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Rire

Rire

d’Hautel, 1808 : Il ne riroit pas pour un empire ; pour un jambon. Manière burlesque d’exprimer que quelqu’un est d’un froid, d’un sérieux tel que rien ne peut le dérider.
Le rire de St.-Médard. Un rire forcé.
C’est du vieux jeu, on n’en rit plus. Se dit d’une plaisanterie.
Rira bien qui rira le dernier. Se dit de celui qui se flatte trop tôt d’un succès, et dont la joie ne peut durer long-temps.
Se chatouiller pour se faire rire. S’efforcer de rire quand on n’en a pas envie.
On dit par exagération d’un homme original et fort plaisant, qu’il feroit rire un tas de pierres.
Rire du bout des dents.
Ne pas rire de bon cœur ; cacher sous un faux air de gaieté le chagrin que l’on ressent intérieurement.
Il rit comme on pleure à Paris. Se dit pour se moquer d’un enfant qui pleure sans sujet.
Se regarder sans rire. Laisser tomber la conversation ; ne savoir que dire ; manquer d’entretien.
On dit pour persuader quelqu’un que l’on prend quelque chose au sérieux, ce n’est pas pour de rire ; dites, en suppriment le de explétif : ce n’est pas pour rire.
Les locutions, c’est pour de bon, c’est pour tout de bon, ne sont pas moins vicieuses, et doivent être soigneusement rejetées.

Rire à la caisse

Rigaud, 1881 : Toucher chez un agent de change ou recevoir des mains d’un spéculateur en perte le montant d’une différence ou d’une prime. (Paris-Vivant, Le Million.)

Rire aux anges

Delvau, 1866 : Sourire doucement en dormant, — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Rire seul et sans sujet ; allusion au rire des tout petits enfants dans leur berceau.

Rire comme des perdus

France, 1907 :

Nous sommes, sortans de Sicile,
De Carybde tombés en Scylle,
C’est tomber de fièvre en chaud mal,
Polyphème, étrange animal,
Nous fit à tous avoir la fièvre,
Il me fit courir comme un lièvre
Et bien souvent, de pur effroi,
Il me semble que je le vois.
Mais l’homme de cœur tout surmonte ;
Un jour que nous ferons le conte
De tant de beaux combats rendus,
Nous rirons comme des perdus.

(Scarron, Virgile travesti)

Rire comme un bossu

France, 1907 : Rire de bon cœur. Les bossus passent, à tort ou à raison, pour des gens sinon fort gais, mais fort malicieux, sachant saisir du premier coup les ridicules de chacun et en profiter. « Ils ont en général, dit Loubens, l’esprit satirique, parce que, sans cesse en butte aux attaques du ridicule, ils ramassent l’arme qu’on leur lance et la retournent contre leurs adversaires. »

Lise, chose singulière !
Se fil, un soir, s’esquivant,
En tombant sur le derrière,
Une bosse par devant,
Chez la fillette précoce,
Ce soir-là, j’étais reçu :
Quand j’aperçois cette bosse,
Moi, je ris comme un bossu.

(Lesueur, Les Bosses)

Rire comme un cul

Delvau, 1866 : Rire sans desserrer les dents.

Virmaître, 1894 : Rire sans desserrer les dents. Veut dire aussi rire comme un imbécile, sans savoir pourquoi. Être cul, dit M. Lorédan Larchey, c’est être bête et grossier. Ce pauvre cul n’a vraiment pas de chance, car, non content d’en faire le synonyme de tout ce qui est sale, on en fait le synonyme de tout ce qui est bête et ridicule. S’il pouvait répondre autrement qu’en pétant ! (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Rire sans desserrer les dents.

Rire du bout des dents

France, 1907 : Rire à contre-cœur ; faire semblant d’être gai. On disait autrefois : Rire du bout des dents comme une vieille idole.

Il leur fit ce discours de bouche,
Mais, comme on dit, le cœur n’y touche,
Il ne rit que du bout des dents,
Et tout de bon pleure en dedans.

(Scarron, Virgile travesti)

Rire du ventre

France, 1907 : « Remuer le ventre et les côtes pour simuler le rire qui, théâtricalement parlant, ne doit être produit que par la gorge. Argot théâtral. »

(Gustave Fustier)

Rire jaune

Delvau, 1866 : v. n. Rire à contre-cœur, quand on voudrait ou pleurer de douleur ou écumer de rage.

Virmaître, 1894 : N’être pas content et être forcé de rire quand même ; avoir les larmes dans les yeux et le cœur gros et être forcé de paraître joyeux. On dit aussi :
— Son rire est jonquille. Allusion au cocu qui rit jaune quand la sage-femme lui présente son dernier en lui disant :

C’est tout le portrait d’son père,
Quel cochon d’enfant ! (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : À contre-cœur.

France, 1907 : Dissimuler son ennui ou son mécontentement sous un air satisfait.

L’histoire des frères de Goncourt, sifflés dans la maison de Molière, ne laisse pas que d’être intéressante. Ces deux frères Lyonnet n’ont pas eu de veine, et, à l’heure qu’il est, ils doivent rire jaune.

(Léon Rossignol, Lettres d’un Mauvais Jeune homme à sa Nini)


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