanes intérieures en octroi, la dime en budget des cultes, etc., etc.
Si bien que, petit à petit, la kyrielle des impôts devenait aussi longue que sous la défunte royauté.
Les impôts indirects — ceux qu’on ne voit pas — comme le disait dans un de ses moments de lucidité l’écrivassier bourgeois Bastiat, sont une chose d’une traitrise carabinée.
On les paies s’en apercevoir, au coin du feu, au plumard, à table, au café… à tous les instants de notre vie.

(Le Père Peinard)

Rapetisser

France, 1907 : Battre, c’est-à-dire rendre petit, humble. L’individu battu est humilié.

Râpeur

France, 1907 : Chanteur à la voix rauque.

Près d’eux, moins nombreux, sont installés les chanteurs en ballade, ténors de ruisseau, barytons de cours, basses de cabarets, au répertoire varié, râpeurs de couplets naturalistes, ne travaillant sérieusement que le lundi, ce dimanche des ouvriers.

(G. Macé, Un Joli Monde)

France, 1907 : Chevalier d’industrie ; individu qui vit d’expédients.

Rapia, rapiat

France, 1907 : Avare, grippe-sou ; argot populaire.

Au moyen âge, sais-tu quels étaient les banquiers, les tripoteurs d’argent, les rogneurs d’écus ?
Ce fut, pendant un sacré temps, des types venus de la Lombardie. Et, nom de dieu, on les exécrait ferme, car ils étaient bougrement rapias. Le populo avait du cœur à gueuler : « Mort aux Lombards ! »
Les Lombards ont cessé d’être banquiers, et nous n’avons pas cessé d’être exploités !

(Le Père Peinard)

Rapiat

Larchey, 1865 : Auvergnat, avide, avare. — D’Hautel (1808) fait venir ce mot de Rapiamus. — V. Flanelle.

Delvau, 1866 : s. m. Auvergnat, Savoyard. Même argot [des voleurs].

Delvau, 1866 : s. et adj. Cupide, avare, un peu voleur même, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Rapace. Le rapiat n’est pas précisément un voleur. Il aime l’argent, il ne néglige aucune occasion d’en gagner. Pour lui, il n’y a pas de petits profits. À la rapacité, il joint ordinairement l’avarice ; c’est alors le plus beau spécimen du genre, le superlatif de rat.

La Rue, 1894 : Rapace. Avare.

France, 1907 : Auvergnat, Savoyard. Tous deux sont renommés pour leur âpreté au gain, leur rapacité. Un vieux proverbe dit : « Avare comme un Auvergnat. »

Rapiau

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Fouille, recherche. Faire le rapiau, chercher des objets volés.

France, 1907 : Raccommodage.

Rapide (le)

Rigaud, 1881 : Train rapide sur les grandes lignes de chemins de fer. Le rapide marche un peu plus vite que l’express, sans plus d’accidents que les trains de banlieue.

Rapière

d’Hautel, 1808 : Épée de bretteur ; vieille et longue épée.

Rapiller (se)

France, 1907 : Se sauver ; argot des voleurs.

Rapin

Larchey, 1865 : « Ce joyeux élève en peinture qu’en style d’atelier on appelle un rapin. » — Balzac.

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais peintre, — dans l’argot des bourgeois.

France, 1907 : Élève peintre et, par extension, mauvais peintre.

Quand on veut être modèle
Chez les rapins,
Chez les rapins,
Suffit pas d’être belle,
Faut prendre des bains,
Des bains.

(L. Xanrof)

Rapiole

La Rue, 1894 : Fille publique.

France, 1907 : Prostituée.

Rapiot

Delvau, 1866 : s. m. Pièce mise à un habit ou à un soulier, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Rapiécetage, ravaudage.

La Rue, 1894 : Rapiécetage. Fouille des condamnés.

France, 1907 : Même sens que

France, 1907 : Petite pièce mise à un vêtement ou une chaussure.

Rapioter

Larchey, 1865 : Rapiécer.

Monsieur, faites donc rapioter les trous de votre habit.

Mornand.

Delvau, 1866 : v. a. Rapiécer.

Delvau, 1866 : v. a. Fouiller, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Repriser, rapiécer, raccommoder, — dans le jargon des marchands fripiers et des savetiers.

Rigaud, 1881 : Fouiller un condamné, — dans le jargon des voleurs. Autrefois le mot s’appliquait à la visite pratiquée sur les condamnés en partance pour Toulon, Brest et Rochefort. — Le grand rapiot, c’était la visite préliminaire qu’on pratiquait sur les condamnés qui, à leur sortie de Bicêtre, étaient dirigés sur les bagnes.

Virmaître, 1894 : Fouiller dans les poches de quelqu’un. Ce devrait être dépioter puisque l’on le fouille dans l’intention de le dévaliser. Cette expression est néanmoins employée par les voleurs. Les ouvriers tailleurs sont plus logiques. Pour rapiécer (mettre une pièce), ils disent rapioter (Argot des voleurs et des tailleurs).

France, 1907 : Raccommoder, ravauder, rapiécer.

France, 1907 : Faire main basse sur des objets. Tout rapioter, tout emporter.

Rapioteur

La Rue, 1894 : Ravaudeur. Rapioter, ravauder.

France, 1907 : Ravaudeur.

Rapioteur, rapioteuse

Rigaud, 1881 : Raccommodeur, raccommodeuse de vieilles hardes.

Georges Cadoudal, avant son arrestation, avait trouvé asile chez une jeune rapioteuse du Temple.

(F. Mornand, La Vie de Paris.)

Rapiquer

Delvau, 1866 : v. n. Revenir quelque part, retourner à quelque chose. Argot des faubouriens. On dit aussi et mieux Rappliquer.

France, 1907 : Revenir, rentrer. Déformation populaire de rappliquer.

Raplapla

France, 1907 : Rengainé, chose cent fois redite. Onomatopée, imitant le raplapla du tambour.

La définition de Dumas : « Les affaires, c’est l’argent des autres », cette définition, qui paraissait hardie et même cynique, il y a cinquante ans, est devenue rococo, raplapla. Car, il ne faut pas nous le dissimuler, aujourd’hui, les affaires, ce n’est plus seulement l’argent, mais c’est le nom, l’honneur et la vie même des autres. C’est admis, c’est reconnu.

(Maurice Donnay)

Rapliquer

M.D., 1844 : Venir souvent.

M.D., 1844 : Arriver.

Rapochener

France, 1907 : Faire taire quelqu’un, lui clouer de bec ; patois meusien.

Rapointi

Rigaud, 1881 : Maladroit. — Souffre-plaisir des émigrés de Gomorrhe, — dans le jargon des ouvriers du fer ; par réminiscence des déchets de fer nommés rapointis de ferraille.

La Rue, 1894 : Homme sans valeur ou de mœurs innommables.

France, 1907 : Maladroit, gauche.

France, 1907 : Pédéraste.

Rappeler

d’Hautel, 1808 : Il ne rappelle pas son buveur. Se dit du vin qui n’est pas potable ; qui ne vaut rien ; et, par extension, d’une personne dont la figure n’a rien d’engageant, rien d’aimable.
On dit aussi, dans un sens affirmatif et opposé, Il rappelle son buveur, etc.
Se rappeler. Ce verbe veut toujours un régime direct ; c’est donc une faute que de dire, comme le font beaucoup de gens, vous rappelez-vous de cette histoire ? oui, je m’en rappelle. Vous rappelez vous cette histoire, dites, je me la rappelle.

Rappiller (se)

La Rue, 1894 : Se sauver.

Rappliquer

Clémens, 1840 : Revenir.

Larchey, 1865 : Revenir (V. Flacul), Répliquer (V. Suage).

Rigaud, 1881 : Retourner, revenir, rentrer. Rappliquer à la taule, rentrer à la maison.

Merlin, 1888 : Arriver, revenir. — On rapplique à la caserne, à l’exercice, à la soupe, etc.

La Rue, 1894 : Retourner, revenir.

Virmaître, 1894 : Revenir.
— Depuis huit jornes que je suis en bordée, je rapplique à la piaule, mince de suif à la clé (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Venir, aller, se rendre.

Hayard, 1907 : Revenir.

France, 1907 : Revenir, rentrer.

Ratinel marie sa fille au petit de la Rochepurée ; on convient qu’on achètera le mobilier à frais communs. Ils vont chez le tapissier, le beau-père et le gendre : ils discutent, choisissent ce qu’il y a de mieux, se font faire un prix approximatif ; ils s’en vont et, dix minutes après leur départ, le tapissier voit arriver le beau- père qui lui dit : « Ce n’est pas tout ça, je vous ai amené mon gendre » et il demande une commission de vingt mille francs. L’autre est épaté, lorsque, dix minutes après le beau-père, il voit rappliquer le gendre, qui lui dit : « Ce n’est pas tout ça, je vous ai amené mon beau-père et il réclame une commission de trente mille francs. »

(Maurice Donnay)

Rappliquer à la taule

France, 1907 : Rentrer chez soi.

Rappliquer au plumard

France, 1907 : Aller se coucher.

Tout à coup, la môme regarda sa montre et sursauta :
— Onze heures et demie, bien le bonsoir, faut que j’rapplique au plumard !
— Tu ne nous quitteras pas comme ça, Claquette.
— Vous êtes bien gentils, mais mon p’tit homme m’attend, et, si j’étais trop en retard, je pense que je danserais dans les grands prix, répliqua-t-elle.

(Champeaubert)

Rappliquer, repiquer au tas

France, 1907 : Recommencer.

Mais pourquoi qu’a m’fait des ch’veux gris ?
Faudrait qu’j’y fout’ l’argent d’mes s’maines.
J’ai beau y coller des châtai’nes.
A r’pique au tas tous les sam’dis.

(André Gill, La Muse à Bibi)

Rappointi

France, 1907 : Chétif, avorton ; argot faubourien.

Rappointis

Virmaître, 1894 : Morceau de fer pointu, forgé par un apprenti. On appelle ainsi les chétifs (Argot du peuple). V. Avorton. N.

Hayard, 1907 : Vieux outils.

Rapport (signer le)

France, 1907 : Faire la corvée de balayage ; argot militaire. On dit aussi : copier l’ordre.

Rapporteur

Delvau, 1866 : s. m. Élève qui dénonce ses camarades au maître. Argot des écoliers.

Rapporteuse (la)

France, 1907 : La police ; argot des voyous.

Rapsodis

France, 1907 : Vieilleries, vieilles nippes.


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