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Ventre

Ventre

d’Hautel, 1808 : Se serrer le ventre. Pour se passer de manger.
Un ventre à tous grains. Homme qui mange de tout, que les alimens les plus lourds ne peuvent incommoder.
Il n’a pas deux paroles dans le ventre. Voyez Paroles.
Tout fait ventre. Maxime des gens peu propres et peu délicats sur le manger.
Parler du ventre. Avoir la voix sourde et caverneuse ; c’est ce que de nos jours, on appelle l’art du ventriloque.
Il n’a pas six mois dans le ventre. Pour dire il n’ira pas loin, il mourra bientôt.
Tant que le cœur me battra dans le ventre. C’est-à-dire, tant que j’aurai souffle de vie.
Bouder contre son ventre. Jeuner contre son appétit ; refuser par orgueil ce que l’on désire, ce que l’on souhaite intérieurement.
Ventre saint-gris ! Juron ordinaire du Grand Henry.
Demander pardon ventre à terre. Faire des soumissions, indignes d’un homme de bien.
Être sujet à son ventre. Aimer la bonne chère, faire, comme on dit, un dieu de son ventre.
Manger à ventre déboutonné. C’est-à-dire, en franc épicurien.

Ventre (avoir dans le)

Larchey, 1865 : Être capable de.

Ce petit Lucien n’avait que son roman et ses premiers articles dans le ventre.

(Balzac)

On retrouve cette locution en Orient avec le sens de Penser.

Personne, même son ministre le plus intime, ne sait « ce que le maître a dans le ventre, » pour me servir d’une locution habituelle à Harar.

Revue britannique. Premiers Pas dans L’Afrique Orientale, par Burton, année 1856.

Ventre (avoir quelque chose dans le)

France, 1907 : Avoir des idées, se sentir des aptitudes.

La « jeune gloire » de Fouilly-les-Oies rassemble ses élucubrations et arrive à Paris. Alors, de deux choses l’une : ou il a réellement, comme on dit en argot littéraire, quelque chose dans le ventre, auquel cas il se juge très vite et jette au feu ses vers pour apprendre à émettre en simple prose des idées raisonnables, ou il n’a pas d’idées du tout, et alors il s’obstine et inonde les bureaux de journaux et les quais de ses productions jusqu’à ce que mort s’en suive.

(Santillane, Gil Blas)

Ventre (se brosser le)

Rigaud, 1881 : Ne pas avoir de quoi manger.

Ventre affamé (coiffure à la)

France, 1907 : Bandeaux à la vierge, appelés ainsi parce que, cachant une partie des joues, ils donnent de la maigreur au visage.

Ventre affamé n’a pas d’oreilles

France, 1907 : Un homme affamé n’écoute rien, et le ventre est sourd à la morale.
« Le ventre, poids redoutable », disait Victor Hugo : il nous entraîne en effet bien souvent où nous ne voudrions pas avoir été. Quand le ventre ne se contente pas de pain, le dos se courbe sous la servitude, et un ventre enflé est un tambour qui bat la retraite, car si ventre affamé n’a pas d’oreilles, ventre repu n’a pas de cœur. « À petit centre grand cœur », dit un autre vieux proverbe. Combien d’intérêts précieux sacrifiés aux exigences de l’estomac !
Pas de délibération qui tienne contre l’importunité de ce viscère. On ne peut s’imaginer jusqu’à quel point il influe sur les décisions des compagnies et des assemblées délibérantes. Dans plus d’une occasion, elles ont donné le pernicieux exemple de préférer l’heure du dîner au bien et au salut même de l’État. Le cardinal de Metz se plaint, dans ses Mémoires, que les mesures de sa politique étaient souvent dérangées par les cris de révolte des estomacs des parlementaires, que le prince de Condé appelait ces diables de bonnets carrés.
Pour les gens bien portants il n’est horloge plus juste que le ventre.

Ventre bénit

Delvau, 1866 : s. m. Bedeau, chantre, sacristain, — dans l’argot du peuple, qui suppose à tort que les gens d’église se nourrissent exclusivement de pain bénit.

Ventre d’osier

Delvau, 1866 : s. m. Ivrogne.

Fustier, 1889 : Homme maigre. On dit aussi sac d’os.

France, 1907 : Ivrogne.

Ventre de biche (couleur)

France, 1907 : Jaune clair, tirant sur chamois.

Le prince de Neufchâtel met beaucoup de pompe dans ses réceptions. Il tient excessive ment à sa principauté, est très fier d’avoir des sujets et un bataillon de Neufchâtel en habit ventre de biche, avec des doublures rouges.

(Maréchal de Castellane, Mémoires)

Ventre de ma mère (c’est le)

Delvau, 1866 : Expression du même argot [du peuple] signifiant : Je ne retournerai plus dans cet endroit, je ne me mêlerai plus de cette affaire.

France, 1907 : Se dit d’un endroit où l’on ne veut plus retourner.

Ventre déboutonné (à)

France, 1907 : Manger ou rire de telle sorte qu’on est obligé de se déboutonner pour ne pas faire craquer sa culotte.

Enfin après avoir disné
Jusqu’à ventre déboutonné,
Ils se mirent à tue teste
À discourir de la tempeste.

(Scarron, Virgile travesti)

Ventrée

Delvau, 1866 : s. f. Réfection copieuse. Se foutre une ventrée. Se donner une indigestion.

Rigaud, 1881 : Repas plantureux. — Se flanquer, s’administrer, se coller une ventrée, faire un repas plantureux.

France, 1907 : Nourriture abondante, réfection copieuse. S’en flanquer une ventrée, manger outre mesure. Expression populaire.

Ventres (gros)

Merlin, 1888 : Voyez Gros frères.


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