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U

Ulstérien, ulstérienne

Rigaud, 1881 : Homme vêtu, femme vêtue d’un ulster, sorte de capote russe très longue et très ample, à la mode en 1872-77.

Ultra

Larchey, 1865 : Homme voulant au-delà (ultrà) de ce que désire son parti.

Ces royalistes surnommés ultras par l’opposition.

Balzac.

Je crois qu’il faut user d’indulgence pour les ultras.

C. Desmoulins. 1790.

Ultrà est souvent une abréviation de Ultra montain et signifie dévoué au parti papal, dont le siège est hors de la France, au-delà des Apennins ultrà montes.

Delvau, 1867 : s. m. Royaliste, — dans l’argot des libéraux. Libéral, — dans l’argot des royalistes. Bonapartiste, — dans l’argot des conservateurs.

Ultramontain

Delvau, 1864 : Employé pour désigner un homme adonné au péché contre nature.

L’ultramontain, à son culte fidèle,
La refusait, et même avec dédain.

Piron.

Delvau, 1867 : s. m. et adj. Catholique plus papiste que le pape, — dans l’argot des voltairiens. Cagot, — dans l’argot des abonnés du Siècle.

Un

d’Hautel, 1808 : C’est tout un. Pour, il n’importe, c’est égal.
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Pour dire qu’un bien réel et médiocre, vaut mieux que celui qui n’est fondé que sur des espérances.
Sur les une heure. Locution vicieuse pour dire, vers une heure.
L’un portant l’autre. Pour dire tout compensé.
Il peut bien la compter pour une. Signifie la première foi que cela lui arrivera, je ne lui pardonnerai pas.
Qui sert au commun ne sert pas à un. C’est-à-dire, que chacun se met peu en peine du bien public.

Un chauffe-grippard

Rossignol, 1901 : Chaufferette.

Un de plus

Delvau, 1867 : s. m. Galant homme qui a eu le malheur d’épouser une femme galante, — dans l’argot pudibond des bourgeois, qui n’osent pas dire Cocu.

Rigaud, 1881 : Un de plus dans le régiment des Georges Dandins, un mari trompé de plus.

Virmaître, 1894 : Homme qui a des malheurs conjugaux. Encore un de plus dans la grande confrérie.
— Mon vieux, tu en fais un de plus.
— Il vaut mieux être cocu qu’aveugle ; on peut voir ses confrères (Argot du peuple).

Un doublin

Halbert, 1849 : Dix centimes.

Un mayer, un don carlos

Halbert, 1849 : Homme qui paie les filles.

Un négociant

Halbert, 1849 : Un entreteneur.

Un petit polka

Larchey, 1865 : Jeune homme tiré à quatre épingles, et tellement satisfait d’être invité à un bal, qu’il y danse sans relâche jusqu’au matin.

Les jolies femmes dédaignent les petits polka.

Figaro.

Un rond

Halbert, 1849 : Un sou.

Un sac

Rossignol, 1901 : 1000 francs.

Un, deux, trois, etc..

Fustier, 1889 : Argot théâtral. Acte premier, deuxième, troisième, etc.. d’une pièce.

À partir du quatre, mademoiselle Sarah Bernhardt est supérieure à elle-même.

(Événement, 1882.)

Il suffit d’obtenir un engagement de M. Montrouge et de venir annoncer à la fin du deux que le dîner est servi.

(Événement, 1881.)

C’est le deux, le trois, qui marche. C’est le deuxième, le troisième acte que l’on joue.

Unch (nom d’)

Rigaud, 1881 : Nom d’un… sous-entendu un juron ad libitum ; c’est nom d’un avec augmentation de ch, trouvé, sans doute, plus euphonique.

Bravo, le bon Dieu ! Nom d’Unch ! C’est presque aussi bien qu’à l’Ambigu.

(V. Hugo.)

Une à quinze, une à vingt

Rigaud, 1881 : Une bouteille de vin à quinze sous, une bouteille à vingt sous. — Un à quatorze, un à seize, un litre à quatorze sous, un litre à seize sous, — dans le jargon des ivrognes qui pratiquent souvent le laconisme. Les paroles font perdre du temps, un temps qu’on peut employer à ingurgiter.

Une larque

Halbert, 1849 : Prostituée âgée.

Une menesse

Halbert, 1849 : Prostituée jeune.

Une tierce

Rossignol, 1901 : Groupe de voleurs.

Ils sont une tierce beaucoup.

Une tine

Rossignol, 1901 : Beaucoup. Il y en a une tine en cet hôtel.

Une verte

Rossignol, 1901 : Absinthe.

Uni

d’Hautel, 1808 : Il est uni comme bon jour. Pour dire, sans façon, sans ornement, franc ouvert, naturel, plein de candeur et de bonne foi.

Unité salutaire

Delvau, 1867 : s. f. Unité qui, dans le classement, à l’École polytechnique, sert à maintenir un rang, au lieu d’avoir un zéro.

Urb

Hayard, 1907 : Parloir de prison.

Urbaine

Fustier, 1889 : Fiacre ; voiture de place appartenant à la Compagnie dite l’Urbaine.

Une Urbaine accoste, une tête de femme paraît à la portière.

(Vie Parisienne, 1882.)

Urbin

Hayard, 1907 : Apprenti souteneur.

Urf

Rigaud, 1881 : Superbe, exquis, excellent. Apocope de surfin, par suppression de la première et des deux dernières lettres. (Argot des voyous).

Rossignol, 1901 : Beau, joli, bon : c’est urf.

Hayard, 1907 : Chic.

Urfe

Boutmy, 1883 : adv. Très bien. Peu usité.

Virmaître, 1894 : Homme chic.
— J’ai levé un miché qui est rien urfe.
Une chose urfe est une belle chose, supérieure (Argot des filles). N.

Urge

Delvau, 1867 : s. m. Mot de l’argot des petites dames, qui s’en servent entre elles pour coter un homme devant lui-même sans qu’il s’en doute.
Ainsi un gandin passe d’un air dégagé sur le boulevard, lorgnant les femmes qui font espalier à la porte des cafés. Trois urges ! diront celles-ci en l’apercevant. Trois urges, c’est-à-dire ; « Ce monsieur n’est pas généreux, il gante dans les numéros bas. » Si, au contraire, elles disent : Six urges ! ou huit urges ! ou dix urges ! oh ! alors, c’est un banquier mexicain qui passe là, elles le savent, il leur en a donné des preuves la veille ou l’avant-veille. L’échelle n’a que dix échelons : le premier urge s’emploie à propos des pignoufs ; le dixième urge seulement à propos des grands seigneurs.

Virmaître, 1894 : Expression de convention entre les filles qui fréquentent les restaurants de nuit et certains bals publics pour coter un homme. Un homme qui ne donne que trois urges est un miché de carton, celui qui donne six urges est pour le moins un prince russe (Argot des filles).

Urine de lapin

Rigaud, 1881 : Mauvaise eau-de-vie claire, — dans le jargon du peuple.

Rossignol, 1901 : Mauvais cognac, ou mauvaise eau-de-vie.

Urle

Halbert, 1849 : Parloir de prison.

Rigaud, 1881 : Parloir d’une prison.

La Rue, 1894 : Parloir d’une prison.

Virmaître, 1894 : Parloir de prison. L. L. Ce n’est pas urle qui est en usage, c’est urloir. En effet, les visiteurs sont forcés, à cause des grilles qui les séparent des détenus, de hurler pour se faire entendre et converser (Argot des voleurs). V. Parloir des singes. N.

Hayard, 1907 : Parloir de prison.

Urlurette

d’Hautel, 1808 : Ma tante Urlurette. Refrain, qui cache toujours quelque malignité.

Urne (avoir un députe dans l’)

Rigaud, 1881 : Être enceinte. (Jargon des voyous.)

Urpino

Rigaud, 1881 : Pour rupino, rupin, c’est-à-dire élégant, distingué, bon genre. — C’est urpino, aux pommes, c’est le comble de l’élégance.

Urpinos

Boutmy, 1883 : adj. Altération de Rupin. Peu usité.

Ursule

Virmaître, 1894 : Vieille fille qui a doublé le cap de la cinquantaine et a par conséquent coiffé deux fois Ste-Catherine. Comme sa patronne Ursule, martyr à Cologne, elle est martyr d’une virginité rentrée et martyrise les autres par son caractère acariâtre (Argot du peuple). N.

Usagé

d’Hautel, 1808 : Il est usagé. Pour dire, il est bien élevé, bien instruit des façons, des manières, des usages du monde.

Usager

Delvau, 1867 : s. et adj. Homme poli, bien élevé, ayant l’usage du monde, — dans l’argot du peuple.

User

d’Hautel, 1808 : Cet homme est usé. C’est-à-dire, perdu par la débauche et le libertinage ; il se dit aussi d’un homme cassé de vieillesse.

User (en)

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

Comme si ce n’était rien que d’enlever en une soirée une jeune fille à son amant, et d’en user ainsi tant que l’on veut.

De Laclos.

Lorsque Jean veut se reposer,
S’il me plaît encor d’en user.

Béranger.

User des doigts

Delvau, 1864 : Masturber une femme ou un homme.

Pour vous en prendre à votre sexe,
Avez-vous mis l’autre aux abois ?
C’est peu que votre main me vexe.
Vous usez pour vous de mes doigts.

Béranger.

User la pierre ponce

Rigaud, 1881 : Être condamné aux travaux forcés. — Il faut beaucoup de temps pour user la pierre ponce.

User le tapis

Rigaud, 1881 : Jouer très petit jeu. La variante est : Amuser le tapis.User ses bottes, faire des démarches souvent inutiles, aller d’un côté et de l’autre pour chercher de l’ouvrage. — User sa salive, parler beaucoup sans parvenir à persuader. — Ne pas avoir usé ses culottes sur les bancs du collège, être ignorant.

Ustensile

Rigaud, 1881 : Maîtresse d’un souteneur. — M’en parle pas, j’ai changé d’ustensile. — Moi j’en ai deusses, c’est plus profitant.

Ustensilier

Rigaud, 1881 : Employé chargé, dans un théâtre, de la disposition et de l’enlèvement des accessoires de petite dimension. (A. Bouchard.)

Ustoches

Rigaud, 1881 : Ciseaux, — dans le jargon des couturières ; c’est une déformation d’eustache. — Passe-moi tes ustoches.

Usure aux fines herbes

Rigaud, 1881 : On désigne ainsi les prélèvements de la cagnotte ou dessous du chandelier dans les tripots, tables d’hôte tenues par des femmes qui ont eu des malheurs.

Les flibustiers des deux sexes qui vivent de cette malhonnête industrie, déguisée en table d’hôte, ont le mot pour rire, et l’appellent, dans leur argot, l’usure aux fines herbes.

(Adrien Paul, Floueurs et Floués.)

Ut

d’Hautel, 1808 : Sais-tu la musique ? Oui : Eh bien, Ut ! Quolibet qui, d’une farce comique, est passe parmi le peuple ; se dit à quelqu’un que l’on est ennuyé d’entendre, et équivaut à va te promener, retire toi.

Boutmy, 1883 : Premier mot d’une phrase latine dont se servaient autrefois les typographes en trinquant. Voici la phrase complète : Ut tibi prosit meri potio ! « Que ce verre de vin pur te soit salutaire ! » Peu à peu la formule latine de ce souhait devint inintelligible pour la plupart ; alors on l’abrégea, puis on se contenta du premier mot. Ne pourrait-on pas croire que l’expression moderne : zut ! qui est, il est vrai, le contraire d’un souhait poli, en est une corruption ?

Virmaître, 1894 : Quand les compagnons typographes portent la santé d’un des leurs, ils disent : ut. Ut tibi prosit : que cela te profite (Argot d’imprimerie).

Utilité

Delvau, 1867 : s. f. Acteur qui joue tout ce qui se présente, les premiers rôles comme les comparses. Argot des coulisses.


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