Tripoter

Tripoter

d’Hautel, 1808 : Manier indiscrètement et sans précaution ; intriguer, manigancer, tramer.
Tripoter le vin. Le mélanger, le falsifier, le couper à la manière des marchands de vins.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Toucher à tort et à travers, aux choses et aux gens ; farfouiller. Tripoter une femme. S’assurer, comme Tartufe, que l’étoffe de sa robe — de dessous — est moelleuse.

Delvau, 1866 : v. n. Hanter les tripots, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Palper, manier les formes d’une femme, augmentatif de peloter. Tripoter, c’est peloter indécemment et sans réserve.

Déjà quelques farauds attendaient çà et là différentes jeunes filles, mais je diminuais leurs chances par la position stratégique que j’occupais : je savais en tous cas que j’arriverais à elle le premier. Je ne voyais rien de plaisant à ce que ma future femme soit tripotée sous une couverture par une succession de Peaux-Rouges.

(Hector France, Chez les Indiens)

Chacun voulant, avant tout, avoir en mariage une femme non seulement vierge mais intacte dans tous les sens du mot, une femme, comment dirai-je ? qui n’ait point été… tripotée.

(Marcel Prevost)

Tripoter la couleur

Delvau, 1866 : v. a. Peindre, — dans l’argot des artistes.

France, 1907 : Peindre avec maitrise. Une peinture tripotée. Un tableau de maître.

Comme c’est tripoté !… Quel beurre ! Il est impossible d’être plus chaud et plus grouillant !

(Théophile Gautier, Les Jeunes-France)

Tripoter le carton

Delvau, 1866 : Jouer aux cartes.

France, 1907 : Jouer aux cartes.

Un braconnier qui n’a pas employé sa journée à tripoter le carton, sort d’un fourré avec son arme.

(Paul Mahalin)

Tripoter une femme

Delvau, 1864 : Polissonner des mains avec elle, lui prendre le cul et les tétons.

Je tripote,
Je bahote
Près de la cambuse aux crottes.

(Parnasse satyrique)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique