d’Hautel, 1808 : Gourmander, houspiller, secouer, vespériser quelqu’un.
Delvau, 1866 : v. a. Réprimander — et même Battre.
Rigaud, 1881 : Voler. — Pavillon savonné, linge volé. — Savonner une cambuse, voler dans une chambre.
Rigaud, 1881 : Tourmenter, taquiner, — dans le jargon du peuple. — Allusion au linge tourmenté par le savonnage. — La bourgeoise me savonne depuis hier que j’en suis bleu, ma femme me tourmente tellement depuis hier que j’en suis ahuri.
Fustier, 1889 : Argot de chanteurs. Faire des ports de voix.
Mademoiselle S… a de l’habileté quoiqu’elle ait savonné certains traits.
(Liberté, 1882.)
La Rue, 1894 : Voler. Tourmenter, taquiner. Réprimander fortement. Savonné, blanc.
France, 1907 : Réprinander fortement, tourmenter ; argot populaire,
France, 1907 : Abuser des ports de voix ; argot des chanteurs.
Peut-être cet argotisme moderne, dit Émile Gouget, désignant ces sortes de glissades de sons, dérive-t-il du savon appelé glissant dans la langue bigorne. À moins qu’on n’ait voulu faire allusion au barbier qui a l’habitude de savonner son public avant de le raser.
France, 1907 : « Se dit d’un apprenti ménétrier qui, en jouant, promène son archet sur la touche de son instrument à cordes, imitant ainsi le mouvement de va-et-vient des lavandières promenant leur savon sur la planche à laver. (Argot des professeurs). »
(Émile Gouget, L’Argot musical)