Sirop
Sirop
Delvau, 1866 : s. m. Vin, — dans l’argot des faubouriens, qui ont l’honneur de se rencontrer avec Rabelais : « Après s’être bien antidoté l’haleine de sirop vignolat, » dit l’immortel Alcofribas Nasier. Avoir un coup de sirop de trop. Être ivre.
Rigaud, 1881 : Vin. — Un coup de sirop.
Sirop (coup de)
France, 1907 : Commencement d’ivresse.
Sirop de baromètre
Rigaud, 1881 : Eau. Variante : Sirop de grenouilles.
France, 1907 : Mercure administré aux victimes de la Vénus malsaine.
Sirop de crapule
France, 1907 : Eau-de-vie.
Sirop de giberne
Merlin, 1888 : Pour sirop de Gibert.
Sirop de grenouille
France, 1907 : Eau.
… Sur ma table, en face de moi, est une bouteille de forme ordinaire. Elle est remplie d’un liquide incolore, inodore, insipide, pour parler le langage des chimistes, qui vous ferait l’effet d’être purement et simplement ce qu’une petite dame française me disait l’autre jour être appelé du sirop de grenouilles.
(Hector France, Les Mystères du Monde)
Sirop de macchabée
Virmaître, 1894 : Allusion aux gens qui se noient. Ils sirotent bien malgré eux l’eau de la rivière (Argot des voleurs).
Sirop de navet
Delvau, 1864 : Le sperme, par allusion à la forme du navet et à sa couleur.
Sans donner l’temps qu’ell’ réfléchisse,
J lui r’passe, afin qu’a s’ rafraîchisse,
D’la liqueur du nœud conjugal
Et l’ sirop d’ navet pectoral.
(Chanson anonyme moderne.)
Sirop de vessie
France, 1907 : Urine ; argot militaire.
Or, à ce moment même, une scène bizarre se passait sous les yeux des dragons, et attirait l’attention des officiers.
Maître Bastringue, après avoir flairé curieusement le pantalon de son maître, ne s’était-il pas avisé de lever l’aileron, et d’injecter ledit vêtement de certain liquide que, dans leur langage imagé, les troupiers appellent sirop de vessie.
(Théodore Cabe)
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